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L'île Jan-Mayen

71 00 N, 9 00 W
Jan-Mayen est une île de l'océan Glacial arctique appartenant à la Norvège. C'est la seule terre que l'on rencontre en s'éloignant d'Islande dans la direction du Svalbard (Spitzberg). Autour d'elle, l'océan se creuse de toutes parts à de grandes profondeurs. Elle s'étend du Sud-Ouest au Nord-Est sur une longueur maximum de 55 kilomètres. Sa superficie est de 377 km².
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Ile Jan Mayen et le Beerenberg.
L'île Jan-Mayen et le cône enneigé du Beerenberg. Le volcan est redevenu actif en 1970. Sa dernière éruption date de 1985.

Elle est perdue dans les brouillards de la zone glaciale, très loin au Nord-Ouest de l'Islande (390 milles marins, 650 km), sous la même latitude que l'extrémité septentrionale de la Norvège, non loin de la côte orientale du Groenland. A l'extrémité du plateau sous-marin qui leur sert de base commune; elle est située entre 70°49' et 71°9' de latitude Nord, 8°45' et 9°24' de longitude Ouest. 

Elle se divise en deux massifs montagneux réunis par une langue de terre basse de 3 km de large; le massif septentrional renferme le Beerenberg (Haakon VII Toppen); le massif méridional est un plateau de 300 m d'altitude bordé de falaises escarpées; ses plus hauts sommets ont 500 m; sur l'isthme sont le Vogelberg (150 m) et la presqu'île faussement appelée île aux Oeufs, volcan encore actif. Elle renferme des renards polaires, des oiseaux de mer.

On y remarque à l'Est les baies du Bois flotté et de Jamieson, séparées par l'île aux Oeufs; à l'Ouest la baie du Nord ou Anglaise et la baie Marie Muss (Mary Mus), séparées par le cap de la Tour de Brielle; au Nord les deux baies de la Croix, au Sud les baies du Sud et de Guinée; ces enfoncements n'offrent aucun abri aux navires. L'île n'est abordable que par le temps calme. 
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Carte de Jan Mayen.
Carte de Jan Mayen et vue satellitaire

Elle fut aperçue en 1607 par H. Hudson, mais doit son nom au Hollandais Jan Mayen, qui la signala  en 1611; des colons hollandais qui voulurent s'y installer en 1630 y périrent. Elle ne fut plus alors fréquentée que par des chasseurs de phoques et des trappeurs, du moins qu'en 1882-1883, quand les Autrichiens y établirent une station météorologique sur l'isthme, au bord de la baie Marie Muss. Rattachée à la Norvège dans les années 1920, Jan-Mayen est administrée directement depuis Oslo depuis 1994

Géographie de Jan-Mayen

L'île entière est de formation volcanique et récente, contemporaine des dernières laves islandaises. 

Configuration. 
Jan-Mayen est constituée essentiellement par deux massifs montagneux de forme inégale, deux presqu'îles reliées par un isthme. La presqu'île Sud-Ouest, fort étroite, a environ 13 milles de longueur et 3 milles et demi dans la plus grande largeur. Son sommet le plus élevé est le pic François-Joseph (839 m d'altitude). La presqu'île du Nord-Est, en forme de triangle rectangle, est surplombée en entier par l'énorme massif du Beerenberg « sorte de pic de Ténériffe arctique » (2277 m). 

« Imaginez-vous, dit Ch. Rabot, un haltère étendu à la surface de la mer. Sur la houle nord se trouve le Beerenberg, sur la boule sud un puissant massif de montagnes et de cratères; l'isthme unissant les deux parties de l'île représente le manche, et de part et d'autre de cette langue de terre sont situées les lagunes ». (Bull. Soc. de géogr.; Paris, 1894, pp. 5-19. - Bull. Soc. normande de géogr., 1893).
Climat. Ressources naturelles.
Jan-Mayen est presque toujours enveloppée d'épaisses brumes. Etant située sur les limites du courant polaire et du Gulf-Stream, elle se trouve exceptionnellement exposée aux tempêtes et aux variations atmosphériques, bien que le froid n'y soit pas rigoureux. « Sur cette île, un jour de soleil est aussi rare qu'un jour de pluie au Sahara ».  Pendant la plus grande partie de l'année, elle est entourée par les glaces. Quelquefois, même, l'île reste bloquée pendant tout l'été. C'est du 15 juillet au 15 août que l'on a le plus de chances d'y rencontrer la mer libre. En hiver, les ouragans et les tempêtes de neige sont fréquents. Les vents du Sud-Sud-Est sont chauds et font remonter le thermomètre au-dessus de zéro, même au coeur de l'hiver. Le minimum de température observée est de -32°C. C'est en mars que la température moyenne est la plus basse ( - 10,3°C). En juillet, la moyenne est de + 3,5°C.

La nuit polaire dure environ deux mois et demi, à Jan-Mayen. Du 17 novembre au 25 janvier, le soleil reste au-dessous de l'horizon.

Ici, la nature est franchement polaire, la végétation presque nulle. La faune n'y est guère représentée que par le renard polaire et des bandes innombrables d'oiseaux de mer : goélands, pétrels, macareux, guillemots.

 « Du haut en bas, dit Ch. Rabot, les rochers sont couverts de volatiles pressés les uns contre les autres. Les différentes espèces d'oiseaux sont cantonnées par quartiers. Comme la société humaine, le monde ailé est divisé en castes. Ces oiseaux viennent pondre au printemps sur les falaises de l'île, y passent la belle saison, puis, dès la fin d'août, émigrent vers le sud. »
Description de Jan-Mayen.
Presqu'île nord. 
La partie nord est occupée par un seul volcan, le Beerenberg ou Haakon VII Toppen, le plus important des terres arctiques. Le plus septentrional de la Terre aussi. Son sommet, en forme de cône régulier, atteint 2277 m d'altitude, d'où descendent plusieurs glaciers. Il est enveloppé d'un manteau de glace scintillante et bleue, dont les rebords descendent jusqu'au rivage. Que le Beerenberg soit un ancien volcan, on n'en avait jamais douté. Mais on n'avait jamais constaté de véritables éruptions dans l'île jusqu'en 1970. Depuis, il est resté actif. L'éruption la plus récente date de 1985.
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Carte de Jan-Mayen.
Carte de Jan Mayen (1920).

Jan-Mayen ne présente le long de ses côtes inhospitalières aucun abri contre les vents du large, bien que les agents atmosphériques et les érosions marines aient taillé, d'énormes morceaux de sculpture dans les roches éminemment friables de la côte.
Entre le cap Nord-Est et le cap Sud-Est, la côte court nord-sud. Les taches blanches formées par les glaciers du Beerenberg s'aperçoivent à bonne distance, quand la brume n'est pas trop épaisse. Après le cap Sud-Est, la côte prend brusquement la direction est-ouest. A signaler : le cap Hope, le cap Fishburn, la baie Jameson, le cratère de la presqu'île des Oeufs (alt. 183 m).

Du cap Nord-Est à la baie Mary-Muss, le long de la côte occidentale de la presqu'île du nord, on rencontre l'anse d'East-Cross, les caps Nord-Ouest, Cross, le mont des Oiseaux, énorme rocher à pic de 168 mètres de hauteur, dont la tête déchiquetée ressemble aux ruines crénelées d'une forteresse, habité par des milliers d'oiseaux qui font un vacarme assourdissant.

Presqu'île sud. 
La partie sud de l'île est étroite et assez basse. Les hauteurs se pressent les unes contre les autres, formant chacune un cône volcanique admirablement dessiné, avec des cratères réguliers qui témoignent de l'intensité récente du feu souterrain. Du cap Sud-Ouest au cap Sud, les falaises sont taillées à pic, et élevées de 60 mètres environ. Du cap Sud au cap Nord-Est, la côte tombe à pic.

L'isthme central. 
Un isthme long et très étroit relie ces deux presqu'îles. La plage de la baie Mary-Muss est couverte d'une grande quantité de bois desséché apporté par les courants, et que l'on nomme pour cette raison : bois flotté. On y rencontre des troncs d'arbres de toute dimension provenant de la Sibérie, ainsi que des objets ayant appartenu aux pêcheurs norvégiens. L'accumulation du bois flotté à Jan-Mayen provient surtout de l'isolement où est laissée cette île, dont les plages ne sont pratiquement jamais visitées par les pêcheurs. Le même phénomène se remarque sur la côte orientale de l'isthme dans la Baie du bois flotté.
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La côute Nord de Jan Mayen et la tour de Brielle.
La tour de Brielle, sur la côte Nord de l'isthme de Jan-Mayen.
Photos : Dreizung; licence : Creative Commons.

De part et d'autre de cet isthme, entre les deux côtes, on aperçoit deux lagunes. La lagune occidentale est ancienne et déjà décrite dans un livre hollandais : De Nieuwe grote Zee-Spiegel, publié à Amsterdam en 1667. Au contraire, la lagune orientale, que Scoresby ne signale pas en 1817, a été vue pour la première fois par Vogt en 1861. C'est donc entre ces dates que doit vraisemblablement se placer son apparition.

L'histoire de Jan-Mayen

La découverte de l'île Jan-Mayen.
La date de la découverte de l'île est incertaine. D'après plusieurs documents, elle aurait été reconnue, on l'a dit, par Hudson en 1607; d'après d'autres sources, elle aurait été vue pour la première fois par le marin hollandais qui lui donna son nom. La bibliothèque du musée de Bergen renferme une carte hollandaise manuscrite datée de 1610, indiquant Jan-Mayen.

Mais un linguiste et archéologue belge, E. Beauvois, publia en 1905, dans la Revue des questions scientifiques de Louvain, un article : le Monastère de Saint-Thomas et ses serres chaudes au pied du glacier de l'île Jan-Mayen. S'appuyant sur la longueur des jours, la description d'un iceberg, la direction suivie et la vitesse, il arrive à la conclusion que, d'après le récit d'un des voyages, raconté au IXe siècle dans la Légende latine des pérégrinations de saint Brandan, ce moine irlandais, qui vivait au VIe siècle, aurait été à l'île Jan-Mayen. Mais il est vrai qu'on ne prête qu'aux riches (Les îles de saint-Brandan). Voici le passage essentiel traduit de cette relation :
« Un vent favorable se mit à souffler dans les voiles déployées, de sorte que les Frères n'eurent pas besoin de nager, mais seulement de tenir les cordages et le gouvernail; ils furent poussés vers le nord pendant huit jours, au bout desquels ils virent une île très sauvage, couverte de rochers et de scories, sans plantes ni arbres, mais pleine d'ateliers de forgerons [cratères]... 

Ils entendirent le bruit des soufflets semblable au tonnerre et les coups de marteau s'abattant sur le fer et les enclumes [grondement des volcans]...

Un des insulaires [Inuits ou Karels non-christianisés], très velu, horrible, flamboyant et ténébreux [...] courut au rivage avec des tenailles aux mains et une énorme masse de scories effervescentes, qu'il lança de suite sur les serviteurs du Christ, sans leur faire de mal parce qu'ils étaient munis de l'étendard de la Croix [...] et l'île apparut comme un seul globe totalement embrasé [éruption volcanique]... 

Le lendemain, ils virent à peu de distance vers le nord un grand mont s'élevant très haut dans l'océan, mais comme entre de légères nues [le Beerenberg]... 

La côte était tellement haute, que l'on pouvait à peine distinguer le sommet ; elle avait la couleur du charbon et l'aspect d'un mur merveilleusement d'aplomb. »

La relation latine du VIe siècle paraissait une fable, tellement peu de choses y paraissent crédibles; le commentaire de Beauvois sembla un peu une gageure. De fait, on ne peut être que très circonspect chaque fois que, face à un texte pareil, on se trouve devant une interprétation où les éléments retenus sont ceux qui vont dans le sens souhaité et que l'on écarte ceux qui ne conviennent pas sans autre méthodologie que le caprice de l'exégète. Mais voilà que le Jean-Baptiste Charcot qui, lui, avait vu et visité Jan-Mayen à trois reprises, fit rebondir le débat (Au sujet de l'île de Jan-Mayen, C. R. Ac. sc., 14 mars 1921) et Aux portes de l'Enfer. Mon voyage à l'île Jan-Mayen (Je sais tout , 25 avril 1921). Charcot ayant lu la description à ses camarades de croisière, ceux-ci s'écrièrent  : «Mais, c'est Jan-Mayen! ».
« Nos observations et photographies, conclut-il, viennent donc confirmer les déductions de Beauvois, et il est permis d'en conclure que la terre de Jan-Mayen fut découverte au VIe siècle par Brennain Mac Finlonga, devenu saint Brandan, qui, s'appuyant sur la prophétie d'Isaïe, qui reproche à Lucifer d'avoir voulu asseoir son trône sur la montagne de l'Alliance du côté de l'Aquilon, en fit une des portes de l'enfer. »

Historique des explorations de Jan-Mayen.
Quoi qu'il en soit, dès le début du XVIIe siècle, l'île est connue, et ses parages sont fréquentés. En 1615, Folkerby, apercevant l'île et la croyant inconnue, lui donna le nom de sir Thomas Smith, le président de la Moseovy Company. Bientôt, de nombreux bâtiments anglais se dirigèrent vers cette terre, à la recherche de la baleine. En 1618, la corporation de Hull reçut de Jacques Ier le monopole de la chasse à Jan-Mayen. Sur les documents anglais du temps, cette terre est appelée île de la Trinité. Les textes hollandais lui donnent le nom d'île Maurice, concurremment avec celui de Jan-Mayen. C'était alors l'âge d'or de l'industrie de la baleine. 
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Carte du XIIe siècle de l'île Jan Mayen.
Carte de Jan Mayen, par Vincenzo Coronelli (1692).

En 1633, une compagnie hollandaise établit sept matelots au Svalbard et sept autres à Jan-Mayen, afin de s'y livrer à des observations sur les variations du temps et les autres particularités qui pourraient contribuer aux progrès de l'astronomie, de la physique du globe et du commerce. Mais, l'hiver passé, on ne retrouva dans l'île que sept cadavres (le scorbut avait fait son oeuvre) et le journal tenu jusqu'au 30 avril par le dernier survivant, qui écrit d'une main défaillante :

« Nous sommes actuellement réduits à toute extrémité. Aucun de mes camarades ne peut se servir lui-même, bien loin de pouvoir donner quelque assistance aux autres. Tout le fardeau pèse donc sur mes épaules. A la grâce de Dieu. Je ferai mon devoir, tant qu'il lui plaira de me laisser la force de l'accomplir. »
Quand les baleines, activement pourchassées, eurent délaissé les parages de Jan-Mayen, ceux-ci furent le théâtre de grandes pêcheries de phoques.

Pendant le XIXe siècle.
L'exploration scientifique de Jan-Mayen date du XIXe siècle. Le fameux baleinier écossais Scoresby en dressa la première carte, et reconnut la nature volcanique de son sol (1817). En 1856, le prince Jérôme-Napoléon fit une tentative infructueuse pour atteindre Jan-Mayen, à bord de la Reine-Hortense, commandée par le capitaine de vaisseau La Roncière Le Noury. La même année, lord Dufferin, à bord d'un yacht à voiles, le Foam, réussit à débarquer sur la côte est de Jan-Mayen (13 juillet) [lord Dufferin, Lettres des hautes latitudes, et Nouv. Ann. Voyages, janv. 1860, pp. 86-102].

En 1861, Jan-Mayen fut pour la première fois visitée par un naturaliste, Carl Vogt, qui y passa quatre jours et recueillit de nombreuses observations sur les formations volcaniques de l'île, notant sa situation remarquable sur le prolongement de la ligne du mont Hékla (Nord-Fahrt nach dem Nordkap, den Inseln Jan Mayen und Island; Francfort-sur-le-Mein, 1863). 

Au cours de sa croisière dans l'océan Arctique, la mission norvégienne, embarquée sur le Vöringen, mouilla plusieurs heures, le 29 juillet 1878, dans la baie Mary-Muss. On lui doit la connaissance du fond au voisinage de l'île, et des observations géologiques d'un grand intérêt de Mohn et de Reusch : les roches éruptives qui constituent Jan-Mayen appartiennent à la période moderne. L'île est de formation plus récente que l'Islande et les Féroé (Den Norske Nordhaum Expedition, 1876-1878, Kristiania [Oslo]; J. de Guerne, in Ann. Soc. géol. Nord, 1882).

En 1882, une mission météorologique austro-hongroise (6 officiers et 8 matelots) séjourna un an à l'île Jan-Mayen (juillet 1882-août 1883). 

L'explorateur Ch. Rabot visita Jan-Mayen en juillet 1892, à bord du transport-aviso la Manche. Une première tentative du Châteaurenault, l'année précédente, avait échoué, en vue même de l'île (Bul. Soc. Géogr. ; Paris, 1894). D'autres navires passèrent dans les années suivantes à Jan-Mayen, comme la Belgica revenant, avec le duc d'Orléans et le commandant de Gerlache, de leur expédition au Groenland; Amdrup et Nathorst à bord de l'Antarctic.

Le début du XXe siècle.
Jan-Mayen a déjà été visitée à plusieurs reprises au début du XXe siècle, notamment par Charcot, une première fois en 1902, à bord du yacht Rose-Marie (La Géographie, 1902, II, pp- 363-369), une deuxième fois en 1912, à bord du Pourquoi-Pas? (La Géographie, 1913, 1, pp. 401-402).

D'abord rattachée nominalement au Danemark, Jan-Mayen passa pendant l'été 1920 sous la souveraineté de la Norvège (un rattachement officialisé en 1929). Cette prise de possession ne souleva aucune protestation. Jan-Mayen n'est pas le Svalbard. Son sol et son sous-sol ne recèlent aucune richesse exploitable. Seules, les eaux qui la baignent attirent de hardis pêcheurs. Nulle au point de vue économique, l'île, par sa situation, promettait en revanche aux sciences (physique du globe, magnétisme terrestre, géologie, glaciologie, météorologie, etc) un champ d'exploration de premier ordre. 

Ce programme commença avec une expédition commandée par l'ingénieur Ekelrod, qu'accompagnaient trois ingénieurs, un météorologiste, un physicien et un capitaine de vaisseau, elle avait pour but de faire des études météorologiques et aérologiques. Une station de TSF (télégraphie sans fil) y fut construite et afin de combler le vide qui existait entre la station du Svalbard et celle d'Islande. Cette expédition examina les conditions d'une station météorologique permanente à Jan-Mayen. 

Aujourd'hui, Jan-Mayen n'est toujours pas habitée de façon permanente. Y séjournent seulement les personnels de la base de Navigation à Longue Portée (Loran-C)  et des services météorologiques et côtiers. (S. Reizler / A.-M. B.).

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