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Bion

Bion de Smyrne est un poète bucolique grec du IIe siècle av. J.C.; qui vécut à Syracuse et mourut empoisonné. Il fut l'élève et le successeur de Théocrite. On possède de lui dix-sept idylles on fragments, qui n'ont pas une grande valeur littéraire, et un poème assez étendu, I'Epitaphe d'Adonis : c'est un chant de douleur brillant et froid. L'Epithalame d'Achille et de Deidamis, où l'on voit Achille déguisé en femme chez les filles de Lycomède, exprime une volupté assez grossière. 

Le nom de Bion est inséparable de celui de Moschus, qui a fait en son honneur un chant funèbre; où il nous donne presque tous les renseignements que nous ayons sur la personne de Bion; leurs oeuvres sont toujours publiées ensemble et très souvent. à la suite des poésies; de Théocrite.  (A.W.).

André Chénier a imité une idylle de Bion :

Loin des bords trop fleuris de Cnide et de Paphos
Effrayé d'un bonheur ennemi du repos, etc.
Bion d'Abdère est un mathématicien grec qui vivait environ 300 ans av. J.-C. Son existence ne nous est connue que par un passage de Diogène Laërce (IV, Biôn), où l'historien grec nous apprend que dix philosophes ont porté le nom de Bion, et que « le quatrième, de la famille de Démocrite, et mathématicien à Abdère, a écrit dans les dialectes attiques et ioniens. C'est lui qui, le premier, a dit qu'il y a des pays où la nuit est de six mois et le jour de même durée. » Cette découverte, qui suppose la connaissance de la sphéricité de la Terre et de l'obliquité de l'écliptique, en ferait un prédécesseur de Cléomède et d'Eratosthène. Strabon parle d'un Bion qui est probablement le même et qu'il appelle astrologue; il dit que son opinion faisait autorité dans les questions de vents.
Bion de Borysthène, fils d'un affranchi et d'une courtisane, fut vendu à un rhéteur qui lui laissa en mourant tout son bien. Il brûla tous les écrits de son maître et vint à Athènes pour y étudier la philosophie. Diogène Laërce (IV, 51) dit qu'il abandonna Cratès l'Académicien pour devenir cynique, mais il faudrait plutôt supposer avec Zeller, en tenant compte de la chronologie, qu'il fut engagé par Cratès le Cynique à quitter l'Académie. Il suivit assidûment ensuite les leçons de Théodore l'athée auquel il emprunta, dit Diogène, l'impiété et le mépris des dieux, celles de Théophraste, peut-être même celles d'un disciple de Pyrrhon (Diog., 52; Mullach, frag. 51). 

Ayant acquis ainsi une grande érudition, il parcourut, à la façon des Sophistes, les villes et les îles de la Grèce, la Macédoine où il fut accueilli avec faveur par Antigone Gonatas, à Rhodes où il enseigna la philosophie, Chalcis où il mourut après avoir, si l'on en croit une anecdote plus que suspecte de Diogène, essayé de prolonger sa vie par des pratiques superstitieuses. 

Contemporain de Xénocrate, de Ménédème, du stoïcien Persée et d'Eratosthène (Diog., IV, Athénée, IV, 162, Strabon, I, 2, 2), il paraît avoir vécu jusqu'au milieu du IIIe siècle av. J.-C. 

Il avait laissé beaucoup de commentaires et de sentences, excellait dans la parodie, aimait à faire rire ses auditeurs et à montrer son éloquence et son esprit. 

Diogène Laerce, Stobée, Plutarque, Athénée, Clément d'Alexandrie, etc., nous ont conservé de lui un certain nombre de fragments, parmi lesquels an peut citer ceux qui font l'éloge de la philosophie, de la pauvreté (fr. 48 et 46); ceux dans lesquels il attaque les dieux, les punitions qu'ils infligent aux enfants des méchants et non aux méchants eux-mêmes, les enfers, l'inutilité de la prière (fr. 40, 42, 28, etc.), les musiciens, les géomètres et les astrologues. 

Mais les renseignements nous font défaut pour établir exactement quelles ont été ses doctrines et quelle valeur il convient d'attribuer aux anecdotes par lesquelles Diogène a essayé de montrer son immoralité comme, en général, celle de tous les philosophes, qui ont, dans l'Antiquité, combattu la croyance aux dieux.

Son nom reste associé à ceux de Théodore et d'Evhémère; Ératosthène disait de lui qu'il avait le premier répandu des fleurs sur la philosophie. Ariston est appelé par Strabon un partisan de Bion. (F. Picavet).

Nicolas Bion est un constructeur d'instruments de mathématiques et d'astronomie, né vers 1652, mort à Paris en 1733. A la fois savant théoricien et habile praticien, il excella dans la fabrication des globes terrestres et célestes, et reçut le titre d'ingénieur du roi pour les instruments de mathématiques. 

On a de lui : Usage des globes célestes et terrestres et des sphères suivant les différents systèmes du monde (Paris, 1699, in-8; édit, augm., Paris, 1751, in-8 ; traduction en allemand; Lemgow, 1736, in-8). C'est, d'après Lalande, le livre le plus clair d'astronomie élémentaire; Usage des astrolabes (Paris, 1702, in-12); Traité de la construction et des principaux usages des instruments de mathématiques (Paris, 1725, in-4 ; 4° édit., Paris, 1752, in-4; traductions en allemand et en anglais); Description et usage d'un nouveau planisphère (Paris, 1727, in-12). (L. S.).

Jean-François Bion est un pasteur et écrivain protestant, né à Dijon en 1668 de parents catholiques. On ignore la date de sa mort. Il fut d'abord curé à Ursy, puis aumônier sur la galère la Superbe, où se trouvaient un grand nombre de protestants condamnés pour leur foi. Touché de leur constance, Bion embrassa leur religion et se retira à Genève en 1704; de là il se rendit à Londres où il fut pendant quelque temps recteur d'une école et ministre de l'église de Chelsea. Le plus intéressant de ses ouvrages est la Relation des tourments que l'on fait souffrir aux Protestants sur les galères de France (Londres, 1708, in-8; Amsterdam, 1709, in-8 ; traduction en anglais, Londres, 1708); extrêmement rare. (E.-H. V.).
Jean-Marie Bion est un homme politique français, avocat à Loudun, fut député par le tiers état de ce bailliage aux Etats généraux. Il n'y joua aucun rôle. Représentant de la Vienne à la Convention, il vota, dans le procès de Louis XVI, contre l'appel au peuple, pour la détention, pour le sursis. Puis il rentra dans le silence et n'en sortit qu'après la journée du 9 thermidor. Rapporteur du comité des transports, postes et messageries, il fit voter le 9 nivôse an III un décret qui fixait le mode de paiements à faire aux maîtres de postes aux chevaux. Le 16 pluviôse suivant, il est élu secrétaire. Le 13 thermidor, il s'éleva « contre les hommes du 31 mai », et, à plusieurs reprises, poursuivit de ses invectives les Montagnards. Mais, le troisième jour complémentaire, il demanda l'arrestation d'un écrivain royaliste (Richer-Serizy) qui avait menacé de mort les conventionnels régicides. Membre du conseil des Cinq-Cents, il soutint, le 9 frimaire an IV, la proposition de Péniéres tendant à supprimer toute subvention à la presse. Le 26 ventôse an V, le Directoire proposait d'astreindre les électeurs au serment : Bion combattit cette proposition en rappelant combien furent vains les serments prêtés « en 1789, 1791 à la constitution royale, en 1793 à la constitution démagogique, puis au gouvernement révolutionnaire ». Le 20 floréal an V, il s'éleva avec âpreté contre Barère, « la plus grand des scélérats ». Sorti peu après du conseil des Cinq-Cents, il rentra dans la vie privée. Nous n'avons pu trouver la date de sa naissance, ni celle de sa mort. (F.-A. A.).
Louis-Eugène Bion est un sculpteur français, né à Paris en 1807, mort à Versailles en 1860. Elève de Dupaty et de Desboeufs, il remporta le 3e prix au concours de Rome en 1830. Le succès obtenu par sa première exposition, Un bénitier (S. 1834), qui lui valut une médaille de 2° classe, détermina sa vocation pour les sujets religieux. Ses meilleures oeuvres en ce genre sont : Jésus donnant au monde la parole nouvelle, modèle de bas-relief pour la chaire de l'église de Brou (S. 1836); Christ au tombeau, statue pour la chapelle des Dames du Saint-Sacrement, à Arras (S. 1847); Saint Marcoul guérissant les scrofuleux, groupe, pour l'église Notre-Dame d'Angers (S. 1848). On lui doit aussi la statue colossale du Christ, dans la chapelle de la Salpétrière près de Paris (1846), Saint Marcel, statue à Notre-Dame de Paris (1854); le Génie de la Bienfaisance (1854) et celui de la Médecine (1856), dans la cour du Louvre. (Ad. T.)
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Dictionnaire biographique
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