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Meissonier

Juste-Aurèle Meissonier est un architecte, peintre, sculpteur et orfèvre français, né à Turin en 1675, mort à Paris en 1750. Dessinateur du cabinet du roi, fort apprécié comme orfèvre par ses contemporains, Meissonier ne nous est plus guère connu que par quelques recueils de planches, les oeuvres de sa main, comme toutes les pièces d'orfèvrerie du XVIIIe siècle, étant aujourd'hui des plus rares.

Ces recueils sont intitulés : Livre d'ornements en trente pièces de différentes formes; Livre d'orfèvrerie d'église en six pièces; Livre d'ornements pour décoration de salles à manger en quinze pièces; Ornements de la carte chronologique du roi composée de trois pièces

Comme architecte, il paraît avoir rapporté de sa ville natale le goût des monuments surchargés, des lignes contournées et bizarres, dans le style des édifices rococo qui s'élevèrent dans Turin au XVIIe et au XVIIIe siècle. Aussi le plan de Saint-Sulpice qu'il présenta lors du projet de construction de cette église souleva-t-il une désapprobation unanime.

Ce fut Meissonier qui régla les détails du feu d'artifice donné pour la naissance du dauphin, fils de Louis XV, Peintre, il fit les portraits du Vicomte de Turenne, de Larmessin, du Baron J. de Besenval, colonel des gardes-suisses, etc. (Bing.).

Jean-Louis-Ernest' Meissonier  est un peintre français, né à Lyon le 21 février 1813, mort à Paris le 31 janvier 1891. Il appartenait à une famille bourgeoise, et son père, établi fabricant de produits chimiques à Paris, dans le quartier du Marais, le destinait au commerce : mais de bonne heure le goût des arts et la hantise du dessin s'étaient emparés de l'enfant, ainsi qu'en témoigne cette note d'études d'un chef d'institution de la rue de Jouy dont il suivait, âgé de huit ans, la classe de huitième : 
« Ernest a un penchant décidé pour le dessin ; la simple vue d'une gravure nous fait négliger bien souvent des devoirs essentiels. » 
Cependant sa famille l'avait placé comme apprenti droguiste dans une maison de la rue des Lombards, quand il résolut de s'affranchir d'une destinée peu conforme à ses aptitudes. Les conseils et l'appui d'un ancien deuxième grand prix de Rome, peintre d'un certain mérite. nommé Potier, l'aidèrent à entrer dans l'atelier de Léon Cogniet, et dès lors ses progrès furent rapides, et son talent original ne tarda point à s'affirmer. Le livret du Salon de 1831 est le premier qui porte le nom de Meissonier, avec cette indication : Une Visite chez le bourgmestre; dans cette oeuvre de début éclataient déjà les qualités maîtresses qui devaient lui marquer plus tard une place éminente dans parmi les peintres de l'école française de son temps : la finesse et la précision de la touche, la correction sévère de l'exécution, l'irréprochable vérité des attitudes et de l'expression. 

Mais il fallait vivre, en attendant la gloire : c'est à l'illustration que Meissonier, durant ses jeunes années, demanda les ressources dont il avait besoin : les nombreuses et remarquables vignettes qu'il exécuta pour les éditeurs Curmer, Hetzel, Delloye, Dabochet, - celles de Paul et Virginie, de la Chute d'un ange (1839); des Comtes rémois, du Vicaire de Wakefield, des oeuvres de Gresset, des Français peints par eux-mêmes (1840-1842), etc., se distinguent par la sobriété et aussi par la netteté et le fini du travail. Le rêve de l'artiste eût été alors d'illustrer Molière et La Fontaine : tant d'autres ouvrages, dont sa laborieuse carrière devait être pleine, ne lui permirent pas de le réaliser. 

Vers cette même époque, il faillit dévier de son vrai chemin et s'adonner, mal à propos aux « grandes machines », à la peinture religieuse ; les bons avis de Chenavard l'arrêtèrent heureusement sur cette pente, et le Jeune Homme jouant de la basse (1842) ; le Peintre dans son atelier (1843); Partie de piquet, Corps de garde, la Partie de boules, vinrent attester brillamment qu'un peintre de genre était né, qui ne le cédait en rien aux maîtres les plus exquis de l'école hollandaise. C'est d'eux, sans doute, qu'il procédait et ils étaient ses ancêtres, mais ils l'étaient « sans que cette filiation, a pu dire Théophile Gautier, l'empéchât d'être lui-même un ancêtre ». Et son originalité lui vient principalement de la clarté toute française qu'il met dans ses moindres toiles; toujours, chez lui, le milieu explique le sujet et nous aide à le goûter pleinement.

Le succès et la renommée avaient largement payé l'artiste des difficultés du début : l'année 1855 marqua l'apogée de sa réputation. Le Jeune Homme qui lit en déjeunant, la Lecture, la Rixe, un de ses chefs-d'oeuvre, furent couverts d'éloges par la critique et par le public. Certains lui reprochèrent, à vrai dire, de manquer parfois aux lois de la perspective et de les faire plier aux exigences de son optique particulière; d'autres trouvèrent que l'étonnante perfection miniaturale de l'artiste n'allait pas sans quelque froideur; mais il n'y eut qu'une voix pour admirer l'étonnante exactitude de ces fumeurs, de ces liseurs, de ces types si variés qui expriment chacun, avec une intensité si vraie, un état particulier de l'âme humaine. 

Avec son Lit de mort et sa poignante Barricade (1850), Meissonier prouva d'ailleurs qu'il avait au plus haut point le sentiment et le don du drame. Puis, tandis que le Jeune Homme du temps de la Régence (1857); le Peintre, le Maréchal ferrant, le Musicien, la Lecture chez Diderot, etc., continuaient la série des « intérieurs » si parlants où excellait la conscience méticuleuse du maître, d'autres productions, qui ne furent pas les moins retentissantes, inaugurèrent bientôt un nouveau genre, le genre historique et militaire dans de petites dimensions; à cette catégorie appartiennent : Solférino, Dix-huit cent quatorze (1864); le Capitaine, l'Ordonnance, Desaix à L'armée du Rhin (1867); Une Halte, Cuirassiers, 1805 et Mil huit cent sept. Doué d'une mémoire excellente, d'une patience et d'une puissance incomparable de travail et d'étude, Meissonier apportait dans la pratique de son art des raffinements de scrupule qui sont demeurés légendaires. Il reprenait, retouchait, refondait sans se lasser. 

Plein d'aversion pour l'à peu-près, il laissait quatorze ans sur le chevalet tel de ses ouvrages, comme ce 1807, pour lequel, ayant à préparer un coin de champ labouré, il alla en pleine campagne relever un croquis de mottes de terre. L'été, quand il habitait Poissy, le champ de manoeuvres, de Saint-Germain le comptait parmi ses familiers, habile à saisir les allures du cavalier et du fantassin, attentif au moindre détail de l'uniforme, inquiet d'un bouton de guêtre ou d'un numéro matricule. 

Parmi ses dernières toiles, il faut citer encore : Joueurs de boule, les Deux Amis, Dictant ses mémoires, le Guide, l'Arrivée des hôtes, l'Armée du Rhin-et-Moselle, Dragons (1883). 

Le 24 mai 1884 s'ouvrit à la galerie Georges Petit une exposition générale des oeuvres de Meissonier, comprenant 146 numéros; mais il y en avait au moins 400 par le monde, et, depuis longtemps déjà, ses toiles n'avaient plus de prix : les Cuirassiers, furent achetés 250,000 F, puis vendus à Bruxelles 275,000 et revendus enfin 400,000. Président du jury de l'Exposition universelle de 1889, où il a exposé la Madonna del Baccio, léna, le Voyageur, Venise, Un Postillon, l'Auberge du pont de Poissy, Pasquale, etc. il contribua activement, d'autre part à l'organisation du Salon national des beaux-arts, dit « Salon du Champ de Mars », lors de la scission qui se produisit parmi les artistes français à l'égard de l'Exposition annuelle.

Outre les tableaux de genre qui lui ont valu ses plus éclatants triomphes, on lui doit des vues exquises de Venise, d'Antibes, d'Evian, de Poissy, et plus d'un portrait : ceux du Docteur Lefèvre, de Paul Chenavard, de Vanderbilt, du Docteur Guyon, de Stanford, de Victor Lefranc, d'Alexandre Dumas, sont des oeuvres de premier ordre. 

Meissonier eut quelques ambitions qui ne furent pas satisfaites : il eût vivement souhaité d'enseigner à l'Ecole des beaux-arts, et la chaire qu'il désirait ne lui fut pas accordée. La chose publique le préoccupa également, et à diverses reprises il songea à se présenter à la députation, puis au Sénat; il fut même candidat, sans succès. En revanche, il avait, en 1861, succédé à Abel de Pujol comme membre de l'Académie des beaux-arts, et ce fut lui qui, à Florence, aux fêtes du centenaire de Michel-Ange (1875), porta la parole au nom de l'Institut de France. (Gaston Cougny).

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