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Saint Ephrem,
forme syriaque pour Ephrairn, docteur de l'Eglise syrienne, né
à Nisibis vers 313, mort probablement
vers 378, selon d'autres dès 375 ou 373. On est mal renseigné
sur sa vie. L'évêque Jacques de Nisibis s'occupa de l'instruction
d'Ephrem et fit de lui un maître d'école. Quand Nisibis fut
cédé aux Perses, en 363,
Ephrem se fixa dans une grotte aux portes d'Edesse.
Il est possible qu'il ait un jour visité Basile
à Césarée, mais ses
écrits ne trahissent aucune connaissance de la langue
grecque.
Ephrem a été un écrivain
très fécond. Le catalogue imposant de ses oeuvres a été
dressé par J.-S. Assemani dans la
Bibliotheca orientalis (Rome, 1749, t. I, pp. 59-164); l'édition
la plus complète des oeuvres d'Ephrem est celle de Rome (1732-1746,
en 6 vol. in-fol., dont 3 en syriaque avec une traduction latine insuffisante,
par P. Benoît [Mobarek] et St. E. Assémani, et 3 vol. en grec);
en effet, une partie seulement des écrits d'Ephrem est conservée
dans l'original syriaque. Par contre, il y a, outre les versions grecques,
des traductions latines, arméniennes
et slaves. A l'édition de Rome,
il faut joindre les suppléments publiés par Th.-J. Lamy (Malines,
1882, 2 vol. in-4). Parmi les traductions modernes, l'allemande
du Père P. Zingerle (Kempten, 1870-1876, 3 vol.), l'anglaise
de H. Burgess (Londres, 1853) et l'italienne
de A. Poggi et F. Lasmio (Florence, 1851) méritent d'être
citées.
Les commentaires d'Ephrem sur une brande
partie de l'Ancien Testament
et du Nouveau Testament
sont intéressants surtout pour la critique textuelle de la Pechittho.
Ses discours, souvent rythmés, sont tantôt polémiques,
tantôt parénétiques ou ascétiques, tantôt
dogmatiques. C'est au gnostique Bardésane
et à son fils Harmonius qu'Ephrem a emprunté l'emploi de
la prose rythmée ou de la versification pour mieux fixer son enseignement
dans la mémoire du peuple; il emploie de préférence
le vers de sept syllabes qui porte, du reste, son nom.
Quelques-unes de ses élégies
sont d'une grande beauté. En général, il est très
oriental; les images sont surabondantes; il tombe trop souvent dans l'emphase
et la redondance; il recherche les antithèses,
les jeux de mots; il multiplie les exclamations et les brusques apostrophes.
Mais il touche le coeur quand il parle de la douleur et de la passion humaine
ou quand il dépeint les béatitudes célestes.
La doctrine d'Ephrem semble reproduire
l'enseignement des grands docteurs cappadociens en insistant plutôt
sur les exigences morales de la foi chrétienne
que sur les spéculations philosophiques. (F: H. Kruger). |
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