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Arianisme.
- Doctrine d'Arius, correspondant à l'une
des voies que suivit le
christianisme
à ses débuts. Le principe fondamental de l'arianisme était
la
non divinité du Christ,
qui aurait été créé inférieur au Père,
mais supérieur aux humains. Le système d'Arius fut condamné
en 320, par le synode d'Alexandrie,
puis en 325, au concile général de Nicée.
Malgré cela, son opinion se répandit avec une grande rapidité,
principalement en Orient, où les discussions dégénérèrent
en lutte et en persécutions. Sous Constance,
l'arianisme devint la religion officielle de l'État. L'influence
de cet empereur aux synodes d'Arles
(353) et de Milan (355), fit condamner
Athanase,
principal défenseur des doctrines émises par le concile de
Nicée.
L'arianisme domina donc dans tout l'empire
romain et les orthodoxes furent impitoyablement persécutés.
Mais les ariens se divisèrent bientôt en deux sectes. Celle
des ariens rigides, poussant à l'extrême les doctrines d'Arius,
et celle des semi-ariens ou homoiousiens, se rapprochant du catholicisme
et reconnaissant la similitude du Fils avec le Père; toute entente
devint impossible et la lutte de ces deux sectes facilita le triomphe de
l'orthodoxie.
A la mort de Valens,
l'arianisme commença à décliner dans l'Orient; déjà
il avait perdu beaucoup de terrain en Occident où le pape Libérius
avait rétabli la doctrine de Nicée.
Le concile omcuménique de Constantinople
(381), prononça l'anathème contre ceux qui professeraient,
à l'avenir, les opinions d'Arius, et les empereurs poursuivirent
l'arianisme avec une grande énergie. Repoussée de l'empire,
cette religion se réfugia au milieu des tribus germaniques dont
elle ne fit qu'exciter la haine contre les évêques romains.
Les Ostrogoths, les Wisigoths,
les Vandales et les Burgondes
étaient ariens. Mais les Francs se
firent catholiques; et cela seul suffit pour gagner les sympathies des
prêtres gallo-romains et faciliter les succès de Clovis.
Le dernier refuge de l'arianisme fut chez
les Lombards, où il régna
jusqu'à la mort de Liutprand (744).
A la Renaissance ,
plus d'une fois aussi, l'accusation d'arianisme, considéré
comme hérétique, a servi à justifier des condamnations
: Michel Servet, par exemple, accusé d'arianisme,
fut brûlé en 1553; Smithfield, le fut en 1614 pour la même
raison. Il a reparu plusieurs fois explicitement (par exemple avec
William
Whiston au début du XVIIIe siècle),
sous d'autres noms, et il existe encore, malgré toutes les
persécutions dont il a été l'objet. (A19). |
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