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Hugues Capet

Hugues Capet (Hugo Capetus, Capito, Capucii; Hue Chapet, Chapez) est le premier roi de France de la troisième dynastie, dite capétienne (Le Moyen âge), fils aîné de Hugues le Grand et de Hathuide, sœur d'Otton le Grand, né probablement à Paris vers 938-939, mort à Paris le 24 octobre 996. A la mort de son père, le 16 ou 17 juin 956, Hugues lui succéda dans ses fiefs de Paris, Étampes, Orléans, Melun, Senlis, Dourdan, Montreuil-sur-Mer, etc.; Otton, son frère cadet, qui avait du chef de sa femme des fiefs en Bourgogne, aspirait à être comme son père duc de Bourgogne. Le troisième fils de Hugues le Grand, Eudes-Henri, était clerc. Le jeune roi carolingien, Lothaire, cousin des Hugonides par sa mère Gerberge, soeur d'Hathuide. se montra d'abord peu disposé à leur laisser la situation prépondérante qui avait appartenu à leur père. Pourtant il fut contraint, en 960, de conférer à Hugues le titre de duc des Francs et la suzeraineté sur le Poitou, à Otton le titre de duc de Bourgogne, et il obtint d'eux des serments de fidélité.

Hugues essaya en vain de mettre la main sur le Poitou, gouverné par Guillaume III Tête d'Étoupe, duc d'Aquitaine, et y renonça définitivement en épousant vers 970 la fille du duc, Adélaïde, qui lui donna un fils, Robert, en 971 ou 972. S'il dut renoncer à s'agrandir au midi, sa puissance était, au nord, fortement assise. En sa qualité de duc des Francs ou de France, il recevait l'hommage de presque tous les seigneurs des pays situés au Nord de la Loire et à l'Est de la Seine. Le duc de Normandie, Richard, était son beau-frère depuis 960 et le reconnaissait pour suzerain; les comtes de Vermandois, de Troyes, de Vendôme, de Corbeil, d'Amiens, de Dreux, du Mans, de Chartres, Blois et Tours, d'Anjou, étaient ses vassaux. Arnoul de Flandre seul paraît avoir été directement soumis au roi. Au Sud même de la Loire, les vicomtes de Bourges dépendaient de lui. En Bourgogne il réussit, après la mort d'Otton en 965, à faire passer les comtés de Beaune, Autun, Auxerre et Nevers, avec le titre de duc, à son frère Henri, en dépit du roi, qui dut accepter en 968 le fait accompli. Il possédait des terres considérables, non seulement dans l'Île-de-France, mais en Touraine, en Auvergne, en Bourgogne, en Poitou, dans le pays chartrain, en Ponthieu, dans le bassin de la Meuse. Il avait de nombreuses abbayes, et c'est, semble-t-il, à sa qualité d'abbé de Saint-Martin de Tours, dont il conservait et portait la chappe, qu'il dut le surnom de Cappatus, Capetus, Chapez ou Capet. Il eut enfin cette heureuse fortune d'avoir un partisan dévoué en Adalbéron, archevêque de Reims depuis 969. 
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Le surnom de Capet

Beaucoup d'historiens se sont appliqués à en chercher l'origine du surnom de Capet donné à Hugues sans réussir à donner une explication certaine. Bien qu'on ne le rencontre guère dans les chroniqueurs antérieurement au XIe siècle, il semble probable qu'Hugues a dû le porter de son vivant, car la plupart des grands seigneurs en avaient alors d'analogues; il suffit de citer le comte de Poitiers, Guillaume Tête d'Etoupes, le duc de Bretagne, Alain Barbe-Torte, le duc de Normandie, Guillaume Longue-Epée, etc. 

On trouve dans les textes les formes Capito, Caputius, Capetus, Capatus; Richard le Poitevin, au XIIe siècle, donne la forme vulgaire : Huon Chaped, ainsi que la chanson de geste de Huon Chapet, dont nous ne possédons qu'une version du commencement du XIVe, siècle. Raoul de Dicet au commencement du XIIIe siècle désigne la dynastie par l'expression Stirps Capaticiorum. Il semble probable que ce surnom est dû à quelque particularité de costume qu'il est aujourd'hui malaisé de définir, même si l'interprétation donnée ici par G. Monod paraît crédible. Quoi qu'il en soit, dès le XIIIe siècle la signification en était perdue, et les chroniqueurs en donnaient déjà des explications variées Selon Pasquier, Capet serait une corruption de caput et voudrait dire chef; selon Ducange, capetus signifiait railleur; d'autres font dériver Capet de capito, grosse tête, etc.

A l'époque de la Révolution française les pamphlétaires hostiles à la monarchie se plurent à en faire par dérision le nom de famille de Louis XVI et des membres de la famille royale. Il semble difficile de déterminer lequel l'employa le premier. En juillet 1790, dans l'Ami du peuple, Marat appelle le prince de Condé Louis-Joseph Capet, et à la même époque Camille Desmoulins, dans les Révolutions de France, nomme le roi M. Capet l'aîné.

Fils du comte de Metz Gozlin, frère du comte de Verdun Godefroi, neveu du duc de Haute-Lorraine Frédéric qui avait épousé Béatrice, une des soeurs de Hugues, ce prélat énergique, actif, ambitieux, se trouvait par ses origines et sa famille en relations étroites avec la famille royale d'Allemagne; il allait avoir pour chef de son école cathédrale le moine Gerbert, un fidèle serviteur des Ottons. En même temps il occupait le plus important des sièges archiépiscopaux de France, qui prétendait à la primatie des Gaules, et dont le titulaire avait d'ordinaire le privilège de sacrer les rois et de diriger leur chancellerie. L'hostilité d'Adalbéron aux projets de Lothaire sur la Lorraine, son alliance avec Hugues Capet, devaient frayer à celui-ci la voie du trône et assurer à son ambition l'appui de la famille royale d'Allemagne.

Sans être aussi affaiblie qu'on le dit quelquefois, la situation du roi carolingien était loin d'être aussi forte que celle de Hugues, et il était poussé par la nécessité à se créer une puissance territoriale indépendante, en s'établissant fortement dans la Lorraine, le berceau de sa famille, le pays carolingien par excellence. Hugues commença par soutenir Lothaire, s'imaginant sans doute qu'il pourrait jouer auprès de lui un rôle analogue à celui de son père; il lui donna un concours dévoué dans la campagne contre Otton en 978 et prit part à l'acte solennel par lequel, le 8 juin 979, le jeune Louis, âgé de treize ans, fut associé au trône. Mais la paix clandestine conclue par Lothaire avec Otton II à Margut en juillet 980 prouva à Hugues que le roi voulait échapper à son influence; il négocia lui aussi avec l'empereur; il alla en mars 984 à Rome où se trouvait Otton Il et sut obtenir son alliance sans subir de conditions onéreuses. Lothaire essaya en vain de se venger de son vassal; il dut se réconcilier avec lui.

La mort d'Otton II, le 7 décembre 983, amena une crise nouvelle. Lothaire, qui avait espéré être chargé de la tutelle du petit Otton III, et qui en avait été frustré au profit des impératrices Adélaïde et Théophano, par l'influence de Béatrice de Lorraine, la soeur d'Hugues, fit une nouvelle tentative pour prendre pied en Lorraine, et s'empara en mars 985 de Verdun, où il fit prisonniers le comte Godefroi, son fils Frédéric, son oncle Sigefroi de Luxembourg et son cousin Thierry, duc de Haute-Lorraine depuis 983. Dans cette détresse des siens, Adalbéron de Reims n'eut plus qu'une pensée, unir Hugues à Otton III contre Lothaire, et, dès 985, son secrétaire Gerbert désignait Hugues comme le véritable roi. Au mois de mai de la même année, Hugues obligeait, les armes à la main, Lothaire à abandonner le procès de haute trahison intenté à Adalbéron, et le roi, impuissant à châtier son insolent vassal, se réconcilia avec lui, relâcha sur sa demande une partie des princes lorrains, et, tombé malade, lui recommanda, avant de mourir, son fils Louis.

Pendant le court règne de Louis V, Hugues continua à jouer le rôle de protecteur arrogant et de rival perfide des Carolingiens. Il accompagna Louis à Reims quand celui-ci vint assiéger Adalbéron pour le punir de ses perfidies, mais ce fut sans doute sur ses conseils que le roi se contenta de citer l'archevêque à comparaître devant son tribunal. Aussitôt après, nous voyons Hugues donner asile à Dourdan à la reine mère Emma et à l'évêque de Laon, Ascelin-Adalbéron, accusés d'adultère et poursuivis par Louis V. Pour se protéger, le roi ne trouvait rien de mieux que de se rapprocher de l'Allemagne, quand il mourut d'un accident de chasse le 12 mai 987, à Compiègne, où les grands étaient réunis pour juger Adalbéron. Celui-ci trouva l'occasion favorable pour réaliser le projet de faire passer la couronne sur la tête de Hugues. Louis ne laissait pas d'enfant. Charles, frère de Lothaire, marié à une soeur d'Herbert de Troyes, se considérait comme l'héritier naturel et légitime, mais il lui était difficile de se faire reconnaître comme tel. Les anciens partisans de Hugues lui étaient hostiles, et les fidèles de Lothaire et de Louis ne pouvaient lui être très favorables, car il avait trahi son frère et avait consenti à devenir vassal d'Otton II, comme duc de Basse-Lorraine. Il était l'ennemi avoué d'Emma, dont il avait dénoncé l'adultère. Les Allemands, d'autre part, ne pouvaient désirer qu'il devint roi de France, car sa situation en Lorraine pouvait leur enlever cette province, toujours disputée entre les deux pays. Adalbéron profita de cette situation et du fait que depuis un siècle la couronne était devenue presque élective et dépendait du choix des grands, pour faire élire Hugues comme roi. Déclaré innocent, sur la proposition de Hugues, du crime de trahison, il invita les membres de l'assemblée de Compiègne à prêter, entre les mains du duc, le serment de ne rien décider avant une nouvelle délibération qui eut lieu en juin à Senlis. L'archevêque y représenta que Charles était décrié pour ses moeurs, vassal d'un roi étranger, marié à la sœur d'un vassal de Hugues, et que la couronne n'étant pas héréditaire, mais dévolue au plus digne, le salut de l'État exigeait l'élection du duc des Francs.

Le 3 juillet, Hugues, proclamé roi, fut couronné à Noyon par Adalbéron. Cette révolution était aussi naturelle que celle qui avait, au VIIIe siècle, porté les Carolingiens au trône. Ceux-ci avaient dû leur force et leur prestige à leur qualité de chefs nationaux des Austrasiens, à leur gloire militaire, à leur union avec l'Église, enfin à la dignité impériale qu'ils avaient ajoutée au titre de roi. Or, ils avaient cessé de régner sur leur pays d'origine, la Francie de la Meuse et du Rhin, et ils avaient été vaincus dans leurs tentatives pour la reprendre:, ils n'avaient plus l'appui de l'Église; ils avaient enfin laissé passer l'Empire aux Allemands. Il était dans la logique des choses que les ducs des Francs, les chefs de la féodalité neustrienne, qui jouaient auprès des derniers Carolingiens un rôle analogue à celui que les Pippinides, maires du palais d'Austrasie, avaient joué auprès des derniers Mérovingiens, fondassent à leur tour une nouvelle dynastie.

La monarchie fondée par Hugues Capet a eu un double caractère. Elle était sortie de la société féodale qui s'était formée pendant le cours des IXe et Xe siècles, et le roi semblait n'être plus désormais que le premier des suzerains féodaux. Mais, d'un autre côté, il héritait, en même temps que du domaine des anciens rois, des droits et du prestige attachés à l'idée même de la royauté. En faisant roi un des grands feudataires, les grands croyaient peut être avoir mis la royauté en tutelle; en réalité, ils l'avaient mise en harmonie avec la société nouvelle; ils lui avaient donné une base territoriale solide; ils l'avaient associée à une puissance seigneuriale héréditaire. Les successeurs de Hugues Capet se souviendront toujours du double caractère de leur pouvoir, et feront servir les règles mêmes de la société féodale à la reconstitution de l'autorité monarchique, en rattachant peu à peu tous les fiefs à leur domaine, et en subordonnant un à un tous les droits des vassaux à leur souveraineté absolue.

On a prétendu que si Hugues fut soutenu par l'épiscopat, il eut contre lui le clergé régulier, et qu'une grande partie des seigneurs lui refusèrent l'obéissance. Ces assertions sont inexactes. Il eut des adversaires dans le clergé séculier, comme dans le clergé régulier, l'archevêque de Sens Séguin aussi bien que l'abbé de Fleury-sur-Loire Abbon, mais ce sont là des exceptions. Il en fut de même de l'opposition qu'il rencontra chez Albert de Vermandois ou dans quelques rares seigneuries du Midi, où l'on attendit plusieurs années avant de dater les chartes d'après les années de son règne. A voir les choses dans leur ensemble, l'élévation de Hugues fut accueillie avec faveur dans tout le royaume. L'Aquitaine elle-même le reconnut immédiatement et, aux frontières extrêmes du royaume, le comte Borel de Barcelone s'empressait de réclamer son secours contre les Sarrasins.

Hugues prenait d'ailleurs au sérieux sa dignité nouvelle. Il obligeait Séguin et Albert de Vermandois à se soumettre, et, malgré l'opposition d'Adalbéron, qui s'étonnait de trouver en lui un maître, il réglait d'avance la question de succession au trône en faisant, dès le 25 décembre 987, couronner roi à Orléans son fils Robert. Il rêva même un instant de lui faire épouser une princesse grecque; puis il se contenta de le marier avec Rozala-Suzanne, fille du roi d'Italie Bérenger, et veuve d'Arnoul Il, comte de Flandre (988). Ce mariage de pure politique, avec une vieille femme, ne plut guère au jeune Robert. Il avait à peine dix-neuf ans qu'il répudiait Suzanne (991) et formait avec Berthe, la femme d'Eudes de Chartres, une liaison qui le mit en lutte avec son père.

A peine Hugues croyait-il avoir assuré la couronne à son fils qu'une attaque imprévue vint mettre en péril la nouvelle royauté. Charles de Lorraine, d'accord avec le fils naturel de Lothaire, Arnoul, prêtre de l'Église de Laon, s'empara de cette ville par surprise en mai 988, et y fit prisonniers l'évêque Ascelin et la reine Emma. En vain Hugues vint à deux reprises mettre le siège devant la ville; Charles le repoussa, et en août 989 il remporta un succès encore plus éclatant en s'emparant de Reims. Cette ville lui fut livrée par le même Arnoul, que Hugues avait eu l'imprudence de faire élire archevêque après la mort d'Adalbéron, arrivée le 23 janvier 989. Hugues fut tiré de cette situation vraiment critique par les intrigues d'Ascelin qui avait réussi à s'échapper de Laon. L'évêque feignit de se réconcilier avec Charles, et le livra par trahison au roi de France, avec sa femme, trois de ses enfants et l'archevêque Arnoul, le 30 mars 991.

Débarrassé de son rival, qu'il tint enfermé à Orléans jusqu'à sa mort (entre 992-995), Hugues eut encore en 991 l'heureuse fortune de voir disparaître l'impératrice Théophano qui, depuis son avènement, par un brusque revirement politique, s'était constamment montrée prête à favoriser ses ennemis. Il reprit la même année ou en 992, avec l'aide des Vikings, la forteresse de Melun, dont Eudes de Chartres, allié de Charles de Lorraine, s'était emparé. Enfin Foulques d'Anjou, vassal fidèle de Hugues, entreprit contre Eudes une guerre qui devait durer jusqu'à la mort de celui-ci, le 3 juillet 995.

Hugues n'avait plus rien à redouter pour son pouvoir; mais les affaires ecclésiastiques l'entraînèrent dans des querelles avec la papauté qui durèrent autant que son règne et qui furent d'autant plus graves que l'impératrice Adélaïde, tutrice d'Otton III, intervenait en faveur du pape au nom de la suprématie impériale. Pendant sa lutte avec Charles, Hugues avait en vain demandé au pape Jean XV de se prononcer contre Arnoul de Reims. Dès que Charles fut en prison, il se vengea et d'Arnoul et du pape en faisant déposer l'archevêque par un concile tenu au monastère de Saint-Basle, à Verzy, près de Reims (17 et 18 juin 991), ou les Pères, non contents d'agir sans attendre l'approbation pontificale, dressèrent un véritable acte d'accusation contre les abus de la curie et les vices des papes. Gerbert, réconcilié avec Hugues après avoir un instant suivi le parti de Charles, fut élu archevêque. Jean XV, qui avait envoyé son légat Léon au synode d'Aix-la-Chapelle en 992, pour examiner l'affaire d'Arnoul, cita à Rome les rois et les évêques français, et en 994, après la réunion à Ingelheim d'un nouveau concile allemand qui se prononça contre les décisions de Saint-Basle, il excommunia Gerbert et les évêques ses partisans. Un concile français, tenu à Chelles sous la présidence de Robert en 994 ou 995, repoussa les prétentions du pape, et lorsque le légat Léon convoqua à Mouzon, pour le mois de juin 995, un synode où les évêques de France et d'Allemagne devaient siéger ensemble, Hugues défendit aux prélats français de s'y rendre. Gerbert seul y parut; on ne décida rien, et, malgré un nouveau synode tenu en France en 995 ou 996, l'affaire était encore en suspens quand le pape Jean XV mourut (avril 996) et fut remplacé par Grégoire V. Peu de mois après, le 24 octobre 996, Hugues Capet mourait à Paris, d'une maladie éruptive.

Hugues a été diversement jugé, par les contemporains et par la postérité. Tandis que le chroniqueur Richer fait l'éloge de ses talents et de ses vertus; d'autres chroniques, celles de Sens en particulier, parlent de lui avec dédain et ne voient en lui qu'un usurpateur. Cette tradition hostile aboutit, dans la chanson de gestede Hue Capet, à faire de lui le fils d'un boucher de Paris. Autant que nous pouvons en juger, Hugues, sans avoir la valeur de son père, a été un homme à la fois habile et heureux. Il a été servi par les circonstances, mais il a su aussi s'en servir. Il semble que l'on peut reconnaître des traits de ressemblance entre lui et quelques-uns des princes les plus remarquables de la dynastie capétienne, Philippe-Auguste, Philippe le Bel, Charles V, rusés, patients, persévérants, cherchant les avantages solides plutôt que les succès brillants, préférant la prudence du bon politique à la gloire du pieux chevalier. Comme eux, Hugues fut un fidèle serviteur et un allié de l'Église. Il était l'ami de saint Maïeul de Cluny et montrait sa dévotion par son ardeur à prendre part aux cérémonies religieuses et à travailler à la réforme monastique. Il réforma Saint-Magloire, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Riquier, Saint-Valéry. Il s'efforça d'introduire la réforme à Saint-Denis, et fit droit aux réclamations d'Abbon de Fleury contre l'évêque Arnoul d'Orléans, bien qu'Abbon eût été le défenseur d'Arnoul de Reims à Saint-Basle, et fût accusé d'avoir excité une sédition de moines au synode de Saint-Denis de 994.

Sans doute, Hugues, comme ses premiers successeurs, n'a pas eu encore une conscience bien nette de la politique imposée à la royauté nouvelle par le caractère à demi féodal de son pouvoir; il a été plutôt le continuateur des derniers Carolingiens que l'initiateur d'un régime nouveau; enfin sa puissance comme roi ne nous apparaît guère comme supérieure à celle du duc de France. Néanmoins il sut, après avoir réduit ses ennemis à l'impuissance, assurer à son fils la succession pacifique au trône, préparer l'établissement de l'hérédité dynastique, resserrer l'alliance entre la royauté et l'Église, et maintenir l'indépendance de la France vis-à-vis de l'empire allemand. (G. Monod).

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