 |
Les lords Gray
sont une ancienne famille écossaise, originaire du comté
de Perth. On peut mentionner parmi ses membres :
• Andrew Gray, né
vers 1380, mort en 1469, fut un des otages remis au gouvernement anglais
en garantie du paiement de la rançon de Jacques
ler d'Ecosse,
et demeura sous la garde du connétable de la Tour de Londres de
1424 à 1427. En 1436, il accompagnait en France Marguerite
d'Ecosse. Il fut créé pair en 1445, avec le titre de
lord Gray de Fowlis. A partir de 1449, il fut à diverses reprises
choisi pour négocier avec l'Angleterre des traités de paix,
fit un pèlerinage à Canterbury
en 1451 et devint, en 1452, maître de la maison de Jacques Il. Il
joua un rôle actif dans le parlement d'Ecosse.
• Patrick Gray, mort en 1582, fut
fait prisonnier à la déroute de Solway; après avoir
payé rançon, il combattit fort vivement les agissements du
cardinal Beaton, qui le fit enfermer à Blackness. Un peu plus tard,
il se réconciliait avec le cardinal pour lutter contre l'influence
de lord Ruthven, auquel il disputa à main armée la prévôté
de Perth (1544). Battu, il recourut à l'assistance des Anglais auxquels
il livra le fort dé Broughty; mais, sommé de signer un contrat
avec l'Angleterre, il tergiversa et;
finalement, refusa de s'engager. Il prit peu de part aux événements
marquants du règne de Marie Stuart.
Après son abdication, il siégea au premier Parlement de la
régence et eut des querelles avec Morton. Il fut, en 1577, un des
membres du conseil extraordinaire chargé d'assister le roi.
• Patrick Gray, mort en 1612. Venu
en France à la suite de son divorce
avec Barbara Ruthven, il fit partie du petit cercle des amis de Marie Stuart
et se lia principalement avec le duc de Guise.
Fort bel homme et doué d'un véritable génie pour l'intrigue,
il devint un des plus brillants personnages de la cour de Jacques et le
confident du favori, le comte d'Arran. Il fut chargé de négocier
avec Elisabeth un traité d'union
entre l'Ecosse et l'Angleterre, négociation qui fut considérée
comme une véritable trahison par Marie Stuart. Gray avait forme
le projet d'assassiner Arran pour le remplacer, et il y fut encouragé
par Elisabeth. Mais Arran, de son côté, conspirait la perte
de Gray, qui, à force d'intrigues tortueuses, finit par triompher
de son rival (1585). Après la condamnation et la mort de Marie Stuart
à laquelle il contribua, il continua de conserver la faveur du roi,
mais n'eut plus aucune espèce d'influence politique. En 1587, il
fut arrêté, enfermé à Edimbourg
et condamné à mort comme traître. Le roi commua sa
peine en celle du bannissement. Gray s'établit à Paris,
puis en Italie. En 1589, il revint en grâce,
rentra dans le conseil privé et fut rétabli dans ses fonctions
de maître de la garde-robe. Il reprit le cours de ses intrigues et
de ses concussions, et se joua jusqu'à sa mort des plaintes et des
efforts de ses ennemis.
• Andrew Gray, mort en 1663, fils
du précédent. Lieutenant dans la compagnie des gendarmes
écossais au service de la France, il revint en Angleterre en 1627,
entra au conseil de guerre d'Ecosse en 1628, et reprit son commandement
en France en 1639. Après la Restauration, il devint juge de paix
du comté de Perth (1663). (R. S.).
|
|
 |
Jane Gray
ou, plutôt, Grey ( Jane
Dudley) était la fille de Henry Grey, marquis de Dorset,
était arrière-petite-fille de Henri
VII, roi d'Angleterre ,
par Marie, son aïeule maternelle. Le duc de Northumberland lui fit
épouser en 1553 son quatrième fils, Guildford Dudley, et
la fit déclarer héritière du royaume par Édouard
VI, à l'exclusion de Marie et d'Élisabeth,
soeurs de ce prince. A la mort d'Édouard, Jane Grey fut proclamée
reine, à l'âge de 16 ans. Mais la noblesse et le peuple se
prononcèrent pour l'héritière légitime, et
Marie monta sur le trône, d'où Jane Grey fut précipitée
après un règne de 9 jours. Elle fut décapitée
en 1554, et son mari ainsi que son père subirent le même sort.
C'était pour consommer en Angleterre la ruine du catholicisme
qu'on avait essayé d'en faire une reine.
|
 |
Stephen Gray
est un physicien anglais, né vers 1670 (?), mort à Londres
le 25 février 1736. On ne sait pas grand chose de sa vie, sinon
qu'il vécut à Londres et fut membre de la Royal
Society. Il fit faire à l'électricité un pas capital
en découvrant, en 1729, la conductibilité. Il s'est aussi
occupé de microscopie et d'astronomie.
Les résultats de ses travaux se trouvent consignés dans les
Philosophical
Transactions (années 1696 à 1736). (L.
S.). |
 |
Thomas Gray
est un poète né à Londres
en 1716, mort en 1771, fut élevé à Eton,
où il se lia avec Horace Walpole; étudia
le droit à Cambridge, et obtint
dans cette université une chaire d'histoire
qu'il ne remplit jamais. A l'Université, il ne s'occupa guère
que de littérature et fit quelques traductions du latin. Avec Walpole,
il visita tour à tour Paris, Florence et Rome, et de retour en Angleterre,
à la mort de son père, se retira à Cambridge.
Il était d'un caractère mélancolique.
Gray a laissé des odes, des élégies
et quelques poésies latines, entre autres un poème : De
principiis cogitandi. Ses poésies forment un très petit
volume, mais l'élégance, l'imagination, et la sublimité
de quelques-unes ont suffi pour le placer parmi les premiers poètes
anglais.
On estime surtout son Élégie
écrite dans un cimetière de campagne, traduite par Chénier,
imitée par Fontanes dans le Jour des
Morts; ses Odes sur le Printemps, sur le Collège d'Eton;
le Barde; l'Hymne à l'Adversité.
On lui doit aussi des traductions du norse et du gallois. Ses Lettres
de voyage sont également fort estimées.
La meilleure édition de ses oeuvres
est celle de J. Mitford, Londres, 1816 et 1853 elle contient, outre les
poésies, des lettres de l'auteur et
une notice sur sa vie. Les poésies ont été traduites
par Lemierre neveu, Paris, 1798.
-
Le cimetière
de campagne
«
Le jour tombe, la cloche annonce qu'il expire;
Du
repos, du sommeil, tout va suivre la loi
Tout
le peuple des champs au hameau se retire,
Et
livre l'univers aux ténèbres, à moi.
L'horizon
disparaît, il s'efface; la terre,
Dans
son calme profond, semble un vaste tombeau;
Tout
se tait, excepté l'insecte solitaire
Dont
le bourdonnement assoupit le hameau...
Sous
l'ombrage flétri des saules et des hêtres,
J'arrive
dans un champ noirci par un long deuil
C'est
là que du hameau sont couchés les ancêtres;
Là,
chacun dort serré dans un étroit cercueil.
Le
souffle parfumé de l'aurore naissante,
Les
cris de mille oiseaux dans les airs répandus,
Et
du coq vigilant la trompette bruyante,
De
ce dernier sommeil ne les réveillent plus.
Ils
ne reverront plus l'active ménagère
Préparer,
au matin, leur modeste repas;
Et
le soir, leurs enfants, troupe aimable et légère,
Disputer
leurs baisers en volant dans leurs bras...
N'allez
pas, grands du monde, et vous, riches des villes.
Dédaigner
leur bonheur et leur obscurité;
Leurs
plaisirs étaient vrais et leurs travaux utiles,
Les
annales du pauvre ont aussi leur beauté...
Là
vous ne verrez point de tombeaux magnifiques
Attester
de leurs noms le néant et l'orgueil;
Le
temple n'a point vu ses modestes portiques
Ornés
de leurs blasons et vêtus de leur deuil.
.
. . . . . . . . . . . . . . . . .
Pour
moi qui trace ici, d'une main attendrie,
De
ces mortels obscurs et la vie et la mort,
Amené
dans ces lieux par la mélancolie,
Si
quelque voyageur s'informe de mon sort,
Un
vieillard du canton lui répondra peut-être :
«
Souvent nous l'avons vu, dès la pointe du jour,
Seul,
errant au hasard dans ce séjour champêtre,
Du
soleil sur ce roc attendre le retour.
«
Sous ce saule pleureur, dont le pâle feuillage
Vers
la terre incliné s'arrondit en berceau,
Couché
nonchalamment sur le bord du rivage,
Il
semblait goutte à goutte épier le ruisseau...
«
Un jour, je l'attendais : mon attente fut vaine,
Il
ne vint point s'asseoir sous son arbre chéri;
Le
lendemain encore il manqua dans la plaine,
Le
ruisseau ne vit point arriver son ami.
«
Enfin le jour d'après, devers le cimetière,
Nous
vîmes lentement cheminer un cercueil...
Ô
vous qui savez lire, approchez de la pierre;
Lisez
ces mots gravés au bas de ce tilleul...
«
Étranger, respectez son obscure existence;
Ses
fautes, ses vertus, dans ce terrible lieu
Tout
est enseveli : sa tremblante espérance
Repose
dans le sein de son père, de Dieu! » (Gray, Élégie). |
|
 |
John-Edward Gray
est un naturaliste né à Walsall en 1800, mort à Londres
le 7 mars 1875. Attaché, en 1823, au British Museum, il y passa
toute sa vie, rédigeant ses remarquables ouvrages et enrichissant
les collections zoologiques. Une de ses oeuvres les plus considérables
est le Zoological Miscellany, publié de 1835 à 1845;
ses catalogues du British Museum renferment des remarques précieuses
sur les moeurs, les caractères et les synonymies, d'un grand nombre
d'espèces. Les monographies qu'il a publiées sont au nombre
de près de deux cents. |
 |
George-Robert
Gray est un naturaliste, frère du précédent, né
à Little Chelsea le 8 juillet 1808, mort à Londres le 5 mai
1872. Attaché au British Museum en 1831, il y passa son existence
comme son frère, s'occupant spécialement d'entomologie et
d'ornithologie. Il prit part à la publication de l'édition
anglaise du Règne animal de Cuvier
et donna entre autres : List of the genera of birds (Londres, 1841);
Genera
of birds (Londres, 1837-1849, 3 vol., av. 350 pl.), ouvrage capital
en ornithologie;
Handlist of the genera and species of birds (Londres,
1870). (Dr L. Hn.). |
 |
Asa Gray
est un célèbre botaniste, né à Paris (Oneida
County, Etat de New York) le 18 novembre
1810, mort en avril 1888. Il exerça d'abord l'art de guérir,
puis en 1842 devint professeur d'histoire naturelle à l'université
américaine de Cambridge et renonça à sa chaire, en
1873, pour s'occuper du classement de l'herbier de Harvard College; en
1874, il succéda à Agassiz comme
régent de l'Institut smithsonien. Gray a fait beaucoup pour la géographie
botanique en général et pour celle de l'Amérique
du Nord
et du Japon
en particulier.
Ouvrages principaux : Elements of botany
(New York, 1836, in-12), reproduit avec addition, sous le titre de Botanical
textbook (nombreuses édit.) et de Structural a. system. botany;
avec Torrey, The Flora of North-America (New York, 1838-1842, 3
vol.); Manual of botany of the Northern United States (New York,
1848, 1868, in-8); Genera boreali-americana (New York, 1848, 2 vol.
in-8); Botany of the United States exploring expedition under captain
Wilkes (New York, 1854); Plantae Wrightianae Texano-Neo-mexicanae
(New York, 1852-1853);
Darwiniana, etc. (New York, 1876); Synoptical
flora of North-America (New York, 1878), etc. (Dr L.
Hn.). |
 |
John Gray
est un journaliste né à Claremorris (Irlande)
en 1816, mort à Bath le 9 avril 1875.
Docteur en médecine, il collabora à de nombreux périodiques
et devint en 1841 un des propriétaires du Freeman's Journal
de Dublin. Il prit une part active à
la direction politique de ce journal, soutint O'Connell
et fut pour ce fait traduit devant le banc de la Reine sous l'inculpation
de conspiration contre l'Etat et condamé à neuf mois de prison.
En 1850, il demeurait seul propriétaire du Freeman's Journal
auquel il donna une grande extension. Conseiller municipal de Dublin en
1852, il fut élu en 1865 membre du Parlement par Kilkenny et, réélu
en 1868 et 1874, s'occupa beaucoup des questions irlandaises. Il a écrit
: The Church Etablishment in Ireland (1866). (R. S.).
|
 |
Paul Gray
est un dessinateur anglais, né à Dublin en 1824, mort à
Londres en 1867. Peintre de talent, la nécessité
le contraignit à faire exclusivement des dessins
d'illustration : il y apporta les qualités sérieuses, le
clair-obscur
bien entendu et le charme qu'il aurait pu mettre dans ses tableaux. En
1863, il vint à Londres, où ses dessins dans le Kingsley's
Hereward lui acquirent une grande réputation; il à aussi
fourni des illustrations au journal satirique The Fun. Sa vie fut
abrégée par l'excès de travail qu'il s'imposait.
(Ad. T.). |
 |
Elisha Gray
est un électricien américain, né à Barnesville
(Ohio) le 2 août 1835, mort le 21 janvier
1901 à Newtonville (Massachusetts).
En même temps ouvrier charpentier et élève de l'Oberlin
College, il s'appliqua aux sciences physiques et prit en 1867 son premier
brevet pour un appareil électrique. Il en a ensuite obtenu plus
de cinquante ayant trait à la télégraphie et à
la téléphonie. Sa principale découverte est celle
du téléphone, qui remonte à 1874. Le 14 février
1876, il vint en déposer la description à l'office des patentes
américaines, deux heures après que Graham Bell s'y était
lui-même présenté avec le plan d'un appareil analogue.
Il s'ensuivit un long procès en contestation de priorité
et de privilège; Bell le gagna, surtout pour des motifs de forme.
Il faut encore citer, parmi les inventions d'Elisha Gray, son télégraphe
harmonique ou multiplex, pour les transmissions électriques simultanées,
et son télautographe (1892), pour la transmission à distance
de l'écriture ou de dessins quelconques. Gray a été
employé de 1869 à 1873 dans des manufactures d'appareils
télégraphiques de Chicago et de Cleveland. Il est entré
ensuite comme ingénieur à la Western Electric Manuf. Co.
Il a publié: Experimental Researches in Electro-harmonic Telegraphy
and Telephony (New York, 1878). (L. S.). |
 |
David Gray
est un poète écossais, né à Duntiblae, près
de Glasgow, en 1838, mort à Merkland,
près de Kirkintilloch, en 1861. Fils d'un pauvre tisserand qui fit
de grands sacrifices pour le faire entrer dans l'Eglise, David Gray, se
croyant appelé à devenir un grand poète, passait son
temps à versifier. Après quelque encouragement de Sydney
Dobell, il partit pour Londres avec Robert
Buchanan (1860) et y trouva les déceptions et les déboires
qui d'ordinaire accueillent un poète et un débutant. Monckton
Miles lui procura cependant quelques travaux littéraires, mais le
découragement et la consomption s'emparèrent de lui. Sidney
Dobell, Miles et d'autres se cotisèrent pour l'envoyer dans le Devonshire
d'où il retourna mourir chez ses parents, ayant toutefois la veille
de sa mort la suprême joie de voir une page spécimen de son
poème descriptif, The Luggie, sous presse par les soins de
Monckton Miles. Ses sonnets et autres poèmes,
empreints d'une beauté douce et touchante, ont été
réunis sous le titre de In Shadows. |
 |
Edmund Dwyer Gray
est un journaliste et homme politique né à Dublin le 29 décembre
1845, mort à Dublin le 27 mars 1888. Fils de John Gray (V. ci-dessus),
il lui succéda à la tête du Freeman's Journal.
Conseiller municipal de Dublin, il fit une
guerre acharnée aux abus. Élu en 1877 membre du Parlement
par Tipperary, il représenta cette circonscription jusqu'en 1880,
date à laquelle il devint lord-maire de Dublin. Il organisa un fonds
de secours pour les victimes des famines endémiques en Irlande.
Réélu à la Chambre des communes par Carlow en 1880,
par Saint-Etienne de Dublin en 1885 et 1886, il était devenu en
1882 haut sheriff de Dublin. Il fut condamné à trois mois
de prison et à une amende pour un compte rendu critique de la composition
du jury paru dans le Freeman's Journal. Cette condamnation excessive
excita la plus grande indignation et l'amende fut payée à
l'aide d'une souscription publique. Un des plus fidèles partisans
de Parnell, Gray appuya avec ardeur le projet du home rule de Gladstone.
II avait pris la direction du Belfast Morning News, et transmis,
en 1887, la propriété du Freeman's Journal à
une société anonyme par actions. (R. S.). |