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Entreprises guerrières
portées par le fanatisme religieux ,
les croisades ont suscité l'apparition
d'organisations qui avaient les deux caractères : les ordres de
moines soldats. Il y en a eu trois, formés à Jérusalem,
tous les trois pendant le XIIe
siècle : les Templiers, dont l'ordre s'est formé
vers 1118, les Hospitaliers de Saint-Jean
qui prennent la forme militaire en 1121,
et les Chevaliers Teutoniques, dont la militarisation remonte à
1190. Les Templiers sont dès
le départ un ordre religieux et militaire, dont le but est la protection
des pèlerins en Terre-Sainte. Les deux autres, sont initialement
des ordres hospitaliers, c'est-à-dire qu'ils gèrent en Palestine
des hôpitaux destinés à soigner les Croisés.
Les
ordres hospitaliers - Les ordres hospitaliers avaient pour but de recevoir
et de soigner les voyageurs, les pèlerins, les pauvres et les malades.
Le plus ancien fut fondé à Sienne
à la fin du IXe siècle par un pieux habitant de cette
ville, appelé Soror, qui y ouvrit l'hôpital dit Della Scala.
La
militarisation des chevaliers de St-Jean de Jérusalem, dits spécialement
Frères hospitaliers et les chevaliers Teutoniques remonte
au Croisades. Mais cette évolution n'a pas été générale
: d'autres ont conservé le caractère charitable initial,
tels la congrégation de St-Jean de Dieu ou des Frères de
la Charité; celles des Bons-Fils, fondée
en 1615 à Armentières ,
et les religieux de St-Lazare.
Il
existait par ailleurs de nombreuses congrégations de soeurs hospitalières
: les Soeurs hospitalières de St-Jean de Jérusalem (aussi
anciennes que les chevaliers de même nom); les Soeurs de l'Hôtel-Dieu,
les Soeurs de Notre-Dame
de Paris, fondées en 1624 par
Françoise de la Croix, les Haudriettes, les Soeurs grises ou de
la Charité, etc.
Pouvant bénéficier à
la fois d'aumônes et de privilèges accordés au clergé,
et aussi des butins accumulés lors de leurs opérations militaires,
ses ordres sont rapidement devenus très riches et puissants. Les
Templiers et les Chevaliers Teutoniques ont continué de prospérer
après la fin des Croisades. Les premiers, principalement français,
ont ainsi surtout commencé à inquiéter le roi de France,
qui les a proprement liquidés en 1307.
Les seconds, dont la terre d'élection était l'Allemagne,
ont formé un véritable État entre la Prusse
et les pays baltes, avant de succomber aux armées polonaises au
début du XVe
siècle. S'il a existé ensuite des survivances
des Templiers (sous la formes des ordre de
Montesa et du Christ) ou des Chevaliers
Teutoniques, leur importance fut désormais secondaire. Les Hospitaliers
de Saint-Jean, en revanche, après avoir été chassés
de la Méditerranée orientale, à partir de 1530, se
sont implantés solidement à Malte
- où ils ont pris le nom de Chevaliers de Malte. Ils y ont constitué
leur État jusqu'au début du XIXe
siècle, et continuent d'exister aujourd'hui,
après être revenus à leur première vocation
hospitalière. |
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Les
Templiers
Les Templiers étaient un ordre militaire
et religieux chargé de la protection des pèlerins en Terre
sainte et de la défense de la Palestine contre les Sarrasins. Il
fut ondé à Jérusalem vers 1118,
à l'issu de la première croisade,
par Hugues de Payns et une poignée
de Croisés Baudouin
II, roi de Jérusalem,
leur donna d'abord dans cette ville une maison située près
d'une église qui était jadis le Temple
de Salomon ;
de là leur nom de Chefs de la milice du Temple, Chevaliers
du Temple, Templiers. Ils faisaient voeu de pauvreté,
de chasteté, d'obéissance, et devaient vivre d'aumônes;
mais bientôt des donations considérables et les profits que
leur procura la guerre incessante qu'ils faisaient aux musulmans les rendirent
fort riches.
Après la chute du royaume de Jérusalem
(1187), ils se retirèrent à
St-Jean-d'Acre ,
et, après la prise de cette dernière place par les Arabes
(1291), à Limisse (Limassol )
à Chypre ;
puis ils se répandirent par toute l'Europe, et y augmentèrent
infiniment, avec leur réputation de bravoure, leur puissance et
leurs richesses : il y eut un moment où ils comptèrent jusqu'à
9000 maisons de leur ordre. La prospérité des Templiers ne
pouvait manquer de faire ombrage et d'exciter l'envie. Philippe
le Bel oeuvra à leur perte y voyant l'occasion de s'enrichir
de leurs dépouilles.
Le 13 octobre 1307,
tous les Templiers qui se trouvaient en France furent arrêtés
à la fois. Un procès truqué, reposant sur l'extorsion,
par les promesses ou les tortures, de quelques aveux, conduit à
leur condamnation. Certains furent brûlés. Leurs biens furent
confisqués, et en partie affectés eux Frères
hospitaliers de St-Jean de Jérusalem. L'ordre fut officiellement
dissous en 1312. Mais il continua d'exister
sous d'autres noms en Espagne et au Portugal où la persécution
n'avait pas été aussi brutale qu'en France .
Frères
Hospitaliers et Chevaliers de Malte
Les Frères Hospitaliers, aussi nommés
aussi Chevaliers de St-Jean de Jérusalem, puis chevaliers de Rhodes
et Chevaliers de Malte appartiennent à un ordre qui fut établi
à Jérusalem après la prise de cette ville par les
Croisés en 1099
: il avait initialement pour but de recevoir les pèlerins, de pourvoir
à leurs besoins et de les soigner dans leurs maladies; il se chargea
bientôt (1121), sur
la proposition de Raymond Dupuy, deuxième grand maître, de
les défendre par les armes contre les attaques des Musulmans, et
devint ainsi un ordre à la fois religieux et militaire.
Après la prise de Jérusalem
par Saladin (1188),
les Hospitaliers se retirèrent successivement à St-Jean d'Acre ,
puis en Chypre, et, en 1310, à
Rhodes, où ils repoussèrent pendant plus de deux siècles
toutes les attaques des Musulmans .
Chassés de cette île en 1522
par Soliman, après un long siège
et une défense mémorable ils se réfugièrent
en Crète ,
puis en Sicile, et s'établirent enfin en 1530
dans l'île de Malte, que Charles-Quint
leur avait cédée.
Ils seront depuis connus sous le nom de
Chevaliers de Malte. Dans ce nouvel asile, ils eurent encore à subir
les attaques des Ottomans en 1565,
La Valette s'illustra en repoussant victorieusement l'une d'elles. Ils
conservèrent Malte jusqu'en 1798, époque à laquelle
Bonaparte, allant en Égypte, leur enleva
l'île, obtint l'abdication du dernier grand maître (Hompesch)
et mit ainsi fin à l'existence politique de l'ordre. Toutefois,
le tsar de Russie Paul Ier,
qui s'en était déclaré le protecteur en fut élu
grand maître, quoique n'étant pas catholique .
L'ordre n'exista plus dès lors que
de nom. Son siège fut transféré en 1801
à Catane ,
puis à Ferrare (1826),
enfin à Rome (1834). On a tenté
en 1850 de le reconstituer sous la
protection du pape : il devait résider en Terre-Sainte, et se vouer,
comme dans l'origine, à l'hospitalité, mais ces projets sont
restés sans exécution, jusqu'en 1878,
date à laquelle il a retrouvé sa humanitaire initiale. L'Ordre
de Malte est aujourd'hui une ONG, reconnue par les Nations Unies, auprès
desquelles il dispose d'un siège d'observateur permanent .
Les
Chevaliers Teutoniques
Les Chevaliers Teutoniques
(Deutsche Ritter) forment le troisième grand ordre de chevalerie
religieuse et militaire issu des croisades.
Fondé en 1128 à
Jérusalem, cet ordre était initialement un ordre hospitalier
voué au soulagement des Croisés malades ou blessés.
Les premiers membres portaient le titre de Frères de Ste-Marie.
Réorganisé en ordre militaire en 1190,
au siège de St-Jean-d'Acre ,
par l'empereur Frédéric de Souabe ,
l'ordre eut dès lors son siège à St-Jean-d'Acre. Les
nouveaux chevaliers étaient soumis, pour les devoirs de charité,
à la règle des Hospitaliers,
et, pour la discipline militaire, à celle des Templiers.
A la fin des Croisades, l'ordre vint s'établir
en Europe où il acquit de vastes possessions en Allemagne, en Italie,
en Hongrie, en Transylvanie ,
et et fut mis au rang des puissances européennes. Son histoire se
confond dès lors avec celle de la Prusse
et des pays riverains du Sud-Est de la Baltique. A partir du début
du XVe siècle
son pouvoir commença a se déliter. Il a cessé d'exister
de fait avec l'empire d'Allemagne au commencement du XIXe
siècle. Napoléon l'avait
définitivement supprimé par un décret du 24 avril
1809: le roi de Prusse tenta de le
relever en 1852 sous le titre d'Ordre
évangélique de St-Jean. L'Autriche a également institué
en 1840 un ordre teutonique. Mais il
ne s'agira plus dès lors que titres honorifiques . |