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Les Héraclides

On désigne sous le nom d'Héraclides, les fils et descendants d'Heraclès. Déjà dans Homère, Thessalus et Tlépolème sont distingués par cette dénomination. Mais grâce aux légendes locales sur les voyages et les conquêtes de ce dieu, ils furent en nombre considérable. Il y a d'abord toute la descendance des filles de Thespius, lesquelles furent au nombre de cinquante et eurent chacune un fils d'Héraclès. Dix autres lignées sont citées par Apollodore (II, 7, 8), qui est loin de les énumérer toutes. On peut nommer Thessalus qui prit part à l'expédition contre Troie, à qui se rattachent les plus anciens rois de la Thessalie et, avec eux, les Aleuades, la plus illustre famille de cette contrée. Les rois de Macédoine faisaient remonter leur famille à Temenus d'Argos, fils d'Héraclès; de même, les dynasties qui se disputèrent la royauté de la Lydie; Crésus prétendait descendre d'Héraclès par Omphale. La dynastie des Bacchiades de Corinthe qui rayonna en Sicile avec Archias, fondateur de Syracuse, et à Rome avec Tarquin, fils de Démocrate, citait comme son premier ancêtre Antiochus, également fils d'Héraclès. Lorsque l'influence grecque modifia dans le Latium la vieille religion rustique d'Hercule, les familles qui détenaient son culte depuis l'origine, les Pinarii, les Potitii, les Fabii, se fabriquèrent des généalogies qui en firent des Héraclides à la façon hellénique. 

Mais les Héraclides les plus connus sont les descendants de Hyllus, fils d'Héraclès par Déjanire, qui se seraient associés aux Doriens et auraient dirigé l'invasion du Péloponnèse, qualifiée par les anciens de Retour des Héraclides; c'est d'eux que prétendaient descendre les deux familles royales de Sparte. Cette époque est particulièrement curieuse en ce qu'elle a été pensée par les anciens Grecs, comme marquant la transition des âges héroïques ou mythologiques aux temps historiques. En tout cas, comme c'est aussi le cas avec le geste de Thésée, on assiste ici d'évidence un effort de raccordement entre les mythes et les faits d'histoire. 

Les droits prétendus des descendants d'Hyllus à la souveraineté de ce pays avaient pour base la volonté de Zeus, qui avait destiné son fils à régner sur Mycènes et Tyrinthe, et à être, le premier en puissance parmi les Perséides. On sait Comment Héra détourna l'arrêt du maître des dieux, en faveur d'Eurysthée; mais après la mort de celui-ci, le pouvoir souverain échut de droit aux Héraclides, qui, suivant la tradition dorienne, tiraient leur origine des rois de Mycènes, et étaient regardés comme des chefs doriens. Ces derniers peuples ayant, pour reconnaître les services d'Héraclès, accordé en pleine possession à ses enfants un tiers du pays, ce fut donc en s'appuyant sur les anciennes victoires et conquêtes d'Héraclès que les Héraclides et les Doriens réclamèrent le Péloponnèse. 

Il y a trois traditions principales sur la première extradition des Héraclides. 

a. Suivant Apollodore et Diodore, qui s'accordent à quelques différences près, les enfants du héros, Hyllus, l'aîné de tous, et son héritier, Télèphe, Tessalus, Ctésippe, Antiochus, Tlépolème, Lamus ou Agélos, la jeune Macarie, étaient sous la garde de Céyx, roi de Trachine, lorsque Eurysthée demanda leur expulsion. Ils eurent peur, et, quittant Trachine, se retirèrent ou furent envoyés par Céyx à Athènes. Cette ville leur accorda une généreuse hospitalité.

b. Selon Euripide, ils se trouvaient à Argos, lors de la mort de leur père, et, poursuivis par les envoyés d'Eurysthée, cherchèrent un asile à Marathon.

c. Enfin, suivant Phérécyde Héraclès, étant mort non pas hôte de Céyx, mais en possession de la souveraineté à Mycènes, ses enfants durent quitter cette ville pour échapper aux persécutions d'Eurysthée, qui ressaisit le pouvoir, et se réfugièrent chez Démophoôn, fils de Thésée, dans la Tétrapole Attique. On fixe encore le lieu de leur séjour à Tricorythos. 

Quoi qu'il en soit, toujours poursuivis par la haine du favori d'Héra, qui vint les redemander à la tête d'une armée, les Héraclides élurent pour chef Iolas, Thésée et Hyllus, marchèrent contre leur persécuteur avec un nombreux corps d'Athéniens, et le finirent en déroute. Eurysthée périt sur le champ de bataille, ainsi que ses fils. Les auteurs placent le lieu de ce combat dans les parties les plus diverses, de la Grèce, à Thèbes, à Mégare, etc. 

Cette victoire ouvrit le Péloponnèse aux Héraclides, qui en soumirent toutes les villes. Mais, à cette époque, la peste ayant ravagé le pays pendant toute une année, et l'oracle ayant déclaré qu'ils en étaient la cause, parce qu'ils étaient rentrés avant le temps déterminé par les dieux, ils abandonnèrent leur nouveau royaume et se retirèrent dans la Tétrapole. Tlépolème seul se rendit à Rhodes, et devint roi de cette île.

D'autres legendes montrent lés Héraclides réclamant à Egimius, fils de Doras, les possessions qui leur reviennent de leur père, et habitant Thèbes après la mort d'Eurysthée

Pendant ce temps Hyllus, ayant épousé lole, suivant les ordres de son père, chercha à faire rentrer les Héraclides dans le Péloponnèse, et alla consulter l'oracle de Delphes sur les moyens d'y parvenir. Le dieu lui répondit d'attendre jusqu'aux troisièmes fruits. Hyllus, croyant que cela voulait dire trois années, attendit ce terme, et entra avec son armée dans le Péloponnèse. Il provoqua à un combat singulier le Pélopide Atrée ou Echémus, prince tégéate, et il fut convenu que la paisible possession du pays serait le prix de la victoire. Hyllus fut tué, et les Héraclides se retirèrent une seconde fois du Péloponnèse, chez les Doriens du mont Parnasse. Cléodoeus, fils d'Hyllus, fit une troisième tentative sans succès. Son fils Aristomaque échoua également, et périt dans un combat, sous le règne de Tisamène, fils d'Oreste. Enfin les fils de ce quatrième Héraclide.

Téménos, Cresphontès, Aristodème, consultèrent encore l'oracle au sujet de leur retour. Le dieu les ayant renvoyés à son oracle précèdent, Téménos lui allégua l'inutilité des tentatives de ses siens. Alors Apollon s'expliqua : par fruits, Il n'avait pas entendu ceux de la terre, mais ceux des humains, c'est-à-dire la génération; et par chemin étroit et humide, il avait désigné la mer qui est à la droite de l'Isthme. Aussitôt Téménos, formant la résolution de tenter une nouvelle expédition, fit construire des vaisseaux à Naupacte; mais un devin ayant été tué dans cette ville, la flotte périt par la vengeance des dieux, et Aristodème fut frappé de la foudre. 

Un nouvel oracle ordonna alors à l'armée de choisir pour chef un homme qui eût trois yeux. Pendant que les chefs délibéraient entre eux sur cette singulière décision, ils virent arriver à cheval Oxylus, lequel était borgne, et remplissait par conséquent la condition. Ils l'élurent immédiatement général, et, cette fois, Doriens et Héraclides battirent leurs ennemis par terre et par mer.

Tisamène fut tué dans un combat. Une fois maîtres du Péloponnèse (dans la 80e année après la prise de Troie, dit Thucydide), les vainqueurs le divisèrent en trois parts. Argos échut à Téménos; Eurysthène, et Procléus, fils d'Aristodème, eurent Lacédémone. Quant à la Messénie, elle revint à Cresphontès. (E. Jacobi, Th. Bernard / J.-A. H.).
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 Les enfants d'Héraclès

Héraclès eut de Procris, l'aînée des filles de Thestius, deux fils jumeaux, Antiléon et Happéus; de Panope, Threpsippe: de Lysé, Euméde; de ***, Créon; d'Épolaïs, Astyanax; de Certhé, lobes; d'Eurybie, Polylaüs; de Patro, Archemachus; de Méline, Laomédon; de Clytippe, Eurycapys; d'Eubote, Eurypyle; d'Aglaé, Antiade; de Chryséis. Onésippe; d'Orée. Laomène; de Lysidice, Télès; d'Entédide, Ménippide; d'Anthippe, Hippodromus; d'Eurice, Téleutagore; d'Hippoté, Pylus; d'Eubée, Olympus; de Nicé, Nicodromus; d'Argélé, Cléolaüs; d'Exolé, Erythrus; de Xanthis, Homolippus; de Stratoniçe, Atromus; d'Iphys, Céleustanor; d'An tis, Laothoès; d'Antiope, Atopius; Astybie, de Calamétis; de Philéis, Tigasis. d'Aischréis, Leuconès; d'Anthée, ***; d'Eurypyle, Archédicus; de Dynaste, Eratus; d'Asopide, Men tor; d'Éone, Amestrius; deTiphyse, l.yncée; d'Qlympuse, Holocrates; d'Héliconls, Phalias; d'Hésychie, Oïstrébiès; de Terpsicrate, Euryope; d'Éleuchie, Eulée; de Nicippe, Antimachus; de Pyrippe. Patrocle; de Praxithée, Néphus; de Lysippe, Érasippus; de ***, Lycurgue; de Toxicrate, Lycius; de Marsé, Bucolus; d'Eurytèle, Leucippe; d'Hippocrate, Hippozygos. Tels furent les enfants qu'il eut des filles de Thestius.

Il eut de ses autres femmes, à savoir : de Déjanire, fille d Oenée, Hyllus, Ctésippus, Glénus et Onéités; d'Omphale, Agélaüs, de qui Césus prétendait tirer son origine; de Chalciope, fille d'Eurypyle, Thettalus; d'Épicaste, fille d'Augias, Thestalus; de Parthénopé, fille de Stymphale, Évérés; d'Augé, fille d'Aléus, Télèphe; d'Astyoché, fille de Phylas, Tlépolème; d'Astydamle, fille d'Amyntor, Ctésippus; d'Autonoé, fille de Pirée, Palaemon. 

Quant à Mégare, les mythologues ne sont nullement d'accord sur le nom bre d'enfants qu'elle eut d'Héraclès. Quelques-uns lui donnent deux fils, Thérimachus et Déicoon ou Ophitès, auxquels d'autres ajoutent Créontiadès et Aristodème, mais de manière à former une triade. Ou bien ses enfants sont au nombre de quatre : Thérimachus, Créontiadès, Déicoon, Déion; Tzetzès ajoute aux deux premiers, Clymène, Glénus, Antimachus; il les désigne aussi de cette manière : Polydore, Anicétos, Mécistophonos, Patrocle, Toxoclite, Ménébronte, Chersibius. Comme Héraclès ne s'appelait encore qu'Alcide, à l'époque de leur naissance, ses enfants portaient le nom d'Aicéides, suivant Ménécrate. 

Outre ces noms mentionnés par Apollodore, on en rencontre encore d'autres dans les ancien textes. Ainsi les personnages suivants sont mis au nombre des fils d'Héraclès : Afer, Acélus ou Cleolaüs, fils de Malis, esclave d'Omphale; Amathus, Azon, Agathyrse, Gélon, Scythus, nés d'Échildna; Bargasus, fils de Bargé; Lamius, Hyllus, fils de Mélite; Olynthus, Palus, né de Dyna, fille d'Évandre; Rhopalos, etc. 

On donne aussi à héraclès une fille nommée Macaria. 

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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