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En
1447,
le Portugais Alvaro Fernandez atteignit Ies
parages de Sierra-Leone, qui ne fut reconnu qu'en 1467 par Pedro
de Cintra. La population des Boulom habitait les parties voisines de la
côte, le Boulombel ou Romarong des habitants de la côte; les
navigateurs portugais désignèrent cette région sous
le nom de Mitombo, et celui de Serra-Leone fut appliqué à
la péninsule où ils avaient cru trouver une ressemblance
d'une montagne avec la croupe d'un lion couché. Cette appellation,
altérée plus tard, en un mot composé espagnol et italien,
Sierra-Leone, devint la dénomination politique étendue à
tout le pays. Ce littoral fut, dès la découverte par les
Portugais, visité de préférence par les pirates se
livrant à l'exploitation des Noirs. Le fameux John
Hawkins y fit des captures fructueuses, qui lui valurent l'anoblissement
de la part d'Élisabeth I. La compagnie
anglaise, privilégiée en 1713 par le roi d'Espagne pour fournir
d'esclaves ses possessions du nouveau monde, lui en procura jusqu'à
60 000 par année. Les derniers repaires des négriers étaient
dans l'île Cherbro et dans les estuaires plus au Sud. Mais c'est
à Sierra-Leone et grâce à des Anglais philanthropes,
notamment à Granville-Sharp, que
l'on voulut faire de ces lieux une terre de liberté, en tout
cas un asile pour les esclaves, libres désormais (1787). La première
capitale, Granville, fut détruite en 1794 par une escadre française
On la reconstruisit sur un autre emplacement, et elle reçut le nom
de Freetown, « ville libre ». C'est encore aujourd'hui la capitale
du Sierra Leone.
En 1807, après
l'abolition de la traite, le gouvernement anglais se substitua à
la compagnie de Sierra-Leone comme propriétaire de la péninsule.
Il a agrandi considérablement depuis lors son domaine par des cessions
qu'il s'est fait octroyer des chefs locaux. D'autre part, des traités
nombreux ont fixé ses limites avec les États voisins, savoir
: avec les possessions françaises au Nord-Ouest (28 juin 1882; 22
août 1888; 10 août 1889; 12 mars 1890; mars 1891; 21 janvier
1895, en ce qui concerne le protectorat); avec la république de
Libéria, au Sud-Est (11 novembre 1887). A cette époque, la
constitution de Sierra-Leone est régie par divers actes, dont l'un
des derniers consiste dans les lettres patentes du 28 novembre 1888, et,
en ce qui concerne le protectorat, dans une proclamation du 31 août
1896
et des ordonnances de 1896,
1897,
1898.
Le Sierra Leone est
alors une colonie de la Couronne. Le gouverneur, commandant en chef, administre
tous ces territoires; il n'a plus le gouvernement central des établissements
de la côte occidentale d'Afrique (1866), la Côte de l'Or (Ghana)
et Lagos (Nigéria) en ayant été distraits en 1886,
puis la Gambie en 1888. Il est assisté de deux conseils dont il
est le président de droit, le conseil exécutif et le conseil
législatif. La défense consiste en six compagnies des Antilles,
un régiment de Noirs africains, des détachements du génie
et de l'artillerie, une compagnie d'artillerie indigène, et une
section d'ingénieurs indigènes; la station est à Freetown,
défendu par des batteries armées de lourds canons. Une police
de 574 Noirs garde la frontière.
Administré
comme un protectorat, le Sierra Leone a pu avoir une vie politique propre
dans la première partie du XXe siècle.
Mais son indépendance ne fut acquise qu'en
1961. Le pays va alors
se montrer très instable et son histoire se résume depuis
à une litanie de coups d'États et une guerre civile. Quatre
coups d'États ont lieu en 1967 et 1968, laissant finalement
pouvoir au militaires. Une nouvelle tentative de putsch a lie encore en
1987,
mais échoue. En 1991, la guerre civile qui a déchiré
au cours de la précédente décennie le Libéria
voisin s'étend maintenant au Sierra Leone. En
1996 a lieu un autre
coup d'État, qui permettra la préparation d'élections
qui auront lieu trois mois plus tard. Ahmed Kabbah est élu
président. Mais en 1997, il est renversé par un nouveau
coup d'État qui porte au pouvoir Johnny Koroma. Une force
d'interposition ouest-africaine intervenint pour permettre le retour de
Kabbah. Un accord de cessez-le-feu n'est trouvé qu'en
1999 et une
force des Nations Unies est envoyée dans le pays. La guerre civile,
qui a déjà fait entre 100 000 et 200 000 morts ne s'en poursuit
pas moins, et ne se terminera officiellement qu'en janvier
2002. Une élection
qui se tient au mois de mai suivant replace Kabbah à la tête
du pays.
En 2018, Julius Maada Bio, du Parti populaire
de Sierra Leone, a remporté les élections présidentielle.
La prochaine est prévue en mars 2023. |
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