|
. |
|
Les hégémonies turques |
![]() |
Les Turks
ont formé au cours de leur longue histoire de nombreux États. Les plus
anciens que l'on connaisse sont ceux des Hioung-nou (IIIe
et IIe s. av. J. C.), chez qui
se rencontrent probablement certaines des composantes de ce que seront
par la suite les confédérations hunniques. De ces ensembles assez hétérogènes
feront partie les Huns proprement dits (c.a.
375),
mais aussi d'autres groupes tels que les Avars,
qui viendront menacer l'empire romain finissant. En Asie centrale, les
Turks forment également des États tels que le Kharezm,
ou divers États turkmènes (celui des
Petchenègues, des Kiptchaks, des Ghaznévide,
etc.). C'est également aussi de l'ensemble turkmène que grandiront les
puissances seldjoukide et ottomane
(Ã partir du XIVe
siècle), de laquelle est issue la Turquie moderne (1923). Des
anciens États d'Asie centrale naîtront, avec la disparition de l'Union
Soviétique, en 1991, plusieurs États
Turks indépendants : Turkménistan, Ouzbekhistan, Kirghiztan, Kazakhstan,
Azerbaïdjan.
Dates clés :430 - Début des campagnes d'Attila. |
|
![]() |
Les
Huns
Le nom des Huns est un mot générique
sous lequel on a désigné diverses populations asiatiques qui sont vraisemblablement
d'origine différente. La confusion est venue d'abord des auteurs anciens
eux-mêmes, qui donnaient le nom de Huns à tous les peuples asiatiques
qui envahirent l'empire romain à la suite des premiers Huns véritables,
et ensuite, depuis le XVIIIe
siècle, du savant ouvrage de de Guignes
qui, dans son
Histoire générale des Huns (1756),
a également étendu le nom de ce peuple à toutes les tribus barbares
de l'Asie centrale. Nous traiterons, dans le présent article, non seulement
des Huns proprement dits et des autres peuples de langue turque ( On rencontre le terme de Huns pour la première
fois dans Ptolémée, qui place les Chounoi
entre les Bastarnes et les Rhoxolans, dans le Sud de la Russie;
Denys le Périégète mentionne également les Ounnoi, près la
mer Caspienne Si donc tous les Huns des IIIe,
IVe,
et Ve siècles
ne sont pas identifiables comme on l'a cru dans le passé, aux Hioung-nou,
ni même à des populations exclusivement proto-turques, du moins pourraient-ils
correspondre à une fraction de ceux-ci, très certainement, dans ce cas,
mêlée à d'autres peuples parmi lesquels la composante turque aurait
été prédominante. De fait, outre l'analogie entre les deux noms, les
mouvements et les migrations des Hioung-nou à différentes époques dans
la Haute-Asie concordent assez bien avec les diverses invasions des Huns
en Europe et en Asie. Il peuvent au moins expliquer une pression exercercée
sur populations d'Asie centrale et dirigée vers l'Ouest... Avant
d'entrer dans l'histoire de ces invasions, nous croyons devoir exposer
sommairement ce que nous savons aujourd'hui des Huns d'Asie, ainsi que
la succession des révolutions et migrations des différents peuples tartares
dans leurs rapports avec la Chine, avec l'Europe orientale, l'Asie byzantine C'est aux historiens chinois qu'il faut
avoir recours pour être renseigné sur cette période ancienne de l'histoire
de l'Asie. La nation des Hioung-nou joue une grand rôle dans l'ancienne
histoire de la Chine. Ce peuple était-ils d'origine turque, comme plus
tard les Ouïgours, les Sien-pi, et les
Tou-kioué, ou était-il comme on l'a parfois dit d'origine "paléo-asiatique".
Il venait en tout cas de l'Asie orientale, entre l'Orkhon et la Mandchourie,
et il se divisait en plusieurs tribus dont la désignation était probablement
tirée des noms des lieux d'origine ou d'habitat : c'étaient les Houn
(un des noms de la rivière Orkhon), les Houn-yé, les Hou-yen. L'ensemble
de ces diverses tribus constituait la nation des Hioung-nou et il paraît
au moins vraisemblable que c'est de l'un de ces vocables Houn, Hioung qu'est
dérivé le mot Hun, prononcé Hounn par les premiers envahisseurs qui
furent en contact avec les Romains et dont la transcription exacte est
restée sous les diverses formes Hunni, Chuuni, Ounnoi, etc. L'empire des GöktürksL'empire Türk, empire des Göktürks, ou khaganat turc, fut une puissante confédération tribale nomade fondée au milieu du VIe siècle dans les steppes d'Asie centrale. Cet empire est notable pour avoir unifié de nombreuses tribus turques sous une seule autorité et avoir exercé une influence considérable sur la région.Les Göktürks sont apparus vers 552 lorsque leur chef Bumin Qaghan a renversé la domination des Ruanruan, une autre confédération tribale dominante de la région. Après cette victoire, Bumin a proclamé la fondation du khaganat turc et a pris le titre de Qaghan (Khagan), équivalent à empereur.L'empire Göktürk s'est rapidement étendu, atteignant son apogée sous les règnes des successeurs de Bumin Qaghan, notamment son fils Muhan Qaghan et son neveu Taspar Qaghan. Le territoire de l'empire englobait une vaste région s'étendant de la Mandchourie à l'est jusqu'à la mer Caspienne à l'ouest. Les Göktürks ont établi des relations diplomatiques et commerciales avec de nombreux États voisins, notamment l'empire chinois des Tang, la Perse sassanide et l'empire byzantin. Ces interactions ont permis une circulation des biens, des idées et des technologies à travers l'Asie centrale. Après la mort de Taspar Qaghan en 581, l'empire a commencé à se diviser en deux parties distinctes : le khaganat turc oriental et le khaganat turc occidental. Cette division a affaibli l'empire, le rendant plus vulnérable aux attaques extérieures et aux conflits internes. L'empire des Göktürks a finalement été absorbé par l'empire Tang en 744. Le
Kharezm et les khanats ouzbekhs
Les Turcomans ou Turkmènes, dont le territoire s'étend essentiellement de la Caspienne et de I'Amou-daria jusqu'au Paropamisus, représentent l'élément autrefois dominant de la population, de l'ancien Kharezm. Ils descendent des Turks d'avant l'invasion mongole. Il est donc plausible que leur nom de Turkmènes (mans ou mènes équivalant à l'allemand thum) a le sens qu'on lui attribue souvent de Turks de souche, de Turks vrais ou par excellence. Il est d'ailleurs possible que ce nom même leur ait été donné en raison de ce qu'ils ont continué à mener la vie nomade des ancêtres en fournissant sans cesse comme eux de nouveaux essaims d'envahisseurs. Les Turks qui ont envahi les États constitués de l'Asie centrale se sont en effet tous présentés d'abord dans l'État même où étaient les Turcomans jusqu'à nos jours. Les Seldjoukides
étaient de leurs parents très proches; les Osmanlis
aussi par conséquent, et ils se rattachent sans doute, comme les Seldjoukides,
aux Oghouz (Ghouzz) que les conquérants arabes ont trouvés dans le Kharezm.
Les Oghouz, probablement sous la poussée des Arabes, ont remonté vers
le Nord de la Caspienne. ils se sont mêlés entre les rives de l'Oural
inférieur et celles de la basse Volga, à d'autres Turks, les Petchénègues,
mentionnés par les auteurs byzantins en 834.
De ce mélange, accompli à la fin du XIe
siècle, sont sortis les Koumanes (Polovtsy des archéologues
russes). Mais Petchénègues et Oghouz ont pu se fondre aussi, au moins
en grande partie, dans l'empire des Khazars ( Les Ghaznévides sont une dynastie de princes turkmènes, ainsi nommée de la ville de Ghazna, qui fut sa capitale. Le véritable fondateur de l'empire ghaznévide fut le sultan Mahmoud, célèbre autant par sa cruauté et son avarice que par ses conquêtes et son amour des lettres. C'est en 997, que Mahmoûd se déclara indépendant; il s'allia aux principautés du Turkestan, marcha contre son suzerain Mansoûr Il, le vainquit et, finalement, le fit massacrer avec toute sa famille (999). Enrichi des dépouilles des Samanides, qui regnaient depuis 874 sur le KhoraçanL'empire Seldjoukide Les Seldjoukides ont commencé à se constituer en empire sous la conduite de leur chef Toghrul (ou Togril) Beg, petit-fils de Seldjouk, qui, sorti des steppes du Turkestan, s'empara à la tête d'une horde turcomane de Nichapour (1037), conquit l'empire des Ghaznévides, mit fin au règne des Bouides d'IspahanL' empire Ottoman L'empire Ottoman a longtemps été l'un
des plus puissants États de la planète. Fondée au tout début du XIVe
siècle, par les Osmanlis (descendants d'Osman
ou Othman), une dynastie d'origine turkmène,
sur les ruines de l'empire Seldjoukide,
la puissance ottomane responsable de la chute de ce qu'il restait empire
byzantin, avec la prise de Constantinople
en 1453, puis est parvenu à son apogée
au XVIe siècle,
à l'époque de Soliman. L'empire turc
à son maximum d'extension se composait de possessions immédiates, subdivisées
en Turquie d'Europe (Roum' ili), et Turquie d'Asie (Anadoli),
et en territoires vassaux, qui vont de la Serbie à la Perse et de l'Égypte
au Maghreb. Mais ce gigantisme s'est accompagné rapidement d'un délitement
du pouvoir des Osmanli. Le déclin de l'empire
s'amorce dès le XVIIe
siècle, initié par la poussée russe, et entretenu au cours
du siècle suivant par les appétits grandissants des puissances d'Europe
Occidentale ( A la fin du XIXe siècle, l'Empire ottoman (en turc : Memâlik-i Osmaniyé ou Devlet-i Aliyé) comprend une partie de la péninsule des Balkans, l'Anatolie, la Syrie et la Palestine, une partie de l'Arménie, le KurdistanLe XIXe siècle aura marqué en fait l'agonie d'un État aux structures archaïques, incapable de se moderniser, malgré les réformes entreprises à partir de 1839(Tanzimat), incapable aussi de contrer les ambitions de ses voisins. L'empire ottoman sera ainsi complètement démantelé, dès les années 1920, à l'issue du partage du monde opéré par les puissances européennes sorties victorieuses de la Première Guerre mondiale. La Turquie moderne, construite sur sa ruine, a été fondée en 1923 ![]() |
. |
|
|
||||||||
|