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Deloncle (François Eugène). Il a été le promoteur du Sidérostat à lunette : 
Pour rehausser l'éclat de l'Exposition universelle que la France ouvre en 1900, M. François Deloncle a émis en 1892 l'idée d'y établir une lunette d'une puissance exceptionnelle, pouvant servir à faire les plus délicates observations physiques, les mesures très précises, la photographie des astres, et pouvant permettre aux astronomes de faire des découvertes célestes. Grâce à son initiative, un groupe d'amateurs d'astronomie a fondé à Paris, en 1896, la Société anonyme L'Optique pour la construction de grands télescopes et, en particulier, d'un nouvel instrument très puissant pour explorer le Ciel. On baptisera ce projet : "La Lune à un mètre".

Il fut convenu que le premier élément de cet instrument serait une lunette ayant un objectif de 1,25 m de diamètre et, pour obtenir des images achromatiques, une distance focale de 60 m.

La nouvelle lunette française ne peut pas être établie sur un axe, ni surmontée d'une coupole. En effet, son énorme poids ne permettrait pas de lui donner des mouvements lents et nuirait à sa stabilité; comme la coupole aurait un diamètre de 64 m, elle devrait être constamment en mouvement pour que son ouverture fût toujours en regard de l'objectif; enfin, l'observateur n'arriverait à l'oculaire qu'avec beaucoup de fatigue et une grande perte de temps.

Pour obvier à ces difficultés presque insurmontables, on a eu l'idée de placer la lunette dans une position horizontale et fixe, et d'y adjoindre le sidérostat que Foucault a inventé vers la fin de sa vie. La lunette aura deux objectifs, l'un destiné aux observations visuelles et l'autre aux travaux photographiques. La partie principale du sidérostat est un miroir plan, d'un diamètre de 2,05 m et d'une épaisseur de 0,30 m, sur lequel l'image d'un astre reste toujours au même point, parce que le miroir suit le mouvement diurne de l'astre, grâce à son mode de suspension et à un mouvement d'horlogerie. Il résulte de la disposition précédente que l'observateur peut voir constamment au foyer de la lunette l'image de l'astre; de plus, il peut la voir dans une position invariable par rapport au point de croisement des fils du réticule, parce que l'oculaire a un mouvement de rotation convenable.

Le sidérostat à lunette est construit à Paris par Ferdinand Gautier, qui a donné, sur les avantages du nouvel instrument et la manière de fabriquer ses diverses parties, des détails très intéressants dans l'Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1899.

Comme le nombre et l'importance des découvertes célestes ont toujours été en rapport direct avec les perfectionnements apportés aux instruments d'observation, il parait certain que l'astronomie physique fera avec le sidérostat à lunette des conquêtes d'un grand intérêt. (Lebon, 1899).

En réalité, cela s'est passé bien différemment. L'instrument sera inauguré par M. Loewy. Mais, comme le note Quentin Bajac,
"dès le premier jour, la déception est immense. la lunette, trop grande fonctionne mal. Le public qui croyait effectivement voir la Lune à un mètre, la découvre... à environ 60 kilomètres. l'entreprise qui devait venir conclure un siècle épris d'astronomie, se révèle un fiasco commercial et scientifique" (Dans le Champ des étoiles, Musée d'Orsay, 2000.).
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© Serge Jodra, 2004. - Reproduction interdite.