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Pépin d'Héristal

Pépin d'Héristal, le Gros, ancêtre des Carolingiens, mort le 16 décembre 714, petit-fils d'Arnulf, évêque de Metz, par son père Ansegise (ou Ansegisil), et de Pépin de Landen, par sa mère, Begga. Son surnom lui vient d'une villa (Héristal) dont les chroniqueurs du Moyen âge lui ont attribué la possession, mais qui ne devait pas faire partie du domaine des Pippinides, puisqu'elle est qualifiée villa publica dans des documents de 722 et de 752. Ansegise mourut assassiné. 

L'auteur des Annales de Metz, qui écrivait vers l'an 1000, et avec des documents rédigés à la glorification des Carolingiens, nous montre le jeune Pépin comme un héros qui venge son père et, encore enfant, tue, de sa propre main, le meurtrier d'Ansegise. Il fut, en 678, nommé avec Martin, son cousin, duc (ou maire du palais) de l'Austrasie, devenue république.

Un grand nombre de Neustriens, las de la tyrannie d'Ébroïn,  maire de Neustrie, cherchèrent un refuge auprès de lui. Cédant à leurs sollicitations, il marcha contre les troupes d'Ebroïn qu'il rencontra à Latofao dans le Laon nois; il fut vaincu, et son armée mise en fuite (680). Peu après, Ebroïn fut assassiné par un certain Ermenfred, qui, menacé d'être mis en jugement, alla se placer sous la protection de Pépin, qui était resté cette même année seul chef par la mort de Martin.

Une seconde fois les troupes austrasiennes furent vaincues (683) par le maire de Neustrie, Ghislemar, aux environs de Namur. Cependant l'émigration des grands Neustriens en Austrasie continua; beaucoup, bannis par le maire Berthaire, vinrent réclamer à Pépin le secours de son épée. Celui-ci envoya demander au roi Thierry III de recevoir en grâce les bannis et de leur restituer leurs domaines confisqués. N'obtenant rien, il entreprit une nouvelle campagne contre la Neustrie. Une bataille fut livrée à Testry, dans le bassin de la Somme (687). Cette fois Pépin fut vainqueur. Il fit mettre à mort Berthaire, s'empara du roi Thierry, du trésor royal et de la mairie du palais de Neustrie. 

Il gouverna aussi ce pays avec le titre de maire du palais et y fit rapidement passer sur le trône plusieurs rois enfants, Clovis III (691), Childebert III (695), Dagobert III (711); mais en même temps, il se saisit du gouvernement de tout l'empire des Francs. Il rétablit l'ordre en Neustrie;  il soumit les ducs des Bretons, des Frisons, des Allemands, et obtint quelques avantages sur Eudes, duc d'Aquitaine.; puis il confia le gouvernement de ce royaume à l'un de ses fidèles, Norbert, et regagna l'Austrasie, d'où il dirigea des expéditions contre des populations d'outre-Rhin.

A la mort de Norbert (695), il donna la mairie de Neustrie à son fils Grimoald, qui fut assassiné en 714. Il avait eu de sa femme Plectrude un autre fils, Drogon, mort en 708. Pépin, avant de mourir, avait investi son petit-fils Théodoald, fils de Grimoald, de la mairie de Neustrie. Les discordes de ses deux femmes, Plectrude et Alpaïde, et le meurtre de Grimoald, un de ses fils, troublèrent ses derniers jours.

Après la mort de Pépin (714), Plectrude fit attribuer la mairie d'Austrasie à Théodoald, placé sous sa tutelle, et saisit le gouvernement des royaumes. Pépin laissait un autre fils, Charles, qu'il avait en d'une concubine, Alpaïde, et qui devait être Charles Martel. (M. Prou).

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Dictionnaire biographique
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