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Piot (Guillaume-Joseph-Charles).
- Historien et archéologue belge, né à Louvain le
16 octobre 1812. En 1885, il succéda à Gachard comme archiviste
général du royaume de Belgique ,
et fut élu, en 1879, membre de l'Académie
royale. Outre une collaboration active à la Revue d'histoire
et d'archéologie, la Revue belge de numismatique, le Bibliophile
belge, les Mémoires et le Bulletin de l'Académie de
Belgique et d'autres recueils périodiques belges, d'histoire,
d'archéologie, de numismatique
et de critique d'art ,
Guillaume Piot publia un grand nombre d'ouvrages parmi lesquels nous signalerons
: Histoire de Louvain (1839, in-8); la Belgique et les Pays-Bas
avant et pendant la domination romaine (1859, in-8); Histoire de
la ville de Léau (1861, in-8); le Cartulaire de l'abbaye
de Saint-Trond (1870-1875, 2 vol.); les Pagi de la Belgique et leurs
subdivisions pendant le Moyen âge (1875, in-4); le Règne
de Marie-Thérèse dans les Pays-Bas autrichiens (1874,
in-8); les Chroniques de Brabant et de Flandre (1879, in-4);
les Manuscrits relatifs le l'histoire, provenant des couvents supprimés
par Joseph II (1877); Inventaires des Archives du royaume (1879);
Catalogue
des coins, poinçons et matrices de l'hôtel des Monnaies de
Bruxelles (2e édit., 1880);
Histoire
des troubles des Pays-Bas (1886, in-8); Collections des voyages
des souverains des Pays-Bas (1882, in-4, ouvrage commencé par
Gachard); Correspondance de Granvelle (1884-1885, t. IV et V). |
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Piot (Eugène).
- Archéologue né à Paris
en 1812, mort le 17 janvier 1890. Après s'être mêlé
au mouvement littéraire et politique du romantisme aux côtés
de Victor Hugo et de Théophile
Gautier, il se mit à entreprendre des voyages d'études
artistiques en Hollande ,
en Allemagne ,
en Italie ,
en Espagne ,
au cours desquels il contracta, avec la sûreté du goût,
cette expérience du collectionneur qui devait l'illustrer. En 1842,
il fonda le Cabinet de l'amateur qui fut, comme l'appelle Edmée
Bonnaffé « le prototype des revues d'art documentaires et
critiques ». Mais dès 1846, cette revue intéressante
suspendit sa publication, et, en 1848, Eugène Piot accepta les fonctions
de chef du secrétariat de la présidence du Conseil, auxquelles
il fut appelé par le général Cavaignac.
Les événements politiques
ayant rendu Piot à ses études artistiques, il entreprit de
nouveaux voyages en Italie ,
achetant les oeuvres d'art
qu'il put rencontrer dans ce pays, et en 1861, il reprit la publication
du Cabinet de l'amateur. Après une première vente
de ses collections en 1864, comprenant des bronzes,
des marbres, des terres cuites; des faïences,
des peintures ,
des médailles, il partit encore pour
l'Italie, puis il visita la Grèce ,
l'Orient, et presque tous les pays de l'Europe ,
achetant sans cesse et formant de nouvelles suites d'objet d'art qu'il
revendait avec gros bénéfices. N'ayant pas d'héritiers
directs, Eugène Piot institua par son testament l'Académie
des inscriptions et belles-lettres sa légataire universelle, le
prix de vente de ses collections devant servir à constituer à
cette Académie une rente perpétuelle destinée à
«
ajouter à l'indépendance et à la liberté d'action
de l'illustre société, pour être employé à
toutes expéditions, missions, voyages, fouilles ou publications
qu'elle croira devoir faire ou faire faire dans l'intérêt
des sciences historiques et archéologiques ».
Eugène Piot léguait en outre
à titre particulier au musée du Louvre
et au département des estampes de la
Bibliothèque nationale
un petit choix d'oeuvres d'art exceptionnelles, et enfin, à l'Académie
des beaux-arts, une rente annuelle de 2000 F destinée à récompenser
une production de peinture ou de sculpture
représentant un enfant nu. La vente des collections laissées
par Piot produisit plus de 600.000 F., dont les intérêts,
suivant la teneur du testament, sont acquis annuellement à l'Académie
des Inscriptions et belles-lettres. Parmi les travaux entrepris et subventionnés
par l'Académie avec ces fonds, il faut mentionner le grand recueil
périodique intitulé : Fondation Eugène Piot, Monuments
et Mémoires publiés par l'Académie des inscriptions
et belles-lettres; le t. Ier de cette
belle publication a été édité en 1894.
(E. B.). |