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Breteuil

Louis-Nicolas Le Tonnelier de Breteuil, baron de Breteuil et de Preuilly,  seigneur d'Azay-le-Féron, Fombaudry, Tournon et autres lieux, est d'abord connu pour avoir été le père de la marquise Emilie du Châtelet, qu'il eut avec sa seconde femme, Gabrielle-Anne de Froulay. Il est né à Montpellier le 14 septembre 1648, septième fils de Louis et de Chrétienne Le Court, lecteur ordinaire du roi le 12 février 1677, envoyé extraordinaire près les princes d'Italie le 18 janvier 1688.  Introducteur des ambassadeurs le 29 novembre 1698, il est mort le 24 mars 1728, âgé de 80 ans.

Originaire du Beauvoisis, où elle possédait le terre de Breteuil, la famille Le Tonnelier était venu s'établir à Paris vers le milieu du XVIe siècle, et avait bientôt occupé d'importantes charges dans la magistrature, les finances et l'armée. Un Claude Le Tonnelier, mort en 1580 et bisaïeul du baron de Breteuil, avait été receveur général des finances de Paris, et son fils, procureur général à la Cour des Aides. Mais l'éclat le plus vif jeté sur la famille l'avait été par le père même du baron de Breteuil, Louis Le Tonnelier, qui mourut en 1685, après avoir occupé les hautes fonctions d'intendant de Paris et de contrôleur général, et dont la terre des Fointenai-Tresigni avait été érigée en marquisat. 

Né en 1648, le dernier de six fils, le baron de Breteuil, fut surtout un homme de cour et de plaisir. Jeune encore, une aventure galante avec la présidente Ferrand, avait fait quelque bruit, et a laissé sa trace dans des lettres d'amour qu'on a souvent placées à côté des Lettres portugaises. Pourvu en 1677 d'une charge de lecteur du roi, puis en 1698, de celle plus relevée d'introducteur des ambassadeurs, qu'il avait achetée du marquis de Bonneuil, et qu'il conserva jusqu'à 1715, il a laissé des Mémoires qui valent mieux que la réputation que lui a faite Saint-Simon et qui donnent de lui une idée beaucoup plus favorable. C'est donc en faisant largement la part de la médisance trop ordinaire au célèbre chroniqueur qu'il faut lire ce portrait qu'il a tracé du baron de Breteuil :

« C'était un homme qui ne manquait pas d'esprit, mais qui avait la rage de la cour, des ministres, des gens en place ou à la mode, et surtout de gagner de l'argent dans les partis, en promettant sa protection. On le souffrait et on s'en moquait. Il avait été lecteur du roi, et il était frère de Breteuil, conseiller d'État et intendant des finances. Il se fourrait fort chez M. de Pontchartrain, où Caumartin, son ami et son parent, l'avait introduit. Il faisait volontiers le capable quoique respectueux, et on se plaisait à le tourmenter. » (Saint-Simon, Mémoires).
Petit-fils d'une Le Fèvre de Caumartin, le baron de Breteuil s'était lui-même allié à cette famille parlementaire, en épousant, le 3 août 1679, Marie-Anne Le Fèvre de Caumartin, sa cousine. Cette alliance, qui rattachait également le baron de Breteuil aux d'Argenson, est à noter en ce qu'elle explique comment Voltaire, très répandu, comme on sait, parmi les membres de ces deux familles, se trouva de bonne heure, vers 1723, en relation avec le père de la docte Émilie. 

Veuf en 1686, le baron de Breteuil s'était remarié, près de onze ans plus tard, le 15 avril 1697, à Gabrielle-Anne de Froulay, issue d'une famille militaire à laquelle appartenait le maréchal de Tessé, et que, par son caractère aussi bien que par ses dignités dans l'ordre de Malte, contribua à illustrer ce bailli de Froulay, dont il est si souvent parlé dans les lettres de madame du Châtelet. Voltaire, qui reçut du bailli ainsi que du chevalier d'Aydie, maints bons offices, ne les appelait jamais que : « les deux preux chevaliers. ». (L. S.).

Louis-Charles-Auguste Le Tonnelier, baron de Preuilly , dit baron de Breteuil est un diplomate français, né au château d'Azay-le-Féron (Indre) le 7 mars 1730, mort à Paris le 2 novembre 1807. Il sortait d'une famille de robe qui exerçait, depuis le commencement du XVIIIe siècle, Une certaine influence politique. 

Après quelques années de services militaires, il entra dans la diplomatie où sa pénétration, son audace et son activité lui valurent de bonne heure une grande autorité. Dès 1758 il était ministre plénipotentiaire de France à Copenhague. Il fut quelque peu mêlé à cette correspondance secrète que Louis XV entretenait dans diverses cours pour contrôler ou contrecarrer au besoin la politique de ses propres ministres. 

En 1769 il représentait la France en Suède où il préparait de toutes ses forces la restauration de l'absolutisme royal, qui devait être accomplie quelques années après par Gustave III.

Il passa ensuite par l'ambassade de Vienne, où il fut supplanté par le cardinal de Rohan, reçut en échange celle de Naples et fut envoyé de nouveau en Autriche (1778) où il eut à déjouer les projets de Joseph Il sur la Bavière. Rappelé en France, il devint ministre d'Etat (1783) et fut peu après chargé du département de la maison du roi.

Il était absolument réfractaire à l'esprit de la Révolution. Aussi fit-il une vive opposition aux plans de Calonne, qui proposait en 1787 de faire quelques concessions au Tiers état. Il perdit à cette époque son portefeuille. Mais il n'en demeura pas moins à Versailles et fut l'âme de la coterie féodale et absolutiste qui s'agitait en 1788 et 1789 autour de Marie-Antoinette. Il ne tint pas à lui que les Etats généraux ne fussent pas réunis. Après le serment du Jeu de Paume (28 juin 1789), c'est lui que la cour chargea de préparer le coup d'Etat qui devait, pensait-elle, étouffer la Révolution naissante. 

Necker fut renvoyé et Breteuil fut mis à la tête d'un nouveau ministère. C'est à cette provocation que les Parisiens répondirent par la prise de la Bastille (14 juillet). Breteuil émigra, se retira en Suisse et fut quelque temps vis-à-vis des cours absolutistes la représentant attitré (quoique secret) de la politique contre-révolutionnaire de Louis XVI. Mais il s'entendit mal avec Calonne aussi bien qu'avec les princes exilés, et ses pouvoirs finirent par lui étre retirés.

L'histoire le perd à peu près de vue en 1792. Il vécut à Hambourg depuis cette époque jusqu'en 1802, époque où il rentra en France. Il ne joua de rôle politique ni sous le Consulat ni sous l'Empire. En lui s'éteignit la lignée masculine des barons de Preuilly. (A. Debidour).

Achille Charles-Stanislas-Emile Le Tonnelier, comte de Breteuil est un homme politique français, né à Paris le 29 mars 1781, mort à Paris le 3 juin 1864. II était de la Famille du précédent. Orphelin de bonne heure, il ne quitta pas la France pendant la Révolution.

Vers l'âge de vingt ans il entra à l'Ecole polytechnique. Mais à peine en était-il sorti qu'il se voua à l'administration et à la diplomatie. Il fut quelque temps attaché au cabinet de l'économiste Jollivet, alors chargé d'organiser les nouveaux départements de la rive gauche du Rhin. Talleyrand, à partir de 1805, l'employa dans ses négociations avec le Wurtemberg. 

Breteuil fit partie de la légation française à Stuttgart. Auditeur au conseil d'Etat en 1809, il fut envoyé  à Vienne, auprès de Napoléon, qui le nomma gouverneur de la province de Styrie; il passa de là dans la Basse-Carniole, rentra en France comme préfet de la Nièvre et alla en 1813 administrer le département des Bouches-de-l'Elbe. 
Rallié à la Restauration (1844), il devint maître des requêtes au conseil d'Etat, passa par diverses préfectures et fut nommé pair de France en décembre 1823. Il fit partie de la Chambre haute, mais sans y jouer un rôle bien actif, jusqu'en 1848.

La seconde République le relégua dans la vie privée. Mais Louis-Napoléon le fit entrer dans le Sénat après le coup d'Etat (26 janvier 1832). Il y passa fort obscurément les douze dernières années de sa vie. (A. Debidour). 

Henri-Charles-Joseph Le Tonnelier marquis de Breteuil est un homme politique français, né à Paris le 17 juillet 1847 et mort le 4 novembre 1916.

Il fut d'abord officier de cavalerie : sous-lieutenant le 1er octobre 1868, à vingt ans; chevalier de la Légion d'honneur en 1870; lieutenant en septembre 1871; capitaine au 5e régiment de hussards en mars 1875. II n'entra dans la vie politique qu'au moment du coup d'Etat du 16 mai 1877. Candidat officiel du gouvernement du maréchal de Mac-Mahon aux élections qui eurent lieu le 14 octobre 1877, en suite de la dissolution de la Chambre, il fut élu député pour l'arrondissement d'Argelès (Hautes-Pyrénées) avec 6502 voix contre 3456 données à Alicot, député républicain sortant, un des 363 qui protestèrent par leur vote contre les actes du ministère de Broglie-Fourtou. 

Breteuil fit partie du groupe bonapartiste de « l'appel au peuple ». Il fut battu aux élections générales le 24 août 1881 par Alicot, qui obtenait 5354 voix, alors qu'il n'en recueillait plus que 3636. Aux élections du mois d'octobre 1885, porté sur la liste monarchique, il fut élu par 29,610 voix, alors que Devès, ancien ministre, qui arrivait le premier de ta liste républicaine, n'obtenait que 19,528 voix. 

Breteuil revendiquait le titre héréditaire de chevalier de Malte; il était un des douze du comité de l'union des droites, et il a semblé, notamment dans un discours très retentissant qu'il prononça à Marseille, au mois de novembre 1888, qu'il ne voulait pas combattre le parti représenté par le général Boulanger. Breteuil a été un des orateurs en renom de l'union des droites. (Louis Lucipia).

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