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Paul Broca

Pierre Paul' Broca est un chirurgien et anthropologue né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) le 28 juin 1824, mort à Paris le 9 juillet 1880. Il se destinait à l'Ecole polytechnique vers laquelle le portait son goût pour les hautes mathématiques; diverses circonstances firent changer sa décision, et en 1841 il commença à Paris l'étude de la médecine. Nommé interne en 1844, il devint en 1846 aide d'anatomie de la Faculté, en 1848 prosecteur; il fut reçu docteur en 1849 et, en attendant le concours d'agrégation qui ne devait avoir lieu qu'en 1854, il fit à l'École pratique, comme professeur particulier, des cours de chirurgie et de médecine opératoire qui lui valurent une grande popularité parmi les élèves. Il était déjà connu par de nombreux travaux; les bulletins de la Société anatomique de cette époque contiennent de lui des recherches restées célèbres sur la pathologie des cartilages, sur l'anatomie et la physiologie du rachitisme, sur la pathogénie des pieds-bots, etc. 

En 1853, il fut nommé après un brillant concours agrégé de la Faculté et en même temps chirurgien des hôpitaux, en 1867, membre de l'Académie de médecine et professeur à la Faculté. Dans l'intervalle, il publia des travaux considérables sur le cancer, sur les luxations sous-astragaliennes, sur la galvanocaustie, sur les anévrismes, etc. Le traité Des anévrismes et de leur traitement (Paris, 1856. in-8) suffirait à lui seul pour honorer sa mémoire;le Traité des tumeurs (Paris, 1866-1869, 2 vol. in-8), resté inachevé, est une oeuvre remarquable au point de vue chirurgical, abstraction faite des discussions théoriques; c'est de 1861 à 1865 qu'il fit ses célèbres recherches sur les fonctions et les localisations cérébrales, et identifia la zone impliquée dans le traitement de la parole, région de la troisième circonvolution frontale que depuis on appelle l'aire de Broca.

Dans le même intervalle, Broca fonda la Société d'anthropologie On peut du reste à bon droit le considérer comme le créateur de la science anthropologique. Une fois nommé professeur, il obtint un laboratoire, composé de deux pièces, au-dessus du musée Dupuytren, et qui fut le point de départ de l'Institut anthropologique. C'est aussi à ce moment qu'il commença ses recherches sur l'anatomie comparée des primates; en même temps il s'efforça de compléter, par l'invention de nouveaux instruments craniométriques et anthropométriques, le matériel instrumental de l'anthropologie physique; ses connaissances approfondies en mathématiques lui furent d'un grand secours dans cet ordre de recherches. Lorsqu'en 1868, le ministère Duruy constitua l'Ecole pratique, le laboratoire de Broca fut compris parmi les laboratoires de recherches, et le savant anthropologue y institua aussitôt un enseignement qui se développa vite et ne fut interrompu que par la guerre. 
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Broca.
Paul Broca (1824-1880).

A ce moment, Broca était à la Pitié (depuis 1868) en qualité de professeur de clinique; dès le début du siège, la Pitié fut encombrée de blessés, et il se consacra tout entier à la chirurgie et à l'administration hospitalière; il avait été nommé membre du triumvirat qui dirigeait alors l'Assistance publique; il était en outre à la tête d'une importante ambulance établie dans l'hôtel de Chimay; pendant la Commune il n'abandonna pas ses blessés, ni l'administration de l'Assistance publique, privée de son directeur qui; s'était enfui à Versailles; il réussit à sauver la caisse des hôpitaux qui contenait soixante-quinze millions de francs, et à l'envoyer à Versailles dans une charrette chargée de pommes de terre.

C'est à la même époque qu'il commença à former l'admirable collection de moules cérébraux qui constitua l'une des principales richesses du laboratoire d'anthropologie. En reprenant son enseignement après la guerre, Broca fonda la Revue d'anthropologie (janvier 1872), puis en 1876 réussit à fonder l'Ecole d'anthropologie, en dépit de la résistance acharnée du parti clérical et de tous les obstacles qu'il lui suscita, mais ce n'est qu'en 1878, après les élections sénatoriales qui venaient consolider la République, que l'autorisation des cours devint collective et permanente, et que l'enseignement fut même encouragé par des subsides du gouvernement. Ainsi se trouva fondé l'institut anthropologique, comprenant la Société d'anthropologie, le laboratoire et l'école.

Dans les dernières années de sa vie, Broca avait commencé une série d'études sur la morphologie cérébrale; il voulait faire pour le cerveau ce qu'il avait fait pour le crâne, mais la mort l'empêcha de mener à bonne fin ces études. Les recherches anthropologiques de Broca forment plusieurs volumes sous le titre de Mémoires d'anthropologie; la plupart du reste ont paru dans les Comptes rendus de la Société d'anthropologie et dans la Revue anthropologique

Broca était entré au Sénat peu avant sa mort. Ses travaux, extrêmement nombreux, se trouvent énumérés à la suite d'une notice de Pozzi (Revue d'anthropologie, 1880, 2e sér., t. Il, p. 577). Son éloge a été prononcé par Verneuil et par Trélat (Gazette hebdomadaire de médecine, 1880, p. 477); enfin Hénocque a, avec talent, apprécié l'Oeuvre de Broca (ibid., p. 494). Une statue a été élevée à Broca, en 1887, en face de la Faculté de médecine de Paris. (Dr. L. Hn).

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