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La Pérouse

La Pérouse, Lapérouse ou La Peyrouse (Jean-François Galaup, Comte de), navigateur né au Gô, près d'Albi, le 22 août 1741, mort à l'île de Vanikoro, en Océanie, vers 1788. Entré dans la marine en 1756, il fit dès les premières années de nombreuses campagnes, fut fait prisonnier par les Anglais devant Belle-Île en 1759, combattit brillamment en Amérique contre l'amiral anglais Byron, et fut promu capitaine de vaisseau en 1780. A bord de l'Astrée, il lutta avec succès contre plusieurs navires anglais. En 1782, il fut chargé de détruire les établissements de la Compagnie anglaise de la baie d'Hudson.

A cette époque, le gouvernement français, voulant compléter les travaux de Cook et de Clarke, avait résolu d'envoyer une expédition sur la trace des voyageurs anglais (L'Europe au XVIIIe siècle). Deux frégates furent armées à Brest, la Boussole, commandée par Lapérouse, l'Astrolabe, par le capitaine de Langle. Après avoir doublé le cap Horn, Lapérouse remonta, en 1786, jusqu'au mont Saint-Hélie, sur la côte Nord-Ouest de l'Amérique, d'où Cook avait été constamment repoussé par les courants. Sur cette côte, la baie Monti, le port des Français, l'île du Cénotaphe, sont quelques-uns des points qu'il découvrit et nomma. Cette première reconnaissance a été plus tard complétée par Vancouver. De là, Lapérouse mit le cap sur les îles Sandwich (Hawaii), découvrit l'île Necker et, le 3 janvier 1787, mouilla dans la rade de Macao. 

Un mois après, il faisait route pour les Philippines et, après avoir touché à l'île Quelpaert, il se dirigea vers le Japon. Il relâcha dans une baie qui reçut le nom de Ternay. Le 27 juin, il reprit la mer et s'avança vers le Nord en longeant les côtes de la Tartarie chinoise. Le 2 août, il découvrit le détroit qui porte aujourd'hui son nom. Puis, traversant par le canal de la Boussole, le chapelet d'îles qui prolonge l'archipel du Japon jusqu'au Kamtchatka, il parvint le 7 septembre dans la baie d'Avatscha. Il y fut accueilli par les Russes (La Russie au XVIIIe siècle). De là, Lapérouse envoya de Lesseps, embarqué comme interprète sur l'Astrolabe, porter ses dépêches en France, à travers la Sibérie

La Pérouse.
La Pérouse.

Lapérouse reprit la mer le 29 septembre; il se proposait de reconnaître et de relever les îles Kouriles, mais les vents d'Ouest l'obligèrent à abandonner son projet. Il fit route vers le Sud, traversa pour la troisième fois l'équateur le 21 novembre, et mouilla le 9 décembre sous l'île Maouna, dans l'archipel des Navigateurs. Le commandant de l'Astrolabe, de Langle, aborda dans une baie où il fut entouré par les habitants du lieu, qui se révélèrent hostiles, et il fut massacré avec plusieurs de ses compagnons. Lapérouse contint prudemment son équipage et s'éloigna. Il reconnut les îles des Amis,  l'île Norfolk, et vint mouiller le 26 janvier 1788 à Botany Bay, en Australie. C'est de ce port, et du 7 février, qu'est datée la dernière lettre écrite par Lapérouse au ministre de la marine. 
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La Pérouse et Louis XVI.

La Pérouse recevant ses instructions de Louis XVI, en compagnie du duc de Castries, 
ministre de la Marine. Tableau de Nicolas André Monsiau (1817).

Comme on ne recevait de lui aucune nouvelle, on envoya visiter tous les points où l'on savait qu'il devait toucher. Les recherches faites par d'Entrecasteaux n'eurent pas de résultat. En 1826, le capitaine anglais Peter Dillon, naviguant au Nord les Hébrides, trouva sous l'eau, au milieu des récifs qui entourent l'île de Vanikoro, des débris de navire, des canons et divers objets; il reconnut  qu'ils provenaient de la Boussole et de l'Astrolabe. En 1828, Dumont d'Urville visita Vanikoro lors de son voyage autour du monde et recueille encore des débris du naufrage. Il éleva sur la côte un mausolée à Lapérouse et à ses compagnons, le 14 mars 1828. La ville d'Albi lui consacra une statue en 1844, et la Société de géographie de Paris a célébré, le 29 avril 1888, le centenaire de la mort de Lapérouse. (G. Regelsperger).



En bibliothèque - Millet-Mureau a publié, d'après le journal de Lapérouse, une relation de son Voyage autour du monde (1797, 4 vol. in-4 et atlas gr. in-fol.), et de Lesseps en donna une autre, plus exacte (1831, in-8, carte et plan). - La relation du voyage de la Pérouse, par Milet de Mureau, a été publiée en 1797, 4, vol. in-4.

Bulletin de la Société de Géographie; Paris, 1888. On y trouvera, dressée par Gabriel Géographie (Paris), une bibliographie, contenant 386 numéros, de tous les ouvrages se rapportant à Lapérouse ou à son expédition.

En librairie - Jean-François de Lapérouse (préf. Hélène Patris), Voyage autour du monde sur l'Astrolabe et la Boussole (1785-1788), La Découverte, 2005 (nouv. édition). - Jean Guillou, Peter Dillon, capitaine des mers du Sud (le redécouvreur des restes de l'expédition La Pérouse), L'Etrave, 2003. - Hans Otto Meissner, La Pérouse, Le gentilhomme des mers, Perrin, 2004. - Paul Girault de Coursac, Le voyage de Louis XVI autour du monde (l'expédition La Pérouse), L'Oeil / François-Xavier de Guibert, 2000. - John Dunmore, La Pérouse, explorateur du Pacifique, Payot.

Jules Verne, La Pérouse et les navigateurs français, Zulma, 1998.

J. F. G. de la Pérouse, Voyage de la Pérouse autour du monde pendant les années 1785-1888, Phénix Editions (éd. de luxe). - Atlas de voyage de la Pérouse (coffret), Phénix Editions.

Lapérouse (Léon Pierre-Emile Dalmas de), marin né à Brest le 18 août 1805, mort à Paris le 26 octobre 1874. Il prit part à l'expédition d'Alger et fit le tour du monde sur la Vénus, commandée par Dupetit-Thouars. Il fut major général à Cherbourg, puis à Brest, et fut nommé contre-amiral en 1864. La famille Dalmas de Lapérouse descend de l'une des deux soeurs du navigateur.
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Dictionnaire biographique
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