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00 N, 98 00 E
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La Birmanie
est un Etat de la péninsule indochinoise
riverain du golfe du Bengale. Il est indépendant
depuis 1948 et auparavant colonie britannique (l'occupation du pays remontant
à 1885). Ce pays est borné au Nord par les montagnes chinoises
du Yun-nan et du Tibet ,
au Nord-Ouest, à l'Ouest par l'Inde
(Assam) et par le Bangladesh, à l'Est
par le Laos et la Thaïlande .
La superficie de la Birmanie est de près de 678 500 km² et
sa population de 43 millions d'habitants environ.
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Carte
de la Birmanie.Source : The
World Factbook.
(Cliquer
sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).
Relief
du sol.
Au point de vue de la structure du sol,
la Birmanie forme un vaste plateau, adossé aux très hautes
montagnes du Nord, incliné vers le Sud, et sillonné de grandes
rivières qui y tracent des vallées profondes et parallèles.
Sur la frontière du Tibet et de l'Assam, entre le Brahmapoutre
et le haut Iraouaddy, s'elèvent les massifs du Pat-Kot qui dépassent
5000 m; le point culminant, tout au Nord du pays, est le Hkakabo Razi,
qui culmine à 5881 m. De ces massifs se détachent, à
l'Est, de hautes chaînes, qui se prolongent vers le Sud entre l'Irraouaddy
et le Salouen, traversées par des cols
relativement bas (2500 à 3000 m) qui mènent de Birmanie en
Chine .
Elles s'abaissent au Sud du Tapeng, affluent de gauche de l'Iraouaddy,
sous le nom de Chan-Yoma, système montagneux d'environ 1000 m d'altitude,
et projettent sur le fleuve, près de Mandalay, le pic isolé
du Nattik. Toujours au Sud, le massif du Nattoung (2500 ) sépare
les vallées du Sittang et du Salouen et se prolonge dans la Birmanie
méridionale par les collines du Pegou-Yoma sur la rive gauche de
l'Iraouaddy. A l'Ouest du fleuve, les massifs du Pat-Koi se continuent
du Sud par des chaînes moins hautes, montagnes du Munnipour et du
Tipperah, et par l'Arakan-Yoma qui longe la côte du golfe du Bengale,
et ne dépasse pas 2 600 m. D'autres chaînes portant toutes
le nom générique de « Yoma », sillonnent à
l'intérieur le pays birman, orientées, en général,
du Nord au Sud, et parallèle au cours de l'Iraouaddyy, du Sittang
et du Salouen.
Hydrographie.
Les cours d'eau de la Birmanie offrent
tous le même caractère. Ce sont des rivières à
vallées étroites, coulant, du Nord au Sud, entre les rangées
des « Yoma ». Le principal est l'Irraouaddi,
le fleuve non pas le plus long, mais le plus considérable et aussi
le plus facilement navigable de l'Indochine. Il descend du Tibet et c'est
déjà un grand cours d'eau à Bhamo où commence
la navigation régulière, au pied des montagnes du Yun-nan.
La vallée moyenne forme la véritable Birmanie, et renferme
tous les centres importants. C'est en même temps la grande artère
qui mène du golfe du Bengale
au Yun-nan, et c'est pour la posséder que les Anglais
conquirent la Birmanie dont l'Iraouaddy faisait peur eux presque toute
l'importance. Son affluent le plus notable est la petite rivière
du Tapeng, dont la vallée ouvre dans les montagnes de l'Est une
route vers la Chine. C'est le chemin qu'ont suivi
presque tous les explorateurs qui ont cherché à ouvrir une
voie commerciale entre le Yun-nan, et la Birmanie.
A l'Est de l'Irraouaddi
coule le Sittang, rivière encaissée et rapide, dont la Birmanie
ne possède d'ailleurs que la vallée supérieure. Le
Salouen,
vaste fleuve aux crues énormes, plus long que l'Iraouaddy, et qui
descend comme lui du Tibet, a aussi en Birmanie la partie moyenne de son
cours. Il traverse une des parties les plus désertes et les moins
accessibles du pays birman. Enfin le plus long des fleuves de l'Indochine,
le Mékong, au sortir des vallées
du Yun-nan, pénètre dans le Laos birman, et arrose la partie
la plus orientale des Etats Chans.
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Le
delta de l'Irrrawady. C'est
une région basse, sud de la Birmanie, qui joue un rôle majeur
dans
les secteurs de la pêche et de la culture du riz. Elle a été
dévastée en mai 2008 par le
cyclone
Nargis qui a fait, selonles estimations officielles, 84,500
morts et 53 800 disparus.
Climat.
Toutes ces vallées sont situées
dans la zone tropicale : la Birmanie a le climat, la flore et la faune
des régions analogues de l'Inde
et du reste de la péninsule l'Indochinoise. Elle a les deux saisons
tropicales, la saison sèche et l'hivernage avec les pluies chaudes
et torrentielles qui alimentent le débit énorme de ses fleuves,
malgré leurs bassins peu étendus. Mais, pays de plateaux
et de montagnes élevées, elle offre aussi des régions
tempérées et même froides, comme les hautes vallées
qui sont sur la frontière chinoise. Ainsi les plantes tropicales
deviennent plus rares à mesure qu'on s'élève dans
l'intérieur : le bois de teck, notamment, si abondant dans le bassin
inférieur de l'Iraouaddy, ne croît pas dans la Birmanie septentrionale.
De même pour les animaux : ce sont ceux de l'Inde, mais l'éléphant
ne se rencontre pas au delà du 22° latitude Nord. et dans les
montagnes du Nord on trouve la faune du Tibet et de la Chine
orientale, le musc, etc. Là encore se montre nettement ce caractère
de pays de transition, de lieu de passage entre la Chine et l'Inde, qui
apparaît partout comme le caractère principal du pays birman,
et qui en fait l'importance et l'originalité.
Productions
et commerce.
Sans avoir la fertilité de la Birmanie
méridionale, la haute Birmanie produit cependant aussi beaucoup
de riz; on en a compté plus de cent espèces. Il forme la
base de la nourriture des habitants. On y cultive aussi le maïs et
le millet, mais en petite quantité. La canne à sucre pousse
facilement dans la vallée de l'Iraouaddy, mais elle est peu cultivée
et les paysans ne consomment guère qu'un sucre de qualité
très inférieure qu'ils retirent du jus de certains palmiers.
Le cocotier y est rare, mais les autres arbres à fruit de l'Inde,
le manguier notamment, y abondent. Enfin les populations des montagnes
du Nord cultivent une variété locale de thé, inférieur
d'ailleurs à celui de la Chine. Quant aux plantes qui servent à
l'industrie, il n'y a guère à citer que le coton, qu'on rencontre
partout, mais surtout dans les cantons du haut Iraouaddy, et l'indigo.
Dans les forêts on trouve quelques essences recherchées, le
bois de teck notamment.
Les animaux
sont ceux de l'Inde. On trouve dans les forêts l'éléphant
et le rhinocéros ,
le tigre et le léopard. Les oiseaux sont nombreux et les rivières
sont très poissonneuses. Les animaux domestiques sont le boeuf et
le buffle, qui servent surtout de bêtes de trait, et enfin le cheval.
Les petits chevaux birmans sont d'une race sobre et dure à la fatigue.
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Le
lac Inle, dans l'Etat Chan (Est de la Birmanie). Ce lac est surtout
connu pour les pêcheurs
locaux
qui pratiquent un style d'aviron particulier, maniant une rame avec la
jambe. Lac Inle est
également
doté d'une forte industrie de tissage et de jardins flottants. Images
: The World Factbook.
La Birmanie a surtout des richesses minérales.
On trouve l'or en petite quantité dans le pays Chan et dans les
sables de presque toutes les rivières, et quelques gisements argentifères
vers la frontière chinoise. Il y a aussi des mines d'étain,
de cuivre et de fer. Le principal gisement de fer se trouve dans la montagne
de Pouk-pa, à l'Est de Pagan (Bagan). La Birmanie possède
aussi des gisements de pierres précieuses, rubis, saphirs, améthystes
et béryls, qui sont situés à 70 kilomètres
environ de Mandalay vers le Nord-Est. Les carrières de jade sont
surtout importantes. C'est à Mogoung, au Nord de Bhamo, que se trouve
la principale exploitation. Le jade est exporté en Chine
où il est très recherché. La Birmanie, enfin, possède
aussi du pétrole, qui, avec le gaz, est aujourd'hui sa grande richesse,
et explique beaucoup de l'intérêt que les Occidentaux portent
aux remous que le pays connaît.
Malgré ses
richesses potentielles, la Birmanie pâtit d'une politique économique
inefficace. L'échec de « la voie birmane vers le socialisme,
» a conduit la junte au pouvoir à prendre des mesures
au début des années 1990 pour libéraliser l'économie.
Le peu de résultats obtenus, a cependant fait annuler certaines
mesures de libéralisation. Manquant de stabilité monétaire
et fiscale, l'économie souffre de grave déséquilibres
macro-économiques, parmi lesquels une inflation en hausse, une surévaluation
du kyat (la monnaie birmane), et une absence de statistiques fiables qui
pourraient donner une vision réaliste de l'état de l'économie,
et indiquer éventuellement les voies à suivre pour en rectifier
les carences.
La plupart
l'aide internationale au développement a cessé après
que la junte ait réprimé le mouvement démocratique
qui s'est exprimé en 1988, et qu'elle ait refusé de prendre
en compte les résultats des élections législatives
de 1990. Les États-Unis
ont ensuite imposé de nouvelles sanctions, après l'attaque
en mai 2003 contre un convoi où se trouvait la principale opposante
au régime, Aung San Suu Kyi. Des mesures qui surtout pénaliseront
la population, et n'auront aucun effet sur la pérennité de
la dictature.
La plupart les secteurs
productifs continuent d'être les industries extractives, particulièrement
pétrole et gaz, extraction, mais aussi bois de construction, avec
des effets environnementaux destructeurs. Les autres secteurs, tels que
la fabrication et les services, sont entravés par des infrastructure
insatisfaisantes, par des politiques de commerce extérieur imprévisibles,
par la détérioration des système d'éducation
et de santé, ainsi que par une corruption endémique. Une
grave crise bancaire en 2003 a encore dégradé la situation
de l'économie.
Ajoutons que les
statistiques publiées sur le commerce extérieur sont considérablement
minimisées en raison de l'importance du marché noir et due
la contrebande dans les régions frontalières - on estime
souvent que le poids de l'économie souterraine pourrait être
équivalent à celui de l'économie officielle. La Birmanie
est ainsi le second producteur mondial d'opium illicite, avec une production
(en grande partie entre les mains de groupes séparatistes) en 2005
de 380 tonnes (13% de plus qu'en 2004), et on estimait à 40 000
hectares la superficie des terres consacrées à cette culture. |
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