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32 S, 166 55 E |
Nauru est
une île de 21 km² , dans l'Océan
Pacifique Sud (à 42 km de l'équateur). C'est une république
souveraine. 80% de la surface de l'île a été arrasée
par l'exploitation minière, laissant à nu le socle corallien.
Seule subsiste, à la périphérie, une étroite
bande de cent à deux-cents mètres de
large de terre fertile (cocotiers, pandanus et des feuillus locaux
tels que le tomano, cultures de bananes, d'ananas, de légumes).
Le climat de Nauru est tropical. Les alizés du nord-est soufflent
de mars à octobre. Précipitations irrégulières
et abondantes.. La saison de la mousson va de novembre à février.
Du fait de la montée du niveau de la mer l'îl est menacée
par les tsunamis et les inondations.
Histoire
de Nauru. - Nauru a été peuplée par des colons
micronésiens et polynésiens vers le début du premier
millénaire avant notre ère, et a été divisée
en 12 clans. L'île s’est développée dans un isolement
relatif parce que les courants océaniques rendent difficile le débarquement
sur l’île. En conséquence, la langue nauruane ne ressemble
clairement à aucune autre dans la région de l'océan
Pacifique.
En 1798,
le capitaine britannique John Fearn est devenu le premier Européen
à repérer l’île. En 1830, les baleiniers européens
utilisaient Nauru comme aire d’approvisionnement, échangeant des
armes à feu contre de la nourriture. En 1878, une guerre civile
éclate sur l’île, réduisant la population de plus d’un
tiers.
L'Allemagne
a annexé Nauru de force en 1888 en plaçant les 12 chefs en
résidence surveillée jusqu’à ce qu’ils consentent
à l’annexion. L’occupant a interdit l’alcool, confisqué les
armes, institué des codes vestimentaires stricts et fait venir des
missionnaires chrétiens pour convertir la population.
Les gisements de
phosphate de l'île ont commencé à être
extraits au début du XXe siècle
par un consortium germano-britannique. Une explotation qui n'a eu que des
retombées infimes sur la population nauruane.
Les forces australiennes
se sont emparées de Nauru pendant la Première Guerre mondiale,
et en 1919, l'île a été placée sous un mandat
conjoint australien-britannique-néo-zélandais. L'Australie
était en charge de l'administration.
Pendant la Seconde
Guerre mondiale, le Japon a occupé Nauru et a utilisé ses
résidents comme travailleurs forcés ailleurs dans le Pacifique,
tout en détruisant une grande partie de l’infrastructure sur l’île.
Après la guerre, Nauru est devenu un territoire sous tutelle de
l’ONU, toujours sous administration australienne.
Reconnaissant que
les stocks de phosphate finiraient par être épuisés,
en 1962, le premier ministre australien Robert Menzies a offert de réinstaller
tous les Nauruans sur l’île Curtis dans le Queensland, mais les Nauruans
ont rejeté ce plan et a opté pour l’indépendance,
qui a été effective en 1968.
En 1970, Nauru a
acheté les actifs miniers de phosphate, et les revenus des mines
ont fait des Nauruans parmi les personnes les plus riches du monde. Cependant,
Nauru a par la suite commencé une série d’investissements
imprudents dans un opéra, une compagnie aérienne et dans
l'immobilier. Nauru s'est trouvée au bord de la faillite en 2000
et a tenté de se repositionner comme une place bancaire offshore,
mais à cette pratique a pris fin en 2005.
En 1989, Nauru a
poursuivi l’Australie pour les dommages causés par l’exploitation
minière lorsque l’Australie a administré l’île. L’extraction
généralisée de phosphates a officiellement cessé
en 2006.
Carte
de Nauru. (Cliquer
sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).
Les revenus de cette île minuscule
sont traditionnellement venus des exportations des phosphates, désormais
pratiquement épuisées. Nauru n'a à peu près
aucune autre ressource et doit importer presque tous ses biens de consommation,
principalement d'Australie, son ancien occupant,
qui, entre 2001 et 2008, puis de nouveau de 2012 à 2020, a entretenu
aussi sur l'île un centre de rétention pour immigrés
clandestins, en échange de compensations financières. Ce
qui limite le désastre dans lequel s'enfonce chaque jour un peu
plus le pays.
La réhabilitation des terres
des sites d'extraction du phosphate à des fins agricoles n'est pas
envisageable à court et moyen terme. Pour réduire des coûts,
les salaires gelés et les effectifs des services publics réduits.
2005, a vu s'accélérer la détérioration dans
le secteur du logement et des hôpitaux notamment. Peu de statistiques
complètes sur l'économie du Nauru existent. Les évaluations
du PIB du Nauru changent considérablement selon les sources.
-
Vue
satellitaire de Nauru.
Source
de la carte et de la photo : U.S. Department of Energy's Atmospheric
Radiation Measurement Program.
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Luc
Folliet, Nauru,
l'île dévastée, La découverte, 2009.
- Connaissez-vous Nauru? Cette île
du Pacifique est la plus petite république
du monde, entourée d'une mer paradisiaque, apparemment semblable
à des dizaines d'autres. Ces quelque 21 km² furent même,
dans les années 1970-1980, l'un des pays le plus riches du monde.
Aujourd'hui, Nauru est un État en ruine,
une île littéralement dévastée, qui concentre
tous les maux et pathologies de la civilisation capitaliste. C'est l'histoire
de cet incroyable effondrement qu'a entrepris de raconter Luc Folliet dans
ce livre. Il raconte son voyage sur cette île dont le coeur est une
forêt dévastée, où s'érigent
les vestiges de l'extraction du phosphate. Car tout commence à Nauru
avec ce "cadeau de Dieu", que le colonisateur allemand puis australien
commence à exploiter au début du XXe siècle. Lorsque
les Nauruans conquièrent leur indépendance, en 1968, des
centaines de millions de dollars tombent dans le portefeuille du nouvel
État et de ses 9000 habitants d'alors, si bien que ceux-ci n'ont
plus besoin de travailler. Ils abandonnent leurs traditions et leur culture
pour adopter un mode de vie occidental : certains voyagent aux quatre coins
du monde, d'autres possèdent jusqu'à huit voitures. C'est
l'époque où, à Nauru, on peut utiliser des billets
de 50 dollars en guise de papier toilette... Au début des années
1990, le phosphate s'épuise. Alors, l'île se vend à
qui bon lui semble. La mafia russe blanchit près des milliards de
dollars dans les centaines de banques off-shore qui choisissent de s'installer
dans ce nouveau paradis fiscal. Mais la chute se poursuit : Nauru devient
l'un des États les plus pauvres au monde et «-choisit »
de louer sa terre, à vil prix, à l'Australie
voisine qui peut ainsi y "exporter" ses camps d'internement de réfugiés.
Le chef de l'État envisage même alors l'abandon de l'île
et l'exil de ses 15 000 habitants. Désastre écologique, blanchiment
d'argent sale, instabilité politique; un taux de diabète
parmi les plus élevé au monde, une espérance de vie
en chute libre, des réfugiés venus de partout parqués
au milieu de nulle part : l'histoire de Nauru raconte aussi notre histoire,
celle d'une civilisation capitaliste aux effets désastreux, une
parabole édifiante qui montre comment le rêve de prospérité
peut, en quelques années, virer au cauchemar. (couv.). |
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