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Maxime
deTyr, philosophe grec, qui vécut vers le milieu du IIe
siècle de l'ère chrétienne; il commença à
se faire connaître sous Antonin le Pieux,
vers 155 ap. J.-C. et vint à Rome du temps de Commode.
Suivant la coutume des rhéteurs de l'époque, il fit des voyages,
et il raconte lui-même ce qu'il a vu chez les Arabes et en Phrygie.
II nous reste de lui quarante et un discours on dissertations (traduits
pour la première fois en français par Combe-Dounous, 1802).
Il y traite, à la façon des rhéteurs, nombre de lieux
communs, tels que la question de savoir si la vie active l'emporte sur
la vie contemplative, ou si les soldats sont plus utiles à la république
que les laboureurs.
Comme philosophe,
Maxime de Tyr se rattachait lui-même à l'école de Platon,
mais en réalité c'était surtout un éclectique.
Il appartient, comme Plutarque son contemporain,
à ce groupe de philosophes qui préparent le néoplatonisme.
Il considère Dieu comme l'esprit
suprême, l'unité et le bien absolu,
supérieur au temps et à la nature,
invisible, ineffable, accessible à la seule raison.
Entre Dieu et le monde il admettait des intermédiaires : ce sont,
outre les innombrables dieux visibles, les démons .
Habitant aux confins du ciel et de la terre, ils sont les ministres de
Dieu ,
les instruments de la Providence, les protecteurs
et les gardiens des humains vertueux.
L'âme
aussi est d'essence divine enfermée dans
le corps, elle vit comme dans un rêve auquel elle échappe
parfois par la réminiscence, et dont
la mort l'affranchit en la rendant à sa nature propre. Comme preuve
de la Providence divine, Maxime de Tyr allègue la divination
qu'il concilie avec le libre arbitre, en
disant que les événements nécessaires
seuls sont annoncés inconditionnellement. ceux qui dépendent
de la liberté seulement sous condition. Les mythes
et les traditions populaires sont aussi des moyens à l'aide desquels
la divinité communique avec les humains; et à ce titre Maxime
de Tyr tient en grand honneur les poètes et les anciens philosophes.
(V. Br). |
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