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Le pape Grégoire III

Grégoire III (Saint), 92e pape, installé le 18 mars 731, mort le 27 novembre 741. Il était Syrien de naissance. Suivant le Liber pontificalis, il aurait été élu sous l'impulsion d'un de ces mouvements soudains qu'on appelle, en pareille matière, inspirations du Saint-Esprit : saisi par le peuple et placé par lui sur le siège pontifical, pendant qu'il assistait aux funérailles de Grégoire II, son prédécesseur. Il est le dernier des papes pour l'élection desquels on ait demandé la confirmation de l'exarque de Ravenne, représentant des empereurs d'Orient.

Dès le commencement de son pontificat, il sollicita de l'empereur Léon l'Isaurien le retrait des édits contre les images; mais son message n'ayant eu pour résultat que de faire condamner à l'exil celui qu'il en avait chargé, il convoqua à Rome (731) un concile auquel quatre-vingt-treize évêques assistèrent. Le culte des images y fut déclaré agréable aux apôtres et conforme à leur pratique, et l'excommunication, prononcée contre les profanateurs et les contempteurs. En 734, Léon arma une flotte pour réduire les Romains à l'obéissance, mais elle fut détruite par une tempête dans l'Adriatique. Dès lors, ils ne furent plus inquiétés du côté de Constantinople, et comme l'exarque de Ravenne était impuissant à faire prévaloir en Italie l'autorité impériale, Rome se trouva constituée en une sorte de république, dont le pape était le chef de fait. Six années environ se passèrent sans qu'il fût sérieusement troublé ni par les Grecs, ni par les Lombards. Il provoqua ceux-ci en donnant asile aux ducs de Spolète et de Bénévent qui s'étaient révoltés contre leur roi. 

En 741, Rome fut assiégée. Grégoire implora le secours de Charles-Martel et finit par obtenir de lui une intervention amiable qui décida les Lombards à renoncer à leur attaque contre Rome; mais ils gardèrent quatre villes sur le territoire romain. On a conservé les lettres adressées par Léon à Charles-Martel ; elles font preuve d'une habileté qui fournirait des arguments aux docteurs de la morale indépendante, ayant été composées par le chef de l'Eglise, représentant la cause de saint Pierre. Des historiens sérieux ont écrit que, après deux ambassades qui n'avaient produit que des échanges de compliments et de présents, le pape n'avait obtenu la médiation du duc austrasien qu'en lui promettant de la part des Romains qu'ils répudieraient toute allégance envers Constantinople et qu'ils se placeraient sous le protectorat des Francs, et en lui conférant les titres de patrice et de consul de Rome. Ces assertions sont contestées, principalement sur le dernier point. 

 Du côté de l'Occident comme du côté de l'Orient, les faits les plus importants du pontificat de Grégoire Ill sont les conséquences des événements commencés sous son prédécesseur. Il continua l'ouvre de Grégoire Il, en donnant à Boniface les directions et le concours nécessaires pour placer sous l'autorité immédiate du siège romain les Eglises formées en Germanie sur les terres conquises par le christianisme.

On rapporte à ce pape l'institution définitive et la fixation au 1er novembre de la fête de la Toussaint.

Il reste de lui des lettres adressées à l'empereur Léon, à Charles-Martel, à saint Boniface et à divers personnages, pour confirmer l'autorité et seconder l'oeuvre de Boniface. On lui attribue aussi une espèce de manuel, à l'usage des confesseurs, sur les péchés et les pénitences : Excerptum ex patrum dictis et canonum sententiis. Le Livre de lettres mentionné dans le Liber pontifipalis n'a pas été retrouvé. (E.-H. Vollet).

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Dictionnaire biographique
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