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Palomino

Aciselo Antonio Palomino y Velasco est un peintre espagnol et historien de l'art, né à Bujalance en 1653, mort à Madrid en 1726.  Oeuvres d'une époque de déclin, ses fresques et ses tableaux pèchent par une absence totale de style, mais brillent par une grande entente de la couleur et du clair-obscur et par la correction du dessin et de la perspective.

Comme ses parents étaient venus habiter Cordoue, c'est dans cette ville que Palomino fit ses études classiques et suivit des cours de droit et de théologie. Mais ses aptitudes le portèrent de bonne heure à préférer la peinture à toute autre carrière. Lors d'un voyage que Valdès Leal fit à Cordoue, le jeune artiste s'empressait de lui soumettre ses premiers essais. Valdès l'encouragea et lui donna des conseils. Plus tard, ce fut un élève de Velazquez. Alfaro, qui, de passage à Cordoue, s'enquit du jeune peintre, lui prodigua ses bons avis et l'engagea à se placer, au lieu de travailler seul et sans méthode, sous la direction d'un maître. En 1678, il se rendit à Madrid, ou Alfaro lui avait procuré quelques travaux. Carreño de Miranda et surtout Claudio Coello lui portèrent de l'intérêt et ce dernier, l'admettant parmi ses aides, lui confia l'exécution des peintures à fresque dont il avait charge au palais du Pardo. Après l'achèvement de cette décoration, dont Coëllo fournissait les dessins, Palomino reçut les félicitations du maître et des connaisseurs, et le roi le nomma son peintre, mais ad honorem. Ce ne fut qu'après qu'il eut donné de nouvelles preuves d'invention et de talent, et à l'occasion de l'entrée solennelle à Madrid de la seconde femme de Charles II, Marie-Anne de Neubourg, entrée pour laquelle il avait été chargé de décorer la place de la ville, que l'artiste obtint sa nomination comme peintre du roi, et, cette fois, avec les émoluments attachés à l'emploi.

En 1692, un peintre napolitain, Luca Giordano, réputé pour son aisance et son habileté à couvrir, à l'aide de grandes compositions, de vastes surfaces, est appelé en Espagne et se voit tout de suite l'objet de l'engouement général. Coello, qui pressent quelle funeste influence va exercer sur les jeunes artistes l'exemple de ce nouveau venu, meurt de chagrin. Cependant, il arriva que Giordano, chargé d'exécuter des fresques pour les voûtes de l'Escurial se vit embarrassé de réaliser les thèmes tant soit peu mystiques qui lui étaient dictés par les moines. Ne se sentant pas grand clerc en matière de symbolique religieuse, il fit appel à Palomino, mieux préparé par son éducation à ce genre d'érudition. Celui-ci se mit à sa disposition et lui fournit tous les croquis et toutes les esquisses propres à préparer l'exécution des sujets indiqués. Ravi d'aise, Giordano baisa ces croquis, s'écriant : « Voilà qui est déjà tout peint ! »
A dater de 1697, Palomino se vit chargé de vastes travaux de décoration, les plus sagement ordonnés et les meilleurs qu'ait produits cette époque déjà en si grande décadence. Il peint d'abord à fresque le presbytère et la coupole de l'église de San Juan del Mercado, à Valence, puis les voûtes de la chapelle de Los desemparados, tandis que Dionis Vidal, son élève, achève sur ses dessins les grandes peintures de l'église Saint-Nicolas. C'est aussi vers ce même temps que Palomino décore les voûtes du sanctuaire, dans la cathédrale, et termine son tableau représentant le Repentir de saint Pierre qu'on y voit encore. 

En 1705, il est à Salamanque et y décore l'abside de la chapelle du couvent de San Esteban; il y figure, sous une suite d'allégories, l'Eglise militante et l'Eglise triomphante. En 1742, il se rend à Grenade où, sur les voûtes de la chapelle de la Chartreuse, il peint Saint Bruno, entouré d'une gloire d'anges et soutenant le monde sur ses épaules. En 1714, à Madrid, il décore de sujets emblématiques le catafalque élevé à l'occasion des funérailles de Marie-Louise de Savoie, femme de Philippe V
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Palomino : l'Assomption de la Vierge.
L'Assomption de la Vierge, par Palomino y Velasco (1696).

Ses peintures à fresque, au couvent de Paular, sont les derniers ouvrages de l'artiste, déjà gravement malade et qui, pour les terminer, dut faire appel à la collaboration de son fils. Sa femme étant morte en 1725, Palomino abandonna l'exercice de son art et se fit ordonner prêtre. Il mourait lui-même un an après. 

Dès 1711, il s'était préparé à la publication de son grand ouvrage, intitulé El Museo pictorico y escala optica dont le premier volume parut en 1715. Le second fut imprimé à Madrid en 1724. L'ouvrage est divisé en trois parties : les deux premières embrassent l'histoire, la technique et l'enseignement de l'art de peindre; la troisième qui a pour titre : El Parnaso español, est consacrée à la biographie des artistes espagnols depuis Antonio del Rincon jusqu'aux contemporains de Palomino. C'est cet ouvrage qui a valu à son auteur le surnom de Vasari espagnol. Souvent peu judicieux dans les jugements critiques qu'il porte sur certains artistes et sur leurs oeuvres, acceptant avec trop de facilité des traditions et des légendes sans valeur historique, Palomino n'en a pas moins eu ce mérite d'avoir réuni et groupé une foule de renseignements et d'intéressantes notices, épars jusqu'à lui dans des manuscrits, et qui auraient été sûrement perdus pour la postérité. (Paul Lefort).

Juan Bernabé Palomino est un peintre et graveur espagnol, neveu du précédent, né à Cordoue en 1692; mort à Madrid en 1777. Son oncle le fit venir de bonne heure auprès de lui et lui enseigna les premiers éléments de l'art. Il ne tarda pas du reste à donner des preuves de talent et put aider D. Antonio dans ses travaux. 

S'étant appliqué à étudier l'art du graveur, il fit ses premières preuves en gravant le frontispice de l'ouvrage de son oncle, ainsi que les planches d'anatomie qui y sont jointes. Revenu à Cordoue après la mort de D. Antonio, il ne tarda pas à être rappelé à Madrid sur l'ordre de Philippe V qui avait eu l'occasion de voir l'estampe gravée par lui et représentant un portrait de Louis XV. Palomino fut bientôt nommé graveur de la Chambre et professeur d'un cours de gravure à l'Académie nouvellement créée. Parmi les plus belles planches dues au burin de l'artiste, on peut signaler principalement : Saint Bruno, d'après la statue de Pereyra; le Miracle de saint Isidore, d'après un tableau de Carreno; Saint Pierre en sa prison, d'après Roëlas; ainsi qu'un très grand nombre de portraits, parmi lesquels on relève ceux d'Isabelle Farnèse, du nonce Valenti Gonzague, des médecins du roi Cerbi et Martinez, du chirurgien Legendre, et de D. Juan de Palafox, entouré de figures alléoriques.

Il eut un fils, nommé Juan Fernando, qui fut aussi un graveur et que l'Académie de San Fernando reçut comme membre de mérite. Il mourut en 1793, à Madrid. (P. L.).

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Dictionnaire biographique
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