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Léon Ier

Saint Léon Ier, surnommé le Grand, est le 47e, pape. Il est né à Rome, d'une famille originaire de Toscane, a été consacré le 29 septembre 440, et est mort le 10 novembre 461. Fêtes : le 10 avril à Rome, le 10 novembre à Paris, le 18 février chez les Grecs. Avant son élection, il était diacre, Gennadius dit archidiacre de l'Eglise romaine, et il jouissait déjà de la plus haute considération. Ce fut à sa demande que Cassien composa son traité De Incarnatione, dirigé contre les nestoriens; il le lui dédia en 430. L'année suivante, Cyrille d'Alexandrie lui adressa une lettre dénonçant l'ambition de Juvénal de Jérusalem, qui briguait pour son siège le titre de patriarcat. A la mort de Sixte III, Léon se trouvait dans la Gaule, chargé de négocier la réconciliation entre Aetius et Albinus, dont les rivalités mettaient en péril les derniers débris de la puissance romaine. Il fut élu pendant son absence. 

Lorsque les Huns, envahissant l'Italie, eurent atteint le confluent du Pô et du Mincio (452), Léon alla vers eux, et, revêtu de ses ornements pontificaux, il exhorta leur roi à ne pas avancer sur Rome, le menaçant, dit-on, de la mort qui avait frappé Alaric, aussitôt après la prise de cette ville. Attila se retira. Parmi les motifs de sa retraite, il est vraisemblable de placer, à côté de la disette, des maladies qui décimaient ses troupes, et de l'approche de l'armée de Marcien, l'impression produite par la courageuse intervention de l'évêque de Rome. Suivant une fable consacrée par les monuments romains, Attila confessa que, pendant que Léon parlait, il avait vu deux nobles vieillards (saint Pierre et saint Paul) tenant des épées nues et menaçant de le tuer s'il n'obéissait pas. Ces saints crurent devoir s'abstenir lorsque les Vandales arrivèrent aux portes de Rome (455). Léon, accompagné de son clergé, était allé au-devant de Genséric pour solliciter sa clémence; mais la ville fut pillée et dévastée pendant quatorze jours.

Dès le commencement de son pontificat, Léon avait pris des mesures énergiques pour contraindre les pélagiens à abjurer leur doctrine. En 444, il entreprit aussi, et, par son exemple et par ses exhortations, il suscita, dans toutes les parties de l'Empire, une persécution qui infligea aux manichéens toutes les sévérités de l'Eglise en même temps que les pénalités les plus cruelles de la législation séculière. En 447, il se concerta avec Turribius, évêque d'Astorga, pour extirper les derniers vestiges du priscillianisme en Espagne

A la page de ce site consacrée à l'Eglise, nous avons mentionné l'édit qu'il obtint de Valentinien III (455), soumettant absolument tous les évêques de l'Empire à l'évêque de Rome. Ses efforts pour réaliser cette suprématie, son habileté, sa persévérance et ses succès l'ont fait considérer par plusieurs historiens comme le premier pape, le Cyprien de la papauté. Il voulait pour Rome un empire spirituel, plus étendu encore que son empire temporel : Gens sancta, civitas sacerdotalis et regia, caput orbis effecta, latius praesidet religione divina quam dominatione terrena.

Ses écrits, qui attestent une grande clarté dans la pensée, sont remarquables aussi par la précision et la vigueur de l'expression. Les éditions des oeuvres de Léon comprennent 96 sermons et 173 lettres, parmi lesquelles quelques-unes qui lui ont été adressées ou qui ont été écrites sur lui. Il est douteux qu'il soit l'auteur des traités qui lui ont été attribués. (E.-H. V.).

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Dictionnaire biographique
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