 | Bonheur (Marie Rosa). - Peintre et sculpteur née à Bordeaux la 22 mars 1822, morte en 1899. Son père, le peintre Raymond Bonheur, fut son premier maître; elle reçut plus tard les leçons de L. Cogniet. En 1829, son père vint s'établir à Paris avec sa famille; des revers de fortune étant venus les assaillir, la jeune Rosa fut retirée de pension à l'âge de douze ans, et se mit à travailler avec ardeur pour venir promptement en aide à son père, resté veuf avec quatre enfants, et n'ayant que ses pinceaux pour moyens d'existence. Elle fit de nombreuses études aux abattoirs et dans la campagne; pour parer aux désagréments qu'une jeune fille de son âge eût pu rencontrer dans ses longues séances aux champs, ou parmi des hommes sans éducation, elle revêtit fréquemment le costume masculin. En 1841, Rosa Bonheur débuta au Salon par des études de Lapins, de Chèvres et de Moutons; l'année suivante, elle exposa, avec ses tableaux d'animaux, une terre cuite, Brebis tondue. Au Salon de 1843, avec un tableau de Chevaux, parut un Taureau, sculpture plâtre. Sans entrer dans la nomenclature détaillée, forcément un peu sèche, des tableaux d'animaux qu'elle a exposés depuis, et qui tous se sont fait remarquer par de sérieuses qualités de dessin et de couleur, sur des fonds de paysage parfois un peu lourds et plombés, mais toujours pleins de caractère, nous signalerons les toiles qui ont reçu des récompenses ou qui ont pris place dans nos collections publiques. Dès 1845, Rosa Bonheur avait reçu une médaille de troisième classe; le Labourage nivernais (S. 1848) lui valut une médaille de première classe. A la suite du Marché aux chevaux de Paris (S. 1853), belle toile pleine de mouvement et qui restera peut-être le chef-d'oeuvre de l'artiste, elle fut exemptée de l'examen du jury d'admission, par décision spéciale du 27 juillet 1853. L'Exposition universelle de 1855 fut un triomphe pour Rosa Bonheur, et la mit hors de pair comme peintre d'animaux; une médaille de première classe lui fut décernée. De cette même année date la Fenaison en Auvergne. En 1865, l'artiste reçut la croix de la Légion d'honneur. A l'Exposition universelle de 1867 figurèrent: les Poneys de l'île de Skye (Ecosse ), les Moutons en barque (Écosse), les Cerfs traversant un espace découvert et le Berger béarnais, tableaux qui ont été popularisés par la gravure, et qui valurent à leur auteur une médaille de deuxième classe. Depuis le Salon de 1869, où Rosa Bonheur envoya une aquarelle : les deux Taureaux et la Grenouille, elle a cessé d'exposer en France , travaillant presque exclusivement pour des amateurs anglais. Son portrait a été peint par son frère Auguste Bonheur (1848; par Mme Herbelin (1857) et par Ed. Dubufe (1861, lithog. par Sirony) . (Ad. Thiers). | |