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Cosmas

Cosmas de Prague, historien né vers 1045, mort le 21 octobre 1125. Il avait fait ses études à Prague et à Liège; il voyagea en Italie et en Allemagne et devint chanoine de l'église de Prague. Vers la fin de sa vie, il entreprit d'écrire l'histoire de son pays. Sa chronique écrite en latin (Cronica Boemorum) est divisé en trois livres dont chacun est dédié à un ami de l'auteur. Elle révèle une connaissance approfondie des classiques latins que Cosmas cite ou imite volontiers; il mêle fréquemment à sa prose des vers latins. Il raconte, d'après les traditions fabuleuses, l'histoire légendaire de la Bohème; pour la période chrétienne, il met à profit un certain nombre de documents ecclésiastiques. Son récit est d'ailleurs intéressant. Sa chronique est la première source indigène de l'histoire de Bohème. (L. Léger).


Editions anciennes - La Cronica Boemoruma eu plusieurs éditions : la première est celle de Freher, Rerum bohemicarum antiqui scriptores (Hanau, 1602); au XVIIIe siècle, une bonne édition a été donnée par Pelcel et Dobrowsky (Prague, 1783, dans les Scriptores rerum bohemicarum). 

Au XIXe siècle, la chronique a été réimprimée dans les Monumenta Germaniae de Pertz, t. IX) et dans les Fontes rerum bohemicarum (Prague, 1874). Cette dernière édition est accompagnée d'une traduction tchèque et d'une introduction par Th. Tomek.

Cosmas Indicopleustès, marchand, géographe et voyageur du VIe siècle. Après avoir visité pour les besoins de son commerce une grande partie de l'Orient, en particulier l'Ethiopie, l'Arabie et jusqu'à Ceylan (Sri Lanka) et à l'Inde (de là son surnom d'Indicopleustès), Cosmas revint se fixer à Alexandrie et se fit moine. Après avoir écrit une Cosmographie universelle malheureusement perdue, et dans laquelle il décrivait la vallée du Nil, l'Égypte et l'Ethiopie, il composa sa Topographie chrétienne achevée en 536, et publiée pour la première fois par Montfaucon (1707) dans sa Collectio nova patrum et scriptorum graecorum. (La Cosmographie médiévale)

Cosmas y expose en douze livres tout un système de cosmographie, où il réfute au nom des Ecritures l'opinion qui attribue une forme sphérique au monde, et propose une autre théorie plus conforme à l'orthodoxie. Pour lui, la Terre est une surface plane, ayant la forme d'un parallélogramme dont les longs côtés sont le double des autres; sur ces côtés s'élèvent de hautes murailles qui se rejoignent pour former une voûte, le ciel constituant la coupole de cet édifice. Au fond de cette sorte de coffre, la table oblongue qui forme la terre se divise en trois parties : la terre habitable qui en occupe le centre, l'océan qui de toutes parts environne cette terre et l'échancre profondément par quatre golfes, enfin un autre continent où les humains ne peuvent plus pénétrer, mais qu'ils ont habité avant le Déluge et sur lequel s'appuient les murailles du ciel. Tout à fait au nord se trouve une haute montagne autour de laquelle le Soleil, la Lune et les astres font leurs révolutions (Voir sa carte à l'article : Paradis terrestre). 

A côté de ce système longuement prouvé « par des démonstrations tirées de l'Ecriture divine, et dont il n'est pas permis aux chrétiens, dit Cosmas, de révoquer la vérité en doute », l'ouvrage contient au XIe livre une fort curieuse description de l'île de Taprobane (Ceylan), et au deuxième livre un document épigraphique transcrit par Cosmas et intéressant pour l'histoire de la géographie, l'inscription d'Adulis

Plusieurs manuscrits nous ont conservé la topographie de Cosmas; l'un se trouve à Florence, à la Laurentienne (Plut. 9, cod. 28), l'autre à la bibliothèque du Vatican (Vat. 699); un troisième au Sinaï. Illustrés de figures qui expliquent le système, enrichis de nombreuses miniatures, ils ont pour l'histoire de l'art byzantin une importance considérable. Quoique les manuscrits en effet soient du IXe siècle seulement, les miniatures qui les décorent semblent avoir été copiées sur un original du temps de Justinien; on y trouve de nombreuses réminiscences de l'art antique, un talent de composition remarquable, une exécution souvent habile, et qui parfois rappelle l'aspect des grandes mosaïques de l'époque justinienne. (A19).

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