Baudelaire
1857 |
Que le Soleil est
beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion
nous lançant son bonjour!
- Bienheureux
celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher
plus glorieux qu'un rêve!
Je me souviens!...
J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous
son oeil comme un coeur qui palpite,..
- Courons
vers l'horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au
moins un oblique rayon!
Mais je poursuis
en vain le Dieu qui se retire;
L'irrésistible
Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste
et pleine de frissons;
Une odeur de tombeau
dans les ténèbres nage,
Et mon pied peureux
froisse, au bord du marécage,
Des crapauds imprévus
et de froids limaçons. |
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