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Lenz

Lenz (Jacob Michael Reinhold), écrivain de langue allemande né à Seszwegen (Livonie) le 12 (23) janvier 1751, mort à Moscou dans la nuit du 23 au 24 mai (4-5 juin) 1792. II était fils d'un pasteur qui fut transféré à Dorpat en 1759 et devint plus tard inspecteur ecclésiastique à Riga. Reinhold Lenz, après avoir fait ses études de théologie à Koenigsberg, accompagna en 1771 les deux fils d'un seigneur de la Courlande dans un voyage en Allemagne. Il vint avec eux à Strasbourg, où il fit partie du petit groupe littéraire que présidait le greffier Salzmann et auquel appartenaient aussi Goethe et Jung-Stilling. A partir de ce moment, une idée fixe hanta son esprit, celle d'imiter Goethe et peut-être de rivaliser avec lui. II chercha même, après le départ de Goethe, à plaire à Frédérique de Sessenheim. En 1776, il se rendit à Weimar, y commit toutes sortes d'extravagances, puis retourna en Alsace (1878). Il parcourut, au milieu de l'hiver, les forêts des Vosges, et s'arrêta au presbytère d'Oberlin, au Ban-de-la-Roche; il était fou. Il fut recueilli quelque temps par Schlosser, beau-frère de Goethe, à Emmendingen, dans le duché de Bade. Enfin son frère le ramena à Riga (juin 1879). On le crut guéri, et il entra comme secrétaire particulier dans la maison du général de Bawr à Pétersbourg. Mais il reprit bientôt sa vie errante, enseigna momentanément dans un pensionnat à Moscou (1781) et tomba enfin dans un état de plus en plus lamentable. Ses derniers jours se passèrent dans un château des environs de Moscou, où il avait été reçu par pitié.

L'édition de ses oeuvres qui a été donnée par Tieck (Berlin, 1828, 3 vol.) n'est pas complète, et elle contient des morceaux qui ne sont pas de lui. Weinhold a publié un recueil d'oeuvres dramatiques posthumes de Lenz (Francfort, 1884). Enfin la collection des Stürmer und Droenger de Sauer (2e partie, Berlin et Stuttgart, 1883) contient un choix de ses oeuvres, où figurent quelques poésies inédites. Ce que ces recueils contiennent de plus intéressant, ce sont les deux comédies, Der Hofmeister (1774) et Die Soldaten (1776), ou pour mieux dire, certaines scènes de ces comédies, car Lenz n'a jamais eu assez de suite dans les idées pour soutenir jusqu'au bout un travail de longue haleine. Il avait la tête pleine de projets qu'il était incapable d'exécuter. Il compte parmi les écrivains qui font cortège au jeune Goethe; mais ce que Goethe n'a été qu'un instant, Lenz l'est resté toute sa vie. II est l'un des types les plus caractéristiques de cette période de la littérature allemande qu'on a appelée du nom de Sturm und-Drang. (A. B.).

Lenz (Karl Gotthold), philologue allemand, né à Gera le 6 juillet 1763, mort professeur au gymnase de Gotha le 27 mars 1809. Il étudia à l'université d'Iéna, puis à celle de Göttingen. II a collaboré à la plupart des oeuvres philologiques de son temps. Ses travaux sont tous relatifs à l'antiquité classique. 

On cite de lui : De Fragmentis orphicis ad astronomiarn spectantibus (Goettingue, 1789); Ueber den Gebrauch der Blumen und Blumenkroenze bei den Groebern (Goettingue, 1787); Geschichte der Weiber im heroischen Zeitalter (Hanovre, 1790); Ueber J.-J. Rousseau's Verbindung mit Weibern (Halle, 1792, 2 part.); Die Ebene von Troja nach den Berichten von Choiseul-Gouffier und andern Reisenden (Neustrelitz, 1798); Lechevalier's Reise nach Troas (Altenbourg, 1800); Die Goettin von Paphos auf alten Bildwerken (Gotha, 1808). (M. P.).

Lenz (Henri Frédéric Emile), physicien né à Dorpat (Livonie) le 12 février 1804, mort à Rome le 10 février 1865. Il étudia d'abord la théologie, puis les sciences naturelles et la physique, accompagna Otto Kotzebue comme physicien dans son second voyage autour du monde (1823-26), entra en 1828 comme adjoint à l'Académie des sciences de Saint Pétersbourg, en fut nommé membre en 1834 et professa la physique à l'université, dont il devint recteur, à l'Institut pédagogique, à l'Ecole d'artillerie. Il fut, en outre, précepteur des enfants du tsar Nicolas. Il mourut pendant un voyage en Italie. On lui doit d'importants travaux de physique dont il a exposé les résultats dans de nombreux mémoires communiqués à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg et insérés dans ses recueils; c'est lui notamment qui a formulé la loi bien connue qui porte son nom (ci-dessous). II a donné à part (en russe) : Manuel de physique (Saint-Pétersbourg, 1864, 2 vol., 6e éd.).  (L. S.).
Loi de Lenz. - La loi signalée par Lenz peu de temps après la découverte des phénomènes d'induction peut s'énoncer ainsi : Toutes les fois qu'on déplace un courant ou un aimant dans le voisinage d'un circuit conducteur fermé, il se développe dans ce circuit un courant induit inverse de celui qui devrait le parcourir pour qu'il imprime au circuit conducteur ou à l'aimant le mouvement qui produit l'induction. On peut dire encore que le sens du courant produit est tel qu'il s'oppose au mouvement qui l'a produit; par exemple il repousse l'aimant ou le courant que l'on approche, il attire au contraire l'aimant ou le courant que l'on écarte; si le courant est produit par l'établissement d'un courant dans un circuit voisin, il retarde l'établissement du régime normal, etc. Cette loi est d'un usage commode, lorsqu'on connaît les actions mutuelles des courants et des aimants pour trouver le sens du courant induit dans les divers phénomènes d'induction. (A. Joannis).
Lenz (Heinrich Oskar), géologue et explorateur né à Leipzig le 13 avril 1848. Nommé en 1872 assistant à l'Institut géologique de Vienne, il effectua, l'année suivante, une première série de voyages scientifiques en Hongrie, en Slavonie, en Bohème et dans les Alpes septentrionales, fut envoyé ensuite par la Société africaine de Berlin dans l'Afrique occidentale et explora, de 1874 à 1877, I'Ogôoué et le Gabon (L'exploration de l'Afrique).

Chargé en 1879, par la même société, d'une nouvelle mission en Afrique, il quitta Tanger le 22 décembre, gagna Tombouctou par le Sahara occidental, y arriva le 1er juillet 1880, atteignit le 2 novembre Médina, en Sénégambie, et rentra en 1881 à Vienne. En 1883, la Société de géographie de cette ville le nomma son secrétaire general. 

Au cours d'un troisième voyage en Afrique (1885), il remonta le Congo jusqu'à Stanley Falls, avec le dessein de gagner la région du lac Albert et de reconnaître la ligne de partage des bassins du Congo et du Nil. Mais l'hostilité des habitants contraria ses projets. Il continua de remonter le fleuve jusqu'à Nyangoué, puis se dirigea par les lacs  Tanganyika et Nyassa vers le Zambèze et la côte de Mozambique. 

Oskar Lenz sera aussi, après son retour en Europe (1887), professeur de géographie à l'université allemande de Prague. Outre de nombreux articles parus dans le journal Aus allen Weltteiten et dans plusieurs autres revues de géographie, il a publié Skizzen aus Westafrika (Berlin, 1878); Timbuktu, Reise durch Marokko, Sahara und Sudan (Leipzig, 1884, 2 vol.; trad. franç., Paris, 1886, 2 vol.). (L. S.).

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