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Mavromichalis.
- Famille grecque, originaire d'Oitylos. Pendant longtemps, les Mavromichalis
disputèrent aux Mourzinos (de Zarnate) la suprématie dans
le Maïna.
«
La lutte qui s'établit entre ces deux puissantes familles jette
sur cette période à moitié légendaire un sanglant
éclat; elle a fourni de nombreux épisodes aux chroniques
du peuple, qui la représentent comme un sombre mélange d'embûches,
de meurtres, d'empoisonnements, de romanesques incidents, à travers
lesquels les Maïnotes n'en continuèrent pas moins, par de brillants
faits d'armes chaque jour renouvelés, à maintenir leur indépendance
et à répandre la terreur parmi les oppresseurs de la Grèce.-»
(Yemeniz.)
Jean Mavromichalis se mit en 1770 d'accord
avec les Russes, à la tête de l'insurrection maïnote;
alors âgé de soixante ans, il prit part au siège de
Coron, que Dolgorouki dut lever; après le départ des Russes,
Jean défendit contre les Turcs le Maïna, dont il fit reconnaître
l'autonomie en 1777. Les beys qui gouvernèrent le Maïna depuis
lors eurent de rudes adversaires dans les Mavromichalis. L'un de ceux-ci,
Petros, né en 1772, fut nommé bey en 1811. Orgueilleux, ambitieux,
actif, il fut le vrai « roi du Maïna ». Il sut se débarrasser
de tous ses rivaux. D'accord avec Kolokotronis, il donna le signal de l'insurrection
en 1821.
Les Mavromichalis prirent une part importante
à la guerre de l'indépendance; quarante-neuf d'entre eux
moururent en combattant, dont deux fils de Petros. Président de
l'assemblée nationale d'Astros, puis chef du pouvoir exécutif,
il fut l'adversaire acharné de Capo d'Istria, élu président
en 1827; celui-ci le fit arrêter; un fils et un frère de Petros,
quelques jours après, assassinaient Capo d'Istria (9 octobre 1834)
; ils furent condamnés à mort et exécutés.
A l'avènement du roi Otton, Petros et son fils Anastase reçurent
le titre de sénateurs. Petros mourut le 29 juin 1848. Son dernier
fils, le général Demetrios, fut nommé ministre de
la guerre (23 octobre 1863) par le gouvernement insurrectionnel qui renversa
le roi; remplacé en février 1864, il reprit son portefeuille
le 4 juillet jusqu'à l'avènement du roi Georges. (L.
Delavaud). |
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