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Le pape Grégoire XVI

Grégoire XVI (Mauro Cappellari), 261e'pape, élu le 2 février 1831, mort le 1er juin 1846, né à Bellune le 18 septembre 1765. Il entra, dès sa première jeunesse, dans l'ordre des camaldules, et s'y voua, avec succès, à l'étude de la théologie et des langues orientales. En 1795, il publia contre les jansénistes d'Italie, sous le titre de : Trionfo della Sancta Sede, della Chiesa contro gli assalti dei Novatori, un écrit qui fut traduit en plusieurs langues et eut plusieurs éditions (Rome, 1795, 1799, 1833). En 1801, il fut nommé abbé du monastère de Saint-Grégoire. 

Après la chute de Napoléon, il fut appelé à Rome et devint successivement consulteur de plusieurs congrégations (1815) et vicaire général de son ordre (1823). Le 13 mai 1826, il fut créé, par Léon XII, cardinal-prêtre du titre de Saint-Calixte et, peu après, préfet de la Propagande et examinateur des évêques. Après la mort de Léon XII (12 février 1829), il fut le candidat de la France, alors représentée à Rome par Chateaubriand. Pie VIII fut élu, mais lui donna toute sa confiance; il le chargea des négociations relatives à l'exécution du concordat conclu en 1827 entre son prédécesseur et le roi de Hollande, et de la rédaction du bref concernant les mariages mixtes en Prusse (30 mars 1830). 

Dans le conclave de 1831, Mauro Cappellari fut élu contre le candidat apparent de l'Autriche, d'une manière inattendue et qu'on a parfois attribuée à une manoeuvre de l'Autriche elle-même. 

Le contre-coup de la révolution de Juillet se faisait alors sentir en Italie; deux jours après l'élection de Grégoire, Bologne se révolta, et bientôt l'insurrection s'étendit dans la Romagne et dans les Marches. Elle fut réprimée à l'aide de l'Autriche et des san-fédistes recrutés parmi les paysans de la Sabine. Mais les cinq grandes puissances estimèrent que des réformes étaient nécessaires pour assurer une tranquillité durable aux Etats de l'Eglise; dans un mémorandum présenté le 21 mai 1832, elles demandèrent unanimement l'admission des laïques aux emplois publics, l'élection libre des conseils municipaux, l'institution de conseils provinciaux et d'un conseil d'Etat, la suppression de divers abus dans l'ordre administratif, judiciaire et financier. Grégoire promit quelques concessions, mais il les retira toutes formellement en 1836; l'Angleterre protesta seule alors. D'autres révoltes éclatèrent en 1843, 1844, 1845; elles furent encore réduites par l'intervention de l'Autriche, dont l'action ne fut jamais contrariée, de la part de la France, que par les vaines démonstrations d'Ancône (février 1832, octobre 1838). Quand ce pape mourut, la dette de ses Etats s'élevait à 60 millions de scudi; elle avait été augmentée de 27 millions sous son pontificat. A l'exception d'un lit nouveau creusé pour l'Anio, près de Tivoli, aucune des dépenses n'avait été affectée à des travaux d'utilité laïque; l'entretien même des routes avait été complètement négligé. Toutes les ressources produites par les emprunts, par les douanes et par les impôts alourdis d'année en année, avaient été employées à la solde de l'armée et de la police nécessaires pour contenir le peuple, et à des oeuvres d'ordre purement ecclésiastique ou somptuaire. 

Actes principaux : 1831, institution de l'ordre de Grégoire le Grand; 27 mai 1832, confirmation du bref de Pie VIII sur les mariages mixtes; 15 août 1832, encyclique réprouvant les doctrines de Lamennais sur la séparation totale de l'Eglise et de l'Etat, dénonçant les impiétés et les rébellions modernes et condamnant la liberté de conscience et la liberté de la presse; 1835, approbation du blâme prononcé par l'évêque de Strasbourg contre l'enseignement de l'abbé Bautain; 2 octobre 1836, bref exprimant la suprême confiance du pape en l'ordre des jésuites, et leur remettant la direction du collège Urbain de la Propagande, ainsi nommé en souvenir de son fondateur, Urbain VIII, et destiné à former les missionnaires. Peu après, Grégoire rendit aux jésuites le collège illyrien; 1841, réformes de l'ordre de l'Eperon d'or; 20 juillet 1842, allocution consistoriale dénonçant les mesures de contrainte infligées par l'empereur de Russie aux Ruthènes-unis; 8 mai 1844, encyclique contre les sociétés bibliques; en diverses années, création de trente-deux vicariats apostoliques et de vingt-sept évêchés. (E.-H. Vollet).

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