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La
côte de l'Uruguay fut découverte par l'Espagnol Juan
Diaz de Solis en 1516, et Cabot édifia
le premier fortin sur le rio San Salvador en 1527. Mais l'occupation ne
fut poursuivie méthodiquement qu'aux XVIIe
et XVIIIe siècles; Montevideo fut
fondé en 1724 par le maréchal de camp dom Bruno de Zabala.
La "Bande orientale" dépendait de la vice-royauté espagnole
de Lima (le Pérou),
puis de Buenos Aires (1775). L'avènement de Joseph
Bonaparte sur le trône de Madrid
provoqua l'expédition anglaise du général Whitelock,
un instant victorieuse à Montevideo (1807), puis la révolution,
qui éclata à Buenos Aires
(1810). Artigas souleva l'Uruguay, chassa les Espagnols
(1815), mais ne put empêcher les Portugais
de prendre Montevideo (1817).
La province, dite
cisplatine, fut annexée à l'empire du Brésil
(1824). Une guerre entre Argentins et
Brésiliens se termina par un traité reconnaissant l'indépendance
de l'Uruguay (27 août 1827), qui se donna une constitution libérale
(18 juillet 1830). Le général Rivera gouverna avec fermeté
de 1830 à 1834. Le général Oribe, son successeur,
s'allia au tyran argentin Rosas, fut chassé (1835) et revint avec
des troupes argentines assiéger Montevideo défendu par le
colonel Duchâteau et Garibaldi (1843
à 1851). L'Uruguay, ruiné par cette interminable guerre,
puis déchiré par la lutte entre colorados (libéraux)
et blancos (conservateurs) fut, après la chute du général
Aguirre (1565), énergiquement gouverné par le général
Florès, chef des colorados, qui s'allia à l'Argentine et
au Brésil contre le Paraguay et
fut assassiné en 1869.
De nouveaux troubles
éclatèrent, au cours desquels le gouvernement fut fréquemment
exercé par les présidents du Sénat Pedro Varela (1869),
Dr Gomensoro (1872). Les présidents José Elauri (1873-1875)
et Pedro Varela (1875-1876) furent renversés par des pronunciamientos.
Le colonel Latorre se maintint de 1876 à 1882. Le Dr Francisco Vidal
(1880-1882) démissionna. Le général Maximo Santos
(1882-1886) se déconsidéra par ses violences contre les étrangers.
Le lieutenant-colonel MaximoTajes (1886-1890), le Dr Herrera y Obes (1890-1891),
ne sauvegardèrent qu'imparfaitement l'ordre.
J. Idiarte Borda
(devenu président en 1894 fut assassiné le 25 août
1897, sous le porche de la cathédrale
de Montevideo, au moment où il venait d'assister au Te Deum officiel
en mémoire de la déclaration d'indépendance nationale.
Une tentative pour enlever et déposer Cuestas, le président
intérimaire de la République, fut faite sans succès
par les partisans de don Julio Herrero. Le 8 janvier 1898, Cuestas publiait
une proclamation annonçant qu'il s'instituait dictateur et convoquant
cinq bataillons de la garde nationale pour diriger son élection.
Deux régiments d'artillerie s'étaient mutinés à
Montevideo le 4 août 1898 et déclarés en faveur de
l'ex-président Herrera, mais ils durent se rendre aux troupes du
président Cuestas, chef du parti colorado.
L'agitation politique
persistait en Uruguay (1902) et y devenait coutumière. Au mois de
juillet, un complot qui ne réussit point avait été
formé dans le but d'assassiner le président Juan L. Cuestas,
dont la présidence devait prendre fin en 1903. Les "Blancos", qui
se faisaient désormais appeler nationalistes, parce qu'ils
accuseaint le parti opposé de tendre à l'union avec l'Argentine,
ont vainement essayé, depuis 1865, de revenir aux affaires.
Le président
Jose Battle y Ordoñez, colorado, élu pour quatre ans au 1er
mars 1903, se trouva rapidement aux prises avec les querelles renaissantes
de partis. La situation, loin donc de s'améliorer vit les deux partis
s'engager dans une guerre d'extermination mutuelle, qui se poursuivit pendant
toute l'année suivante, entraînant une paralysie complète
de l'activité industrielle et commerciale. Au cours de 1905 et de
la première moitié de 1906, l'état des choses parut
s'améliorer sous la présidence de Battle y Ordoñez.
Ses principaux adversaires était les frères Saravia, qui
faisaiet de la province brésilienne de Rio Grande, limitrophe de
l'Uruguay septentrional, le quartier général de leurs menées.
Un violent mouvement
de guérilla urbaine marxiste nommé Tupamaros, lancé
à la fin des années 1960, a conduit le président uruguayen
à céder le contrôle du gouvernement à l'armée
en 1973. À la fin de l'année, les rebelles avaient été
écrasés, mais l'armée continuait d'étendre
son emprise sur le gouvernement. Le régime civil a été
rétabli en 1985. En 2004, la coalition centre-gauche Frente Amplio
a remporté les élections nationales qui ont effectivement
mis fin à 170 ans de contrôle politique précédemment
détenu par les partis Colorado et National (Blanco). Le centre-gauche
a conservé la présidence et le contrôle des deux chambres
du congrès jusqu'en 2019. Les conditions politiques et de travail
en Uruguay sont parmi les plus libres du continent. |
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