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Les Thesmophories
étaient une des fêtes les
plus importantes du calendrier athénien ,
célébrée au mois Pyanepsion, le quatrième de
l'année, qui concorde avec notre mois de novembre. Elle était,
comme les Éleusinies qu'elle suivait
de près, en rapport avec le culte de Déméter
et de Coré sa fille ( Mythologie
grecque); elle avait un double but : de remercier la divinité
pour les bienfaits de l'agriculture et de lui faire honneur de la vie réglée
par la loi, qui, sous son influence, succéda à la barbarie
nomade et à la promiscuité des unions libres. C'est pour
cela qu'elle était célébrée, ainsi que la fête
de la Grande Déesse à Rome,
par les femmes seules, à l'exclusion des hommes; toutes les femmes
de condition libre, unies à des citoyens par légitime mariage,
y étaient admises.
Chaque dème en désignait
deux parmi les plus considérées, qui avaient à accomplir
les rites au nom de la communauté entière et à pourvoir
au repas qui servait de conclusion à la cérémonie.
Toutes, d'ailleurs, s'y préparaient par plusieurs jours de continence,
et cette coutume fournissait matière aux plaisanteries des satiriques;
Aristophane
nous en a transmis le souvenir, soit dans Lysistrate, soit dans
les Femmes aux Thesmophories.
La fête
durait cinq jours; les épisodes principaux étaient une procession
nommée Stenia jusqu'au bourg d'Halimus, des cérémonies
nocturnes au temple de Déméter dans cette localité;
un jour de jeûne au retour, comme préparation
à la grande fête de Calligeneia, laquelle terminait
la fête par un joyeux repas et aussi par des danses qui n'avaient
rien de religieux; avant de se séparer, les femmes faisaient une
offrande aux déesses en réparation des fautes commises durant
la célébration.
La légende faisait remonter l'institution
des Thesmophories aux filles de Danaüs,
venues d'Égypte ,
qui l'auraient apportée dans le Péloponnèse .
Elles furent surtout en honneur à Athènes,
d'où elles se répandirent en Asie Mineure et même en
Sicile; nous ne la connaissons que sur la foi de témoignages athéniens.
(J.-A.
Hild). |
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