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Licorne

La licorne est un animal fabuleux, avec une tête surmontée d'une seule corne longue et aiguë au milieu du front, et dont on a voulu faire un symbole de la virginité et de la religion. D'après la tradition, cet animal avait le corps blanc, la tête rouge, les yeux bleus, et était remarquable par sa force, son agilité et sa fierté. En héraldique, elle sert tantôt de pièce principale, tantôt de cimier. Une constellation porte aussi le nom de Licorne (Monocéros).

Cet animal, mentionné par les auteurs grecs et romains comme originaire de l'Inde, tenant à la fois de l'âne et du cheval. La licorne a aussi été un symbole de force et de stabilité, parce que sa corne n'était pas caduque. Cette corne a joui d'ailleurs d'une réputation merveilleuse dans l'Antiquité et au Moyen âge

Les variétés de licornes.
Il y avait une espèce de licorne qui avait, prétendait-on, une tête de cerf et une queue de sanglier; puis une troisième qui était tachetée de blanc et dont l'apparence était celle d'un boeuf

L'Eglisserion, autre licorne, était semblable à un chevreuil ou à un cerf gigantesque et avait une corne aiguë; et le Monocéros, avec les allures du cheval, portait une corne de plus d'un mètre de longueur. 

La licorne dans l'Antiquité.
L'auteur le plus ancien qui en ait parlé est Ctésias qui demeura pendant plusieurs années comme médecin à la cour d'Artaxerxès Mnemon et qui écrivit vers 400 av. J.-C. Il l'appelelait âne blanc et prétendait qu'elle avait le corps blanc, la tête couleur de pourpre et les yeux bleus. Aristote le mentionne sous le nom d'âne indien. Suivant Pline, la licorne est un animal qui a la tête du cerf, les pieds de l'éléphant, la queue du sanglier, la forme du cheval, et qui porte au milieu du front une corne noire, longue de deux coudées. Cet animal, selon le même auteur et les autres auteurs de l'Antiquité, habitait l'Afrique centrale. 

La licorne au Moyen âge.
Les chasseurs, disait-on au Moyen âge, parvenaient rarement à la prendre vivante. et lorsqu'ils y réussissaient, ils ne pouvaient la dompter, et elle ne tardait pas à mourir de tristesse. Le moyen le plus sûr de s'en emparer, était de pacer auprès de son gîte une jeune fille vierge. Alors la licorne venait et s'endormait dans le giron de la fille. Toutefois, si celle-ci n'avait pas conservé sa virginité, l'animal, au lieu de s'en approcher avec douceur, se jetait dessus avec fureur et la tuait. Mais il est aussi une autre version des Arabes qui contrarie un peu cette première, car elle affirme que la licorne n'accourt auprès de la jeune fille que pour la téter. Ce quadrupède sentimental éprouvait en outre, au dire d'Alcazuin, une sympathie toute particulière pour le pigeon : il n'aimait à se reposer qu'au pied de l'arbre où cet oiseau avail construit son nid; et lorsqu'il enlendilit son roucoulement, il demeurait immobile et en extase.

Selon l'affirmation des auteurs de cette époque, la corne de cet animal avait une coudée de longueur ou 0,533 m, elle était blanche à sa partie inférieure, d'un noir d'ébène à son milieu, et rouge à son extrémité. Le vin bu dans cette corne neutralisait l'effet des poisons; les manches de couteau qui en étaient faits transsudaient une liqueur subtile si les viandes étaient empoisonnées; la corne noircissait au contact de toute matière toxique. Aussi comprend-on qu'au Moyen âge, époque où le poison était un ennemi, les plus redoutables et les plus redoutés, les princes, toujours tremblants devant l'empoisonnement, aient cherché à se procurer à prix d'or une matière jouissant de qualités aussi surprenantes. C'est surtout à la fin du XIVe siècle que son usage se généralisa dans le service de la table, et jusqu'en 1789 le cérémonial de la cour de France comportait l'essai des mets, boissons, ustensiles de table au moyen d'une épreuve qui se faisait souvent avec la corne de licorne. 

On croyait enfin que la corne de la licorne préservait des sortilèges et l'on a dit qu'à cause de cela le cardinal Torquemada en avait toujours une sur se table. On racontait également que les des puits du palais des Doges, à Venise, ne pouvaientt être empoisonnés, parce qu'on y a jeté de ces cornes.

Les licornes modernes.
Dans les Temps modernes quelques voyageurs ont affirmé l'avoir rencontré, mais ils n'ont pu donner aucune preuve authentique à l'appui de leurs assertions. Grâce aux progrès des sciences naturelles, la croyance aux animaux fabuleux a disparu, même si quelques auteurs ont continué jusqu'au XIXe siècle à croire que cet animal existait bel et bien et qu'il fallait y reconnaître l'Antilope du Tibet. On a aussi dit que les Anciens l'ont vue soit dans le boeuf sauvage, soit dans l'Oryx, Antilope qui habite la haute-Egypte, dont les formes rappellent celles du cheval et dont l'une des longues cornes en forme de sabre et dirigée en arrière se brise souvent dans les luttes que se livrent ces animaux. 

Les représentations des licornes.
On voit cet animal représenté dans les romans, les peintures, sur des meubles, des pièces d'orfèvrerie, des tapisseries anciennes. Nous citerons entre autres la magnifique tapisserie du musée de Cluny, provenant du château de Boussac.

Art héraldique.
Sur le blason, la licorne est une figure de fantaisie qu'on représente sous la forme d'un animal ressemblant au cheval, ayant une corne droite sur la tête, une petite barbe au menton et les pieds fourchus. Elle est accornée, onglée de, etc., lorsque sa corne ou ses ongles sont d'un émail particulier, animée si ce sont ses yeux; elle est représentée saillante, c.-à-d. dans la posture ordinaire du lion; en défense, tête baissée; accroupie, assise, ou accolée, les pieds de devant. 

La licorne figure comme support dans les armes d'Angleterre. (GE / Dict. Sup.).

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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