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Hunyade (Jean de) (en magyar Hunyady Janos). - Héros hongrois, né à Hunyad vers 1400, mort à Semlin, en face de Belgrade, en 1456. Issu d'une famille noble de Transylvanie, probablement roumaine d'origine, mais en tout cas magyarisée depuis quelque temps, Jean Hunyade, comme on a pris l'habitude de l'appeler en France, fit ses premières armes sous Sigismond. L'empereur Albert, pendant son court règne, lui confia des commandements importants, mais c'est depuis 1440, après la mort d'Albert, qu'il apparaît comme le champion de la chrétienté contre les Turcs. Il commence par assurer l'élection et la reconnaissance de Vladislas de Pologne à titre de roi de Hongrie, afin de constituer avec les deux royaumes guerriers une formidable barrière de l'Europe chrétienne; puis il organise l'armée hongroise en vue de la croisade. Voïvode de Transylvanie (1442), deux campagnes victorieuses le conduisent au delà des Balkans.

Le sultan Mourad Il conclut une paix avantageuse pour la Hongrie, qui est acceptée par la diète de Szegedin et par Hunyade lui-même. Malheureusement le légat Cesarini rompt le traité, la croisade recommence, et cette fois l'armée polono-magyare parvient jusqu'à la mer Noire. Là, elle subit le désastre de Varna, auquel Hunyade échappe avec une partie de sa cavalerie (1444). Il reparaît pour convoquer la diète de Bude, qui reconnaît le petit Ladislas le Posthume âgé de quatre ans, mais qui, pour éviter les ingérences autrichiennes, confie le pouvoir exécutif à Jean Hunyade avec le titre de gouverneur. Dès lors, et jusqu'en 1452, il fut une sorte de président de république. Les difficultés et les épreuves ne lui manquèrent pas dans cette haute situation. A Rome, Aeneas-Sylvius Piccolomini, en Allemagne l'empereur Frédéric, sur les frontières hussites le rebelle Giskra, en Serbie Georges Branlcovics, en Hongrie même le palatin Gara, lui tendaient piège sur piège. 

En 1448, Hunyade subit un nouveau désastre au Champ des Merles (Kosovo), suivi d'une courte captivité due à Brankovics dont il se vengea peu après. Rien ne lui enleva la confiance de la petite noblesse magyare, vraie force politique et militaire du pays. A partir de 1453, le jeune Ladislas fut censé gouverner par lui-même, tandis qu'il subissait la mauvaise influence de son oncle le comte Ulrich Cilly; mais heureusement Jean Hunyade conserva son autorité militaire. Il s'en servit pour remporter, en 1454, de nouvelles victoires sur les Turcs repoussés jusqu'à Sofia; et lorsque Méhémet Il, conquérant de Constantinople, voulut aussi conquérir Belgrade (1456), Hunyade vint sauver ce boulevard de l'Europe; il mourut peu après son dernier triomphe. (E. S.).

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Dictionnaire biographique
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