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Olavide (Pablo Antonio José), homme d'Etat espagnol, né à Lima (Pérou) en 1725, mort en 1803. Il acheva son éducation à Madrid et suivit, en qualité de secrétaire, le comte d'Aranda dans son ambassade en France. A son retour, il fut créé comte de Pilos par Charles IV et nommé intendant de Séville. Il conçut le projet de coloniser les vastes terrains qui s'étendent au revers méridional de la Sierra Morena. Il y fit venir de la Suisse et de l'Allemagne six mille colons. En 1767, il fonda la bourgade principale, qui fut appelée Carolina, par hommage au nom du roi. Associé aux entreprises du comte d'Aranda contre les Jésuites, non seulement il subit le contre-coup de la chute de ce ministre et fut destitué de ses fonctions, mais il fut choisi comme victime des représailles que l'on n'osait point exercer contre son ancien protecteur (L'Espagne au XVIIIe siècle)

En 1776, Olavide fut jeté dans les cachots de l'Inquisition à Séville. On l'accusait d'avoir appelé des hérétiques dans la colonie de la Sierra Morena, d'avoir manqué de respect aux dogmes et au culte de l'Église, d'avoir partagé les idées de philosophes français et adhéré au système de Copernic. Deux ans après, il fut condamné à la réclusion perpétuelle pour cause d'hérésie formelle, et contraint de rétracter cent soixante-dix propositions. Il réussit à s'évader, et se retira à Paris, où il vécut dans la société des libres penseurs les plus notoires.

En 1798, le cardinal de Lorenzana lui fit accorder la permission de rentrer en Espagne. Les dangers auxquels il avait été exposé pendant la Révolution et vraisemblablement aussi l'effet de son éducation première avaient ramené Olavide à la foi catholique. Il consacra à l'apologie de sa conversion un livre qui eut quelque célébrité en son temps : El Evangelio en trionfo o Historia de un filosofo desenganado (Madrid, 1803). Ce livre a été traduit en italien, en allemand et en français, sous le titre : Triomphe de l'Evangile ou Mémoires d'un homme du monde revenu des erreurs du philosophisme moderne (Lyon, 1805, 4 vol. in-8 ; 2° éd. abrégée, 1821, 3 vol. in-8). Olavide a laissé en outre un recueil de poésies chrétiennes : Poemas cristianos. (E.-H. Vollet).

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