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30 N, 90 30 E |
Le Bhoutan
est un Etat indépendant de l'Himalaya
oriental, borné au Nord et à l'Est par la Chine
(Tibet),
au Sud, par l'Etat indien d'Assam, et à l'Ouest, par le Sikkim,
qui fait également partie de l'Inde.
Histoire
du Bhoutan. - Après la victoire de la Grande-Bretagne dans la
guerre du Duar de 1865, la Grande-Bretagne et le Bhoutan ont signé
le traité de Sinchulu, en vertu duquel le Bhoutan recevrait une
subvention annuelle en échange de la cession de terres à
l'Inde britannique. En 1907, Ugyen Wangchuck, qui avait été
le dirigeant de facto d'un Bhoutan de plus en plus unifié
et avait amélioré ses relations avec les Britanniques vers
la fin du XIXe siècle, a été
nommé roi. Trois ans plus tard, un traité a été
signé par lequel les Britanniques ont accepté de ne pas à
s'immiscer dans les affaires intérieures du Bhoutan, et le Bhoutan
a permis à la Grande-Bretagne de diriger ses affaires étrangères.
Le Bhoutan a négocié
un accord similaire avec l'Inde indépendante en 1949. Le traité
d'amitié indo-bhoutanais a rendu au Bhoutan une petite partie du
territoire annexé par les Britanniques. Il a aussi officialisé
les subventions annuelles que le pays recevait et a défini les responsabilités
de l'Inde en matière de défense et de relations extérieures.
Grâce à l'action modernisatrice des de monarques qui
se sont succédés à partir des années 1950,
le Bhoutan a pu rejoindre l'ONU en 1971 et a lentement poursuivi son engagement
au-delà de ses frontières.
En 2005, le roi Jigme
Singye Wangchuck a dévoilé le projet de la première
constitution du Bhoutan. Celle-ci, adoptée par référendum,
a introduit des réformes démocratiques majeures. Le roi a
abdiqué le trône en 2006 en faveur de son fils, Jigme Khesar
Namgyel Wangchuck. En 2007, l'Inde et le Bhoutan ont renégocié
leur traité, éliminant la clause qui stipulait que le Bhoutan
serait "guidé par" l'Inde dans la conduite de sa politique étrangère,
bien que Thimphu continue de se coordonner étroitement avec New
Delhi.
En 2008, le Bhoutan
a tenu ses premières élections législatives conformément
à la constitution. Le Bhoutan a connu un changement de pouvoir pacifique
à la suite d'élections parlementaires en 2013, qui ont entraîné
la défaite du parti sortant. En 2018, le parti au pouvoir a de nouveau
perdu les élections législatives.
Le Bhoutan est, dans son ensemble, un massif
de terrasses et de montagnes hautes et escarpées,
dont les sites sont grandioses; point culminant : le Kula Kangri (7553
m). Les nombreux cours d'eau du Bhoutan, tous
dirigés vers le Sud, se frayent difficilement un passage à
travers d'étroits défilés, coupés de précipices,
pour gagner enfin le Brahmapoutre. Le plus
considérable est le Manas, rivière profonde, qui arrose du
Nord au Sud toute la partie orientale du pays et se rend au Brahmapoutre
après avoir reçu le Tangtsou. Les autres cours d'eau dignes
d'être cités sont le Machou, la Torsha, le Manchi, le Dharba,
tributaires du Brahmapoutre.
Le climat du Bhoutan varie avec l'altitude
du lieu; brûlant dans les plaines du Sud, il se transformé
en hiver perpétuel sur les cimes neigeuses de l'Himalaya.
Les pluies descendent en torrents des hauteurs; mais dans le voisinage
de Thimphu, la capitale, elles sont modérées. Le sol reçoit
de fréquentes averses, mais elles ne sont pas comparables aux pluies
tropicales du Bengale.
Par suite de l'altitude élevée et de la nature escarpée
des montagnes, de terribles orages sévissent dans les vallées
et dévastent souvent les campagnes. D'ailleurs le nom de Bhoutan
signifie "pays du Dragon de tonnerre".
Les forêts
du Bhoutan sont riches en grands arbres, tels que
le hêtre, le frêne, le bouleau, l'érable, le cyprès,
l'if. Le pin et le sapin revêtent les montagnes élevées;
le chêne et le rhododendron se rencontrent jusqu'à près
de 3000 m. On y voit aussi le cannellier, la rubharbe géante, l'edelweiss,
et le coqueliquot bleu (fleur nationale).
Les régions inférieures des
montagnes fourmillent d'animaux
. Les éléphants
sont assez nombreux; mais les tigres sont devenus très rares, sauf
dans le voisinage de la rivière Tista. Les léopards abondent
dans la vallée de Hah; les daims se rencontrent partout; on en voit
quelques-uns de très grande espèce. On trouve le chevrotain-musc
dans les neiges; le cochon sauvage habite souvent des parages très
élevés. Les écureuils de grande taille sont communs.
On trouve aussi l'ours brun
de l'Himalaya et le grand rhinocéros
indien (Rhinoceros unicornis). Les faisans, les oiseaux
des jungles, les pigeons et en général le menu gibier abondent.
Il existe aussi une sorte de cheval, ou plutôt
de poney, le tangan, dont les habitants se servent comme animal
domestique. C'est un poney de race très fine, et qu'on ne trouve
dans aucune des contrées voisines.
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Carte
du Bhoutan. Source : The
World Factbook.
(Cliquer
sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).
La base de l'alimentation des habitants
est la viande, - surtout de porc, - les navets, le riz,
la farine d'orge et le thé.
Leur boisson favorite est le chong, distillation de riz ou d'orge et de
millet, et le maroua, bière obtenue par la fermentation du millet.
Un vêtement de laine flottant, descendant jusqu'aux genoux et maintenu
autour de la taille par une épaisse bande de drap, forme le costume
traditionnel des hommes; les femmes portent un long manteau à manches
très larges. Les maisons traditionnelles du Bhoutan ont trois ou
quatre étages; tous les planchers sont en bois blanc; et des deux
côtés de la maison se trouve une véranda ornée
de sculptures, généralement peintes. Leurs portes, leurs
fenêtres, leurs panneaux sont souvent le fruit d'un artisanat remarquable.
On a parfois dit que ces maisons ont une certaine ressemblance avec les
chalets suisses, mais les habitants ignorent l'usage des cheminées.
Officiellement, la population professe majoritairement la religion bouddhiste
lamaïque;
en réalité ses pratiques religieuses se bornent à
l'apaisement des mauvais esprits et la récitation de quelques sentences
sacrées; l'hindouisme
est également présent.
Les montagnes
escarpées dominent le paysage et rendent la construction des routes
et de toute autre infrastructure difficile et chère. Aussi l'économie
(très dépendante de l'Inde),
une des moins développées du monde, est-elle surtout basée
basée sur l'agriculture et la sylviculture, auxquelles se dédient
90% des Bhoutanais. La structure géologique du sol, réduit
cependant l'espace régulièrement cultivé à
des limites très restreintes. Dans la montagne, autour des habitations,
le sol est défriché et donne de belles récoltes d'orge,
de blé et de sarrazin; le millet et le moutardier sont aussi cultivés
en abondance. La pomme de terre
a été introduite dans le pays dès le XIXe
siècle. Le blé et l'orge
ont une graine riche, et le climat s'adapte fort bien à la végétation
des plantes européennes. Les Bhoutanais
disposent leurs champs par séries de terrasses taillées dans
le flanc des coteaux; chacune de ces terrasses est soutenue par des remblais
de pierres, s'élevant parfois à une hauteur de 6 à
7 m. Les champs sont clos de haies de pins ou de murs. Un système
complet d'irrigation dessert un village entier, l'eau étant amenée,
souvent de fort loin, au moyen d'aqueducs de pierre.
A côté de cette agriculture,
il existe une minuscule industrie manufacturière de type familial;
les produits sont tous consommés sur place. Ils consistent en vêtements
de coton et en cuir grossier, imparfaitement tanné, servant à
fabriquer des chaussures communes. Une plante,
le Daphne papyrifera, fournit traditionnellement le papier. Des programmes
modèles d'éducation, sociaux et d'environnement sont en cours
avec l'appui des organismes multilatéraux de développement.
Chaque programme économique tient compte du désir du gouvernement
de protéger l'environnement et les traditions culturelles du pays.
Le pays s'ouvre ainsi avec prudence au développement du secteur
touristique. Les contrôles tâtillons et les politiques commerciales
et financières plutôt floues découragent les investissements. |
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