Hérédia |
Ici gît, Étranger,
la verte sauterelle
Que durant deux
saisons nourrit la jeune Hellé,
Et dont l'aile vibrant
sous le pied dentelé
Bruissait dans le
pin, le cytise ou l'airelle.
Elle s'est tue, hélas!
la lyre naturelle,
La muse des guérets,
des sillons et du blé;
De peur que son
léger sommeil ne soit troublé,
Ah! passe vite,
ami, ne pèse point sur elle.
C'est là.
Blanche, au milieu d'une touffe de thym,
Sa pierre funéraire
est fraîchement posée.
Que d'hommes n'ont
pas eu ce suprême destin!
Des larmes d'un enfant
sa tombe est arrosée,
Et l'Aurore pieuse
y fait chaque matin
Une libation de
gouttes de rosée. |
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