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Mandragore,
du grec mandra, étable, et agauros, nuisible. - La
mandragore a été fameuse dans l'Antiquité par toutes
les fables dont elle a été le sujet.
"On
cherche vainement, dit Granier (Dissert. botanique et historique sur
la mandragore, 1788), à expliquer pourquoi les anciens voyaient
dans la mandragore la cause de certains prodiges éclatants; pourquoi
ils la regardaient comme unn philtre puissant et comme une herbe magique
qui avait la propriété de rendre heureux celui qui la possédait,
de lui faire trouver de l'argent, etc. "
Certains auteurs, tenant compte des propriétés
vénéneuses des fruits
de cette plante, ne croient pas que les modernes aient donné ce
nom à la véritable mandragore des anciens, celle dont il
est dit dans l'Ancien Testament
que le patriarche Jacob en présentait des
fruits à ses femmes. Cependant les fruits de notre mandragore ne
sont peut-être pas aussi vénéneux que l'on pense, car
on raconte que le professeur Hernandez,
"désirant
prouver l'innocuité de ce fruit, en mangea un tout entier devant
ses élèves pendant plusieurs jours de suite, avant de commencer
sa leçon, et n'en fut jamais incommodé" (Flor. médic.).
La pomme de mandragore est considérée
par un grand nombre de traducteurs de la Bible
comme étant le dudaïm de Rachel. Les médecins
de l'Antiquité ont encore beaucoup, vanté les propriétés
médicinales de la mandragore comme narcotiques, stupéfiantes;
aussi en tiraient-ils parti pour provoquer le sommeil et amoindrir les
douleurs pendant les opérations chirurgicales. Il est évident
que ces propriétés ont engagé jadis certains prétendus
magiciens à l'employer pour provoquer des hallucinations. La mandragore
était complètement négligée en médecine
dès le XVIIIe siècle. |
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