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Barère (Bertrand) de Vieuzac. - Conventionnel, né à Tarbes en 1755, mort en 1841, avait été d'abord avocat à Toulouse. Élu député du tiers aux États généraux, il ne se fit guère remarquer dans l'Assemblée Nationale que par d'estimables travaux sur le droit public, sur les finances et l'administration, et fut chargé de prononcer l'oraison funèbre de Mirabeau. A la même époque, il rédigeait un journal politique, le Point du Jour, assez modéré. Député à la Convention, il joua dans cette nouvelle assemblée un des principaux rôles, se rallia au parti le plus violent, fut nommé membre du comité de constitution et lieu après présidant de la Convention; il dirigea en cette qualité le procès de Louis XVI et vota pour la mort. 

Membre du Comité de salut public de 1793 à 1795, il remplit les fonctions de rapporteur de cette commission sanguinaire et fit décréter que " la Terreur était à l'ordre du jour. " Il finit pourtant par se séparer de ses principaux collègues, Robespierre, Couthon et St-Just, et eut une grande part à l'événement du 9 thermidor. Il n'en fut pas moins proscrit et condamné à la déportation comme membre de l'ancien Comité de salut public (12 germinal an III), mais il s'évada. Amnistié après le 18 brumaire, il vécut oublié sous le Consulat et sous l'Empire. Pendant les Cent-Jours, il fut membre de la Chambre des Représentants. Exilé par les Bourbons comme régicide, il alla vivre à Bruxelles et ne revint en France qu'après la Révolution de 1830.

On a de Barère, outre plusieurs écrits politiques et de nombreux Discours et Rapports aux diverses assemblées législatives, quelques écrits littéraires (Éloges de Louis XII, de l'Hôpital, de Montesquieu, de J.-J. Rousseau, Beautés poétiques des Nuits d'Young, les Veillées du Tasse, etc.). Barère était un orateur facile et disert, mais il avait peu de force; il chercha souvent à colorer d'un brillant vernis d'éloquence les motions les plus sanguinaires, ce qui le fit surnommer l'Anacréon de la guillotine. Son nom se trouve associé aux actes les plus violents; cependant il n'était pas cruel : il était plutôt faible et lâche. Ses Mémoires ont été publiés par Carnot fils, avec une Notice, Paris, 1834, 2 vol. in-8.

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