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Hogarth (William). - Un des plus considérables parmi les peintres anglais, né à Londres le 10 décembre 1697, mort le 26 octobre 1764. Fils d'un maître d'école, il apprit le métier de graveur sur métaux, tout en étudiant le dessin à l'Académie de Saint-Martin's Lane. Etabli à son compte en 1720, il s'adonna concurremment à l'eau-forte et grava 12 planches pour les Voyages de La Mettraye, 7 pour l'Ane d'or d'Apulée, puis illustra une édition du poème burlesque de Butler, Hudibras. En même temps, il fréquentait l'atelier de sir James Thornhill, « sergent-peintre » du roi, dont il épousa clandestinement la fille. 

William Hogarth s'adonna d'abord au portrait avec grand succès, faisant très robuste et très vivant. L'âpre originalité de son tempérament se donna carrière dans les célèbres séries d'études de moeurs contemporaines, très réalistes, avec une tendance caricaturale marquée : la Vie d'une courtisane (cinq des six sujets ont été détruits dans un incendie); la Vie d'un libertin, en huit sujets le Mariage à la mode, en six sujets. 

D'une composition très étudiée, chaque accessoire étant caractéristique et concourant à l'harmonie de l'ensemble, d'une facture solide et très poussée, précise jusqu'à la sécheresse, d'un art enfin absolument personnel, ces oeuvres attachantes, en dépit de l'impression désagréable qui se dégage de l'extrême laideur physique et morale des types, constituent de curieux documents sur l'époque des deux premiers rois Georges. 
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William Hogarth.
William Hogarth - Autoportrait au chien. (Tate Gallery).

Dans ce même genre, brutalement satirique, William Hogarth a gravé : Travail et Oisiveté (12 planches); les Buveurs de punch (12 planches); les Elections (4 planches); Comédiennes ambulantes. Hogarth a été moins heureux dans ses tentatives de grand art, tels : Paul devant Félix, le Bon Samaritain, Moïse apporté à la fille de Pharaon. On a aussi de William Hogarth les portraits de Garrick en Richard III, de Lord Feversham, le sien avec son chien (ci-dessus), celui de sa soeur, un Groupe de famille, Vendeuse de crevettes, Sigismonda, Polly Peachum

L'oeuvre complète de William Hogarth a été gravée en 260 estampes. Bien qu'aussi indépendant de caractère que de sentiment artistique, et qu'il se fût opposé à la formation de l'Académie royale, il succéda en 1757 au titre honorifique de son beau-père. Il a écrit une Analyse de la Beauté (1753 ; traduction en français, Paris, 1805, 2 vol.), dans laquelle il donne la ligne serpentine comme élément primordial du beau sous toutes ses formes. (A. de B.).

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