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Mythologie et histoire des constellations
L'astérisme des Pléiades
Les Pléiades forment un astérisme de la constellation du Taureau, qu'elles surpassent en notoriété. Elles jouent d'ailleurs un grand rôle dans l'Antiquité, et elles ont obtenu une haute considération (Germanicus).

Les Pléïades dans la mythologie antique

L'histoire mythologique ou poétique des Grecs fait descendre d'elles beaucoup de Héros (Diodore de Sicile), comme l'assure la cosmogonie des Atlantes; c'est-à-dire, qu'elles figurent dans beaucoup de mythes et de poèmes sacrés sur la nature, sur la marche du Soleil et des saisons, à laquelle leur position les liait étroitement.

On les faisait communément filles d'Atlas (Hyginus). Germanicus César, de son côté, les fait aussi nourrices de Bacchus / Dionysos, comme les Hyades. Il en fait, d'après l'autorité de Phérécyde, sept soeurs, filles de Lycurgue, venues de l'île de Naxos.

On leur donnait pour mère Pleionê. Cette filiation est toute allégorique, et elle a un fondement cosmique, si nous en croyons Théon. Ce savant entend par Atlas l'horizon , qui termine la course de tous les astres, et qui les fait naître; et par Pleionê, l'Océan, du sein duquel tous les astres semblent sortir. Ceux qui entendent par, Atlas le pôle, trouveront encore ici leur compte. Car tous les astres naissent par la rotation apparente du ciel, qui porte les astres autour de l'essieu ou de l'axe du monde, Atlas.

On peut aussi entendre par Atlas, quelque constellation circumpolaire, telle que le Bootes (le Bouvier), qui a sa tête près de l'axe du monde et qui semble porter le ciel. Son coucher fait lever le Taureau (Hyginus), sur lequel sont placées les Pléiades. Atlas était un des fils du Ciel Pléïades, ou d'Ouranos et de Clymène, fille de l'Océan, avec Epiméthée et Promethée. Le nom de ce dernier fut donné à l' Hercule Ingeniculus (Hyginus).

Quant au nom de Pleionê, ceux qui le prennent pour l'Océan supposent qu'il désigne la navigation, qu'indiquaient, effectivement les Pléiades (Théon). Il y a trente siècles, les navigateurs attendaient l'époque de leur lever printanier pour se mettre en route, ce qui conduit les étymologistes à conclure que leur nom dérive de pleïn, naviguer. C'est ce que pensaient Lalande, Arago, etc.

D'autres font venir ce non de pleiôn, pléias, mot qui signifie quantité et multitude, et que leur fit donner leur nombre (Germanicus), et l'espèce d'attroupement qu'elles forment. Les deux étymologies pourraient d'ailleurs s'être renforcées mutuellement plutôt que s'exclure l'une l'autre.

Certains auteurs dérivent ce nom de Peleias, Colombe; parce qu'elles semblent offrir l'image d'une troupe de Pigeons; comme elles ont paru à quelques-uns présenter celle de petits Poussins, qui entourent une Poule, ce qui leur a fait donner le nom de Poussinière, et de Gallina cum pullis suis. Théon les compare à une grappe de raisin. 

On a aussi cherché l'étymologie de ce nom, dans le mot Grec, Polein, tourner; ce fut à cause d'elles, dit-on, que l'année elle-même, dont elles mesurent la durée, prit par excellence le nom de Pleîon. Quoi qu'il en soit de l'origine de ce nom, on raconte qu'elles, et Pleïonê leur mère, furent forcées de se soustraire aux poursuites d'Orion, qui les attaqua dans leur voyage en Béotie (Hyginus), et qui voulait Ieur faire violence. Orion les poursuivit, sans pouvoir les joindre, pendant autant d'années, que la révolution annuelle renferme de mois, ou pendant douze ans, suivant les uns, et suivant d'autres; pendant cinq. Zeus / Jupiter, sensible a leurs malheurs, les plaça aux cieux, sur la queue du Taureau, qui donna naissance à leur persécuteur, Orion, qui lui-aussi devenu une figure céleste, paraît encore les chasser devant lui, vers le couchant.

La Pléiade disparue.
L'Antiquité évoque parfois sept Pléiades, néanmoins on n'en compte que six à la vue (Proclus); ce qui a fait supposer que leur nombre était bien de sept autefois, mais que depuis une d'entre elles avait disparu (Hyginus). On dit d'une d'elles, écrit de son côté Théon, comme de la mère de Dionysos, qu'elle fut frappée de la foudre, et que pour cela elle ne paraît plus.

Voici comment on a voulu expliquer cette disparition supposée. On raconte que six d'entre elles avaient eu commerce avec les Immortels; à savoir, trois avec Zeus, deux avec Poséidon, et une avec Arès. La dernière fut épouse de Sisyphe.

Zeus eut d'Electre, Dardanus; de Maia, Hermès; de Taygète, Lacédémon. Poséidon eut d'Alcyone Hyrée, père d'Orion, et de Celeno, Lycus et Nyctée. Arès eut de Stérope, Oenomaüs, dont elle fut la femme, suivant d'autres traditions. 

Mérope, mariée à Sisyphe, donna naissance à Glaucus, que plusieurs font père de Bellérophon, ou du Cocher céleste. Quoiqu'elle n'eût eu commerce qu'avec un mortel, cependant, à cause de ses soeurs, elle fut mise au nombre des constellations. Mais elle est si obscure, ou, plutôt, si peu lumineuse,, qu'on ne peut I'apercevoir (Germanicus). 

D'autres auteurs prétendent, que c'est Electre, qu'on ne voit plus; parce que sa douleur ne lui permit pas de rester avec ses soeurs, qui forment au ciel un choeur et des danses. Après la prise de Troie, et après la destruction de toute la descendance de Dardanus son fils, Electre inconsolable se sépara de ses soeurs, et alla se réfugier près du cercle polaire, où elle paraît depuis longtemps pleurer, les cheveux épars. C'est ce qui lui a fait donner le surnom de Comètê (Germanicus et Hyginus). 

Il est aussi des traditions qui disent que la Pléiade disparue s'était sauvée pour se soustraire aux poursuites amoureuses d'Orion, suivant quelques-uns; du Soleil, suivant d'autres et que cette Pléiade fugitive était Electre. Certains auteurs néanmoins veulent que ce soit Mérope, qui prit par la suite le nom de cette fameuse Hippodamie, fille d'Oenomaüs, pour laquelle combattit Pélops.

Hyginus prétend, que, rougissant de n'avoir pour amant qu'un mortel, tandis que toutes ses soeurs avaient eu des dieux, cette Pléiade a été forcée de s'en séparer, et qu'elle avait même été chassée de leur cortège; qu'elle était allé cacher sa honte dans un astre lieu du ciel, où elle paraît avec des cheveux épars, telle qu'une nébuleuse ou une comète; qu'elle en prit même le nom; qu'elle prit aussi celui de Longodès, à cause de la longueur de cette espèce de chevelure; et de Xiphax, par allusion à l'épée, dont elle semble imiter la forme; car son extrémité se termine en pointe.

Théon, qui admet quelques-unes de ces traditions, la fait se placer près de la seconde étoile du timon du Chariot céleste. C'est la que se réfugia Electre, après le désastre de la maison de Dardanus; et elle y est, dit-il, connue sous le nom d'étoile du Renard. Comme la douleur lui, avait fait chercher cette retraite obscure, elle ne se montre aux mortels, que pour présager des maux (Hyginus).

Certains observateurs parviennent à discerner à l'oeil nu dix étoiles dans cet astérisme, et les vues les plus perçantes parviennent même à en découvrir quatorze. La première lunette de Galilée en a montré une quarantaine. A l'Observatoire de Paris, Jeaurat a construit au XVIIIe siècle une carte comprenant cent trois étoiles, et Charles Wolf en a construit une nouvelle au XIXe siècle, qui n'en contenait pas moins de 625. En réalité il y en a des milliers.

Les noms des Pléiades

Ces sept étoiles, dit Hyginus, appelées Pléïades, ont été placées par les anciens astrologues, sur la division du Taureau et du Bélier. C'est ce qui les a fait appeler par quelques-uns, la queue du Taureau. Elles présentent à l'oeil un amas ou groupe de sept petites étoiles, ce qui leur a fait donner, par Euripide (Iphigénie), le nom d'Heptapores. Elles sont connues chez les Latins, sous le nom de Vergilles ou encore Septistellium, Vestis institoris (Pline), Gallicium, Lumina Signatricia (Bayer).

L'astérisme porte encore d'autres noms, tels que ceux de Buthean (Riccioli), Buthrio, Massa. Hésychius nomme le groupe : Satilla.

La cosmogonie des Atlantes les fait filles d'Hespérie et d'Atlas, et leur donne indistinctement les noms d'Hespérides et d'Atlantides (Diodore de Sicile, Hésiode, les Travaux et les jours; Virgile, les Géorgiques, etc.). Hespérie, leur mère, était fille d'Hesperus, frère d'Atlas. Dans certaines traditions, ce sont ces sept jeunes filles, que Busiris, roi d'Égypte, avait chargé des pirates d'enlever. Mais Héraclès tua ces brigands, et rendit les sept filles à leur père.

Prises individuellement, les étoiles des Pléiades  pourtent les noms suivants : Taygète ou Tayetê, Mérope, Alcyone, Celaeno, Electre, Stéropè ou Asteropê, et Maïa (Eratosthène, Isidore de Séville). Hyginus nomme Calypso, parmi les filles d'Atlas et de Pleionê. Plutarque en appelle une Pasiphaë. Aratus les nomme toutes dans son poème, et il en est de même d'Ovide dans le quatrième livre des Fastes. Virgile signale Taygète dans les Géorgiques (liv. IV, v. 232) :

« Deux fois, dit-il, les ruches se remplissent de miel lorsque la pléiade Taygète, élevant son front virginal au-dessus de l'horizon, repousse d'un pied dédaigneux les flots de l'Océan, et lorsque, fuyant les regards du poisson pluvieux, elle se replonge tristement au sein de l'onde glacée. » 
Et Ovide, dans les Métamorphoses (liv. III, v. 594) : 
« J'appris à gouverner les navires avec la rame; j'observai l'astre pluvieux de la Chèvre, ainsi que Taygète, les Hyades et l'Ourse. »
Les astronomes modernes ont conservé ces noms en y ajoutant ceux d'Atlas et de Pléione, le père et la mère de ces Atlantides. Alcyone est la plus brillante. 

Les Péiades hors de la tradition classique.
L'astérisme des Pléiades eut encore différents noms chez différents peuples.

Chez les Chaldéens et les Hébreux, on les appela Athorage (Tables Alphonsines), Athoraye. Kircher assure que les Hébreux les désignent par un mot, qui signifie appui des temps et des périodes  séculaires. La raison de cette dénomination est aisée a saisir. Chez les Arabes (Rabbi Ben Joseph), on les nomme : Benath-Algnasch, Aldagageh, AItorich, Althoraia, Atauria. C'est à cette constellation, Althuraija, qu'on fixe la station de la Lune au Taureau céleste, ou sa troisième station (Alfraganus). Sous leur aspect, il était bon de se marier, de labourer la terre, et d'entreprendre des voyages de mer. On les nomme aussi Benat-el Nauschi, les filles de la réunion (Riccioli), ou encore la Grappe de rasin.

Ulugh-Beg donne a l'extrémité boréale des Pléiades le nom de Wasat-al-Thuraia, et à l'extrémité australe celuii d'Al-Thurrajâ. Hyde, dans son Commentaire sur Ulugh-Beg, confirmant et expliquant la dénomination donnée aux Pléiades par ce prince astronome, nous dit que les Coptes les appellent les Six Astres; les Arabes, l'astre par excellence, AI-Negjim, les Syriens, Chimo; les Turcs, Ulgher; les Perses, Perv et Pervinz. Herbelot prétendait que le nom que leur donnaient les Perses, Perviz, signifie un poisson. 

Les habitants des bords de l'Amazone ont aussi observé cette constellation, et ils la nomment Tapura Rayouba, la mâchoire du Boeuf (La Condamine).

La Poussinière.
En France, les paysans d'autrefois appellaient cet amas la Poule et ses Poussins ou la Poussinière : Alcyone était la poule. On trouve déjà cette appellation chez Villon et chez Rabelais. Paul Sébillot rapporte les dénominations que le rencontre dans divers régions : En Lorraine, les Pléiades sont la Poucherosse, la Covrosse, la Couveuse; en Limousin on les appelle la Poussinieira, en Provence, la Pouciniero, qui répondent au français la Poussinière; au même ordre d'idées se rattachent en Limousin, la Clouca, la Poule entourée de ses petits, en Provence, la Clouco, la Couveuse. (Dans ce dernier pays, on lui donne encore le nom de lo Pesouié, le nid à poux, et en Gascogne de Carreto de Cas, charrette des chiens).

L'appellation de Poussinière est ancienne. Dans la Bible, les Pléiades semblent sont désignées par le  nom Kimah (Livre de Job), que l'on fait souvent dériver de l'assyro-babylonien kimtu = famille.  Mais si on en croit la tradition rabbinique (Sanhédrin, Avoda Zara), les anciens Hébreux avaient assimilé aux Pléiades, la divinité babylonienne Succoth-Benoth, dont le nom, selon eux, aurait signifié la Poule (succoth) avec ses Poussins (Benoth). Cependant, une traduction moins aventureuse de ces mots serait : la tente des jeunes filles

Il y a dix siècles, les Arabes  appelaient les Pléiades : Dadjâdja al-samâ mâ banatihi, « la Poule céleste avec ses petits » (al-Sufi). C'est aussi, sous ces traits, que les peignent les Indiens, qui les nomment Pillalou Codi (Bailly); ils les appellent aussi Cartiguey, et ils donnent ce même nom à un de leurs mois.

Les Italiens connaissent aussi les Pléiades sous le nom de Gallineta (Riccioli), c'est-à-dire Poulette. Les Anglais la désignent sous un nom à peu près semblable (Hyde). Dans le planisphère égyptien de Kircher, c'est une Poule avec ses Poussins qui la représente.

D'Arcy Thompson, dans son Glossaire des oiseaux grecs, remarque le nom des Pléiades est souvent associé à des oiseaux. Les Grecs tardifs, conforméméent à l'étymologie qui donnaient à ce nom (voir plus haut), assimilaient les Pléiades à des pigeons (volant vers Orion).

L'année des Pléiades et leurs présages

Avant la connaissance de l'année solaire, nombre de sociétés réglaient leur calendrier sur les étoiles, l'année commençait avec le lever matinal des Pléiades au printemps, et l'hiver avec leur lever du soir en automne; l'année était partagée en deux parties, et leur réapparition en novembre était saluée par la fête des morts, que nous avons conservée dans « la Toussaint ». Les anciens Égyptiens donnaient au mois de novembre le nom d'Athar-aye, « mois des Pléiades » ou d'Athor, et il en était de même chez les Mésopotamiens et les Hébreux. On trouve la même division de l'année en Polynésie, une moitié de l'année est appelée Matarii i nia « les Pléiades dessus », et l'autre moitié Matarii i raro « les Pléiades dessous ». Les Aborigènes australiens fêtent de la même façon en novembre les Mormodellick, ou Pléiades. On trouve la même coutume au Pérou et au Mexique. La grande pyramide de Gizeh, qui est exactement orientée aux quatre points cardinaux, a deux galeries creusées obliqueraient dans son massif : l'une au nord, pointant vers l'étoile polaire (Alpha du Dragon il y a quatre mille ans), l'autre au sud, pointant précisément à la hauteur des Pléiades, dont le passage au méridien à minuit marquait alors le commencement de l'année. 

Les différents levers et couchers des Pléiades annonçaient les époques du temps les plus importantes à connaître pour le laboureur et pour le navigateur; et surtout celles du labourage et des récoltes (Philostrate), du chaud et du froid. Les Latins les appelaient Vergilies (Vergiliae = astres du printemps), parce qu'elles se levaient à la suite de l'ouverture du printemps. 

On se préoccupait surtout alors de leur lever matinal. L'équinoxe de printemps, qui passe aujourd'hui près de l'étoile Alpha d'Andromède, passait par les Pléiades il y a quatre mille ans.  Les annales de l'astronomie chinoise nous ont conservé une observation de ce groupe d'étoiles, faite l'an 2357 avant notre ère et marquant l'équinoxe, ce qui correspond au calcul rétrospectif que nous pouvons faire, aujourd'hui que nous connaissons les effets de la précession.

Vers l'an 570 avant notre ère, Anaximandre fixa leur coucher matinal au vingt-neuvième jour après l'équinoxe d'automne.

Leur dégagement des rayons solaires annonçait les chaleurs; leur coucher du matin, l'arrivée des froids de l'hiver; prérogative qui les distinguait des autres constellations, et qui les fit jouir d'une considération toute particulière (Eratosthène).

Théon fixe leur lever du matin depuis mai, jusqu'au vingt-trois juin; leur lever du soir, depuis octobre, jusqu'au dix-neuf décembre. Leur lever du matin dure cinquante-deux jours, aux environs de I'équinoxe de printemps. Le Soleil est alors au dix-septième degré du Taureau. Leur coucher du soir s'achève durant le mêe espace de temps, après l'équinoxe d'automne, à l'arrivée du Soleil dans le Sagittaire.

Aratus, Cicéron, Isidore de Séville, Festus Avienus, etc., parlent, dans les mêmes termes, des Pléiades comme d'astres indicateurs des saisons, des travaux agricoles , et de la navigation (Isidore, les Origines). Leur lever du matin, continue Théon, annonce le commencement des chaleurs; leur coucher du matin, les travaux du labourage. On ne parle pas de leur coucher du soir, qui arrive vers l'équinoxe, et qui n'est indicatif d'aucune opération importante.

Quoique formées d'un assemblage d'étoiles très peu lumineuses, elles sont néanmoins très connues et très fameuses par l'utilité dont est aux humains la connaissance de leurs levers et de leurs couchers différents. A leur lever commence la moisson; à leur coucher, le labourage et les semailles. 

Les Egyptiens disent qu'elles se lèvent le matin au crépuscule vers le vingt-cinq du mois qui répond à avril, le Soleil étant alors au Taureau. C'est alors que se fait la moisson chez les Egyptiens. Elles se lèvent le soir, lorsque le Soleil est au Scorpion, au mois Athur, qui répond à novembre; c'est la saison du labourage, Elles se lèvent alors le soir, et sont visibles toute la nuit sur l'horizon. 

C'est Zeus lui-même, dit Théon, qui les a ainsi placées, afin qu'elles fussent pour les mortels des annonces fidèles des révolutions des saisons, du commencement des étés et des hivers. Elles se couchent aussi le matin au mois Athur, lorsque l'hiver commence. Leur lever du soir ramené le froid , comme celui du matin ramène les temps chauds. Elles sont placées, ajoute Théon, sur la partie postérieure du Taureau, et elles se levent avec le Bélier, lorsque le Soleil est à la fin de ce signe, au commencement des chaleurs, lorsque l'on moissonne les orges. Aussi Pindare les appelle Orias

Elles tiennent le premier rang, dit Germanicus, parmi les astres, qui concourent aux progrès de la végétation, et aux récoltes des fruits. Elles renferment, dans l'intervalle de six mois que mesurent leurs différents levers, les moissons, les vendanges et la maturité de toutes les récoltes; elles mesurent également les périodes successives de chaud et de froid, qui partagent en deux la durée de l'année.

Columelle marque au neuf, avant les calendes de novembre, un coucher des Vergilies; au six des ides de novembre, un coucher du matin de cet astérisme. Ce coucher annonce la tempête et le froid. Au cinq des ides, il marque le souffle des vents auster et eurus; de petites pluies et le commencement des froids de l'hiver.

Il met un coucher des Pléiades, quarante-un jours après l'équinoxe d'automne. Il fixe aussi, au douze et au treize des calendes de novembre, un coucher du matin des Vergilies, lequel annonce la tempête. Il marque, au cinq des calendes de novembre, un coucher des Pléiades, qui annonce le froid et la gelée; au onze des mêmes calendes, un coucher de la queue du Taureau, accompagne de pluie et du vent auster.

Le même Columelle annonce, quarante-huit jours après l'équinoxe du printemps, un lever des Pléiades, vers le cinq des ides de mai. Il fixe, au huit des ides d'avril, un coucher des Vergilies. Au dix des calendes de mai, il marque un lever des Pléiades avec le Soleil. Ce jour là est humide; le vent africus ou auster soufflent. Il met aux nones de mai un lever du matin des Pléiades; le vent favonius souffle. Au six des ides de mai, toutes les Pléiades paraissent; il pleut quelquefois; le favonius et le corus soufflent. Aux ides d'octobre, les Pléiades se lèvent le soir; le vent favonius et l'africus soufflent; quelquefois il y a de la pluie.  (Ch. Dupuis / C. F.).

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