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François Gérard

François, baron Gérard est un peintre français, né à Rome le 11 mai 1770, mort à Paris le 11 janvier 1837. Le père de Gérard était attaché, comme intendant, à la maison du bailli de Breteuil, ambassadeur à Rome, puis à celle du cardinal de Bernis : sa mère était Romaine. Gérard fut ramené en France à l'âge de douze ans; il fut admis à la Pension du roi, fondée par M. de Marigny; il entra ensuite dans l'atelier du sculpteur Pajou, puis chez Brenet et chez David. En 1789, il obtint un second prix de Rome; le sujet du concours était Joseph reconnu par ses frères. 
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Gros : François Gérard.
Lawrence : François Gérard.
François Gérard, par A. Gros (1790) et par Th. Lawrence (1824).

Lorsque la Révolution éclata, Gérard, violemment arraché à ses travaux, fut compris dans une réquisition, et demanda d'entrer dans le corps du génie. David le fit nommer membre du tribunal révolutionnaire; Gérard feignit une maladie pour se soustraire à ces redoutables fonctions. Le Bélisaire, qu'il exposa en 1793, commença sa réputation.  Il se faisait connaître, en même temps, comme portraitiste; il peignit les portraits d'Isabey (musée du Louvre), et de Mlle Brongniart. Il entra en plein dans la voie du succès, en 1798, avec Psyché recevant le premier baiser de l'Amour, oeuvre élégante, plastique, et pénétrée d'un sentiment néo-grec. A coté de David, Gérard s'inspirait de l'Antiquité, avec moins d'austérité et plus de grâce.
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François Gérard : Daphnis et Chloé.
Daphnis et Chloé, par François Gérard (ca. 1824).

Il était dans toute la force de son talent, au moment où Bonaparte fut nommé premier consul. Un monde nouveau, séduit par sa réputation, se mit à rechercher ses pinceaux. Gérard se voua entièrement au portrait, pendant plusieurs années.  Toutes les notabilités de l'Empire et de l'Europe voulurent être peintes par lui. Il avait fait un chef-d'oeuvre en ce genre en peignant Mme Regnault de Saint-Jean d'Angély. Il fit poser tour à tour devant lui le général Moreau, Suard, Canova, Mme Récamier, Mme Laetitia, Joséphine. Le portrait de Napoléon Ier, en costume impérial, fut peint au début de l'Empire. En 1807, Gérard fit un nouveau portrait de Joséphine, alors impératrice. Napoléon le ramena à la peinture d'histoire, en lui commandant la Bataille d'Austerlitz, tableau de vastes dimensions, où nous ne trouvons pas le mouvement ni l'ampleur qui distinguant les oeuvres de Gros.

Sous la Restauration, Gérard demeura le portraitiste officiel de la famille royale. Il avait été présenté à Louis XVIII par Talleyrand. Il peignit le roi, la plupart des personnages étrangers, amenés en France, à la suite de la chute de l'Empire. Il composa aussi une Entrée d'Henri IV à Paris, 1817; ce tableau, qui renfermait une allusion légitimiste, le fit nommer premier peintre du roi. Il reçut le titre de baron en 1819. La même année, il peignit Corinne improvisant au cap Misène et Thétis portant les armes d'Achille. on lui doit encore le Tombeau de Sainte-Hélène, 1826, puis Louis XIV déclarant son petit-fils roi d'Espagne, 1828, l'Extase de Sainte Thérèse et, l'Espérance, 1829, et, ma même année le Sacre de Charles X; il donna sa démission de premier peintre en 1830. On peut signaler ensuite  Peste de Marseille, 1832, et les 4 pendentifs de la coupole du Panthéon
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François Gérard : Isabey.
François Gérard : portrait de Julie Récamier.
J.-B. Isabey et sa fille (1795).
 Portrait de Mme Récamier (1805)

Gérard avait les qualités et les défauts qui constituent le peintre de cour et le peintre à la mode. Il possédait beaucoup d'harmonie et de grâce, une grande suavité de touche, un coloris agréable et fin, une légèreté de pinceau, faite pour plaire. Il ne faut pas demander à ses œuvres la vivacité d'expression, la vigueur de modelé, le sentiment dramatique qui font la force de quelques portraitistes modernes. La couleur argentine de Gérard devient quelquefois blafarde; son exécution est mince et trop délicate. 

Dans les dernières années de sa vie, la manière de Gérard s'était beaucoup amollie. Parmi les meilleurs portraits de Gérard, on peut citer celui de Mme de Staël (à M. le duc de Broglie), de la reine de Naples et ses enfants (au prince Murat), de Marie-Louise (à M. le baron Gérard, descendant de l'artiste). (Ant. Valabrègue).
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François Gérard : l'Entrée de Henri IV.
L'Entrée de Henri IV à Paris, par François Gérard (1817).
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