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Île de la Grenade
et Grenadines

12 07 N, 61 40 W
La Grenade (à laquelle appartiennent quelques Winunes des îles Grenadines méridionales) est une île des Antilles indépendante depuis 1974. Elle termine au Sud l'alignement de la chaîne des Petites Antilles, qui commence, au Nord, aux îles Saba et Saint-Eustache (Antilles Néerlandaises). Ses montagnes intérieures forment deux massifs; la plus haute cime, le Mont Sainte-Catherine, a 839 m; leur nature est volcanique; les falaises montrent souvent des colonnes basaltiques. Deux lacs tiennent la place d'anciens cratères, le lac Antoine et le Grand Étang qui a 2 km de pourtour et 10 m de profondeur. Des rivières torrentielles ravivent l'île. La côte est bordée au Nord de quelques îlots que prolongent les Grenadines. Avec ses villas éparses, c'est une des plus gracieuses Antilles. Elle possède un excellent port, dit le Carénage, ayant 10 à 15 m d'eau, sur la côte Ouest; c'est là que se trouve la capitale, Saint-George (autrefois Port-Royal).
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Ile de la Grenade : Saint George.
Saint George, la capitale de la Grenade.
Histoire de la Grenade. - Cette île, d'abord habitée par des Indiens caraïbes, fut découverte en 1498 par Christophe Colomb, qui la nomma Ascension. Elle resta en possession des Caraïbes jusqu'au milieu du XVIIe siècle, où des colons français s'y établirent, amenant des esclaves Noirs pour y exploiter des plantations de canne à sucre, et massacrant ses habitants. Les Anglais s'en emparèrent en 1762; d'Estaing la reprit en 1779 ; la possession en fut assurée à l'Angleterre par le traité de 1783, qui y augmentèrent fortement la production sucrière. L'émancipation des esclaves, définitive en 1838, ruina et chassa les propriétaires blancs, en même temps qu'elle occasionna la division de la propriété et le bien-être pour les anciens esclaves, dont la population s'accrut. La production sucrière déclina vers la fin du XIXe siècle, et le cacao devint alors la première culture d'exportation. A la même époque, un autre déclin était constaté, celui de la langue française d'abord parlée sur l'île, et qui désormais avait complètement cédé la place à l'anglais. Seuls désormais des noms de rivières, de  montagnes, de plantations, rappelleront l'occupation française.

A l'époque coloniale, la Grenade faisait partie du gouvernement des Îles au Vent, comprenant, en outre, Sainte-Lucie et Saint-Vincent et Tobago (cette dernière en fut distraite en 1889). Le gouverneur en chef résidait à Saint-George (Grenade). Entre 1958, et 1962, elle a fait partie de la Fédération des Indes Occidentales, une structure en partie imaginée par l'un des ressortissants de l'île, T. A. Marryshow, et qui devait fournir un cadre à l'accession à l'indépendance des colonies anglaises dans les Antilles. En 1967, la Grande-Bretagne concède finalement à la Grenade une autonomie pour tout ce qui concerne ses affaires internes. L'indépendance complète est accordée en février 1974. Une démocratie parlementaire s'y met en place. Eric Gairy devient le premier Premier ministre du nouvel État.

En 1979, Eric Gairy est renversé par un mouvement d'inspiration marxiste, dirigé par Maurice Bishop. Les États-Unis, se montrent alors inquiets du rapprochement de la Grenade avec Cuba, et de la possibilité d'extension du mouvement initié par Bishop au reste des Antilles. Le 19 octobre 1983, Bishop est renversé et assassiné, à l'occasion d'un nouveau coup d'État organisé par son ancien allié le général Hudson Austin. C'est le prétexte que choisissent les États-Unis pour agir. Six jours plus tard, les troupes américaines (6000 à 7000 hommes), épaulées par celles de six autres pays des Caraïbes, envahissent la Grenade. Austin est arrêté, ainsi que les assassins de Bishop, et la constitution de 1974 est rétablie. Des élections libres sont organisées l'année suivante. Depuis, l'île de la Grenade, resté sous la haute surveillance des États-Unis, a connu une vie politique sans à-coup important.
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-Carte de la Grenade.
Carte de la Grenade. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).
L'île de la Grenade est très fertile; les cinq huitièmes en sont cultivés : cacao, sucre, thé, café, coton, tabac, épices, noix de kola, etc.  Les exportations principales sont celles de la noix de muscade (un tiers de la production mondiale, en deuxième position après l'Indonésie), du cacao et de la banane. Toutefois, l'agriculture ne représente plus que la quart du PIB du pays. La Grenade compte aujourd'hui surtout sur le tourisme en tant que sa source principale de devises étrangères, particulièrement depuis la construction d'un aéroport international en 1985. Des performances élevées dans le secteur manufacturier, ainsi que le développement d'un secteur financier offshore ont également contribué à améliorer la situation économique. (L. Del.).
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Carte de l'île de la Grenade.
Cartes de l'île de la Grenade. Base cartographique par les contributeurs d'OpenStreetMap.
Ci-dessous : dans le groupe des Grenadines : l'îlot de Petit Martinique, vu depuis l'île
de Carriacou.  Source : The World Factbook.
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