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Gellert

Gellert (Christian Fürchtegott), écrivain né à Hainichen (Saxe) le 4 juillet 1715, mort à Leipzig le 13 décembre 1769. Il était fils d'un pasteur protestant; la famille était nombreuse, et il fut élevé dans des conditions modestes. A onze ans, il faisait des copies pour gagner quelque argent. Quelques années après, il fut envoyé à la Fürstenschule de Meissen, où l'instruction était gratuite et la discipline sévère; il eut pour condisciples Gaertner et Rabener. Son père l'avait destiné à la théologie, mais sa santé faible et sa timidité naturelle lui faisaient redouter la prédication. Il vint à Leipzig, qui était alors le centre de la littérature allemande (1734), suivit les cours de l'université, exerça des fonctions de précepteur, et prit, en 1743, le grade de magister, qui lui permettait d'enseigner. Il s'attacha d'abord à Gottsched, et fournit des articles aux Belustigungen des Verstandes und Witzes; puis il collabora aux Bremer Beitroege. Déjà ses premières fables l'avaient fait connaître et avaient fait deviner en lui un écrivain d'une certaine originalité.

En 1743, il ouvrit un cours de poésie et d'éloquence, et, en 1751, il fut nommé professeur extraordinaire. La jeunesse affluait à ses leçons; sa bonté naturelle ajoutait à l'autorité de sa parole; en le consultait, on cherchait à l'approcher. 

« Gellert aurait donné toute sa journée, dit Goethe qui fut son auditeur, s'il avait voulu contenter tous ceux qui désiraient le voir de près. »
Pendant la guerre de Sept Ans, il reçut la visite des princes Charles et Henri de Prusse; Frédéric Il eut avec lui un entretien célèbre; l'électeur Frédéric-Auguste lui fit une pension de 450 thalers. Ce qui explique surtout cette grande popularité de Gellert, ce sont ses fables, qui répondaient au goût de l'époque. Elles ont, à défaut de verve, de la facilité et du naturel, et le ton prêcheur, qui les gâte pour nous, était un titre aux yeux des contemporains. Quelques-unes, plus prolongées, et qui sont de vrais récits, plaisent encore par leur tour humoristique. Une partie des cantiques que Gellert composa dans sa vieillesse se chanteront longtemps après lui dans les églises. Ses comédies, son roman de la Comtesse suédoise, ses dissertations morales n'ont plus qu'un intérêt historique; ils ont servi à former la langue. (A. B.).


En bibliothèque - Les Fabeln und Erzaehlungen de Gellert ont paru à Leipzig, en deux parties, en 1746 et en 1748 ; les Geistliche Oden und Lieder, en 1757 ; les oeuvres complètes, de 1769 à 1774, en 10 vol. (réed. éd., Berlin, 1867). Une réédition des fables et des cantiques a été donnée par Biedermann, avec une introduction (Leipzig, 1871).
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