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Richard Francis
Burton est un voyageur, écrivain et linguiste, né
le 19 mars 1821 à Barhamhouse, dans le comté de Herts, mort
en 1890. En 1842, étant au service de la Compagnie des Indes, il
étudia les langues orientales. En 1844, envoyé dans le Sindh
avec son régiment, il fit une excursion à Goa et aux Nilgherries
ou Montagnes Bleues et publia successivement : Goa and the Blue Mountains
(1851); Sindh and the Races that inhabit the Valley of the Indus
(1851); Falconry in the Valley of the Indus (1852). II apprit la
langue parlée à Moultan et en écrivit une grammaire;
il fit des excursions chez les tribus les moins connues, sous les haillons
d'une robe de derviche. Plus tard, il songea à visiter Médine
et La Mecque où aucun Eruopéen
n'avait pu pénétrer depuis le voyageur suisse Burckhardt.
Il reçut pour cette entreprise l'appui de la Société
de géographie de Londres, et s'embarqua
pour Suez en 1853. Il voyagea en se faisant passer pour Afghan, sous le
nom de Mirza Abdullah. Il a laissé une relation de ce curieux et
audacieux voyage : Pilgrimage to El Medinah and Meccah (1855, 3
vol.).
Richard Burton organisa plus tard une expédition
dans le pays des Somali ,
avec le lieutenant Speke comme second, et deux
officiers indiens, les lieutenants Stroyan et Herne. Son but était
de visiter Harrar, qu'une trentaine de voyageurs
avaient vainement tenté d'atteindre. Il y réussit, déguisé
en Arabe, mais les voyageurs furent attaqués de nuit à Berbera
par les naturels, Stroyan fut tué, Burton et Speke furent grièvement
blessés et parvinrent non sans peine à s'échapper.
Burton publia First footsteps in Eastern Africa, ouvrage qui contient
une grammaire du dialecte de l'Harar. Il fut ensuite envoyé en Crimée
comme chef de l'état-major de la cavalerie irrégulière.
Le plus célèbre voyage de
Burton fut celui qu'il entreprit dans la région des grands lacs
de l'Afrique ( L'exploration
de l'Afrique). En 1836, la Société de géographie
de Londres le chargea de reconnaître l'existence des grands lacs,
d'en relever la position exacte, et de les étudier au point de vue
géographique et commercial; le but était en réalité
la recherche des sources du Nil. Burton se fit adjoindre le capitaine Speke
et les deux voyageurs débarquèrent à Zanzibar le 19
décembre1856, mais ils ne commencèrent leur exploration qu'en
juin 1857. Ils employèrent ce temps à recueillir des informations
et à apprendre la langue kisaouahili. lis passèrent par Zoungonrero
et Kazeh et suivirent en partie la vallée d'une grande rivière
qui coulait vers l'ouest; puis, un jour, ayant remarqué un scintillement
brillant à travers des feuillages, ils virent bientôt apparaître
les eaux d'un lac immense. C'était le lac que les indigènes
appellent Tanganyika et les Arabes Oudjidji (Ujiji), du nom d'une ville
de la côte orientale.
Richard Burton et John Speke l'explorèrent
dans sa partie septentrionale, mais sans pouvoir en atteindre l'extrémité.
Onze semaines après le jour où ils avaient vu le Tanganyika,
ils revinrent à Kazeh où Burton, atteint par la fièvre,
dut s'arrêter; Speke se remit en route le 9 juillet 1858 à
la recherche d'un autre grand lac dont on lui avait signalé l'existence
au nord de Kazeh; il l'atteint, c'était le lac Nyanza (que Speke
rebatisera du nom de la reine d'Angleterre de l'époque, Victoria).
Speke pensa que le Nil se reliait à ce lac, et, à son retour
auprès de Burton, il lui déclara qu'il avait trouvé
les sources du Nil. Les preuves qu'il en donnait étaient à
vrai dire insuffisantes, mais Burton en conçut un véritable
dépit et ce fut la cause d'une rupture entre les deux voyageurs.
De retour en Angleterre, Burton publia sur ce voyage : Lake Regions
of Equattorial Africa (1860, 2 vol.).
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Richard
Burton, par A. Letchford (1889).
En avril 1860, Richard Burton visita le
pays des Mormons
et la Californie
et publia : The City of the Saints (1861). Nommé consul d'Angleterre
dans la baie de Biafra, il fit l'ascension du mont Cameroun qu'aucun Européen
n'avait tentée : Abeokuta and the Cameroons mountains (1863,
2 vol.). En avril 1863, il pénétra sur le territoire des
Fan, peuple anthropophage signalé par du
Chaillu Il eut aussi a remplir une mission difficile auprès
du roi de Dahomey, et il en rendit compte dans son ouvrage: A mission
to Gelele, King of Dahomey
(1864, 2 vol.). Burton fut nommé
consul à São
Paulo, au Brésil, à la fin de 1864 ; il explora
la province et une partie de l'Amérique du Sud
(Explorations of the highlands of the Brazils, 1868, 2 vol., et
Letters from the battlle-fields of Paraguay, 1870). Consul à
Damas de 1868 à 1872, il en profita pour visiter la Syrie (Unexplored
Syria, en collaboration avec Drake, 1872, 2 vol.). Il fit ensuite une
excursion en Islande (Ultima Thule, 1875, 2 vol.), puis il passa
au consulat de Trieste. En 1876 et 1877,
Burton visita le Midan (The Gold Mines of Midian and the ruined Midianite
Cities, 1878, et The Land of Midian revisited, 1879, 2 vol.).
En 1882, il fit avec le commandant
Verney Cameron
une exploration dans la colonie de la Côte-d'Or, sur la côte
de Guinée (To the Gold Coast for gold 1883, 2 vol.). Enfin,
en 1883, il a fait un voyage au Maroc.
Le capitaine Richard Burton a fourni comme
voyageur une remarquable carrière. A ses travaux géographiques,
dont nous n'avons cité que les principaux, il faut ajouter quelques
publications littéraires, entre autres des traductions des oeuvres
de Camoëns, des Mille et Une Nuits
et du Kâmasûtra ( Kâma ),
dont il a été le premier traducteur dans une langue européenne.
Il connaissait aussi une trentaine de langues. Mme Burton, née Isabel
Arundell et appartenant à une très ancienne famille catholique
d'Angleterre, a collaboré à plusieurs des ouvrages de son
mari. Elle a publié elle-même : Inner Life of Syria (1875,
2 vol.); Arabia, Egypt, India (1879).
(G. Regelsperger).
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En
bibliothèque - L'Année
géographique, par Vivien de Saint-Martin, et 2e série
par C. Maunoir et H. Duveyrier (passim). - Hitchman, Richard F. Burton;
Londres, 1887, 2 vol. - Richard Burton et John Speke, Aux sources du
Nil, Payot, 1991.
En
librairie - Richard Burton, Les
Voyages à la Mecque et chez les Mormons, Pygmalion, 2001. -
Kama
Soutra illustré, Gremese International, 1996.
B.
Paternostre de la Mairieu et Haroun Tazieff, A la source du Nil, les
mille collines du Rwanda, Pierre Téqui. - Jan Czekanowski, Carnets
de route au coeur de l'Afrique (Des sources du Nil au Congo), Noir
et blanc, 2001. - Nicolas Hulot, Afrique (t. 2 : De Zanzibar
aux sources du Nil), Gallimard, 1997.
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Charles Edward
Burton est un astronome né à Barton (Cheshire) le
16 septembre 1846, mort le 9 juillet 1882. Il entra en 1868, comme aide-astronome,
à l'observatoire de lord Rosse, accompagna
la mission envoyée en Sicile, en 1870, à l'occasion de l'éclipse
de Soleil
du 22 décembre, puis celle envoyée à Rodriguez en
1874 pour le premier passage
de Vénus
sur le Soleil, et profita de ce dernier séjour pour observer avec
un réflecteur de douze pouces, construit par lui, diverses nébuleuses du
ciel austral (30 Doradus ,
dans le Grand Nuage de Magellan ,
Eta Carinae ,
etc.). De retour à Greenwich, il passa une année à
mesurer les photographies rapportées par l'expédition, lut
attaché de 1876 à 1878 à l'Observatoire de Dunsink,
près de Dublin, et se livra, lors de
l'opposition
de Mars
de 1879, à d'intéressantes constatations qui allaient dans
le sens de la confirmation de l'existence des bandes parallèles
découvertes en 1877 par Schiaparelli
à la surface de la planète ( Les
Canaux de Mars ).
Il se préparait à se rendre au Cap pour le second passage
de Vénus lorsqu'il succomba à la rupture d'un anévrisme.
Savant distingué et habile observateur, Burton a inventé
en 1880, avec Howard Grubb, un nouvel instrument, le ghost micrometer
(micromètre spectral). (Léon Sagnet).
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En
bibliothèque - Il avait fourni
une série de travaux astronomiques, du plus haut intérêt,
aux recueils des Royal Irish Academy et Royal astronomical Society, dont
il était membre, et à diverses autres publications scientifiques.
Citons parmi les plus importants de ces mémoires : Note on the
Appearence presented by the fourth satellite
[ Callisto ]of
Jupiter
in transit in the years 1871-13 (Monthly
Notices, XXXIII, 472); On the Aspect of Mars at the oppositions
of 1871 and 1873 (Trans. Royal Irish Acad., XXVI, 427); On
Recent Researches respecting the minimum visible in the microscope
(Proceed. Royal Irish Acad., sér. Il, III, 248); Note
on the aspect of Mars in 1881-82 (Copernicus, II, 91). |
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