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Eurysthée
(personnage de la mythologie grecque)
- Roi de Mycènes,
Tirynthe
et Midea en Argolide ,
intimement associé au mythe d'Héraclès
dans lequel il joue un rôle considérable. Il est un descendant
de Persée, fils de Sthénelus
et de Nikippé ; alors qu'Alcmène,
la femme d'Amphitryon, était sur le
point de mettre au monde Héraclès, issu de Zeus,
Héra
jalouse fit jurer au maître de l'Olympe
que le descendant de Persée qui naîtrait le premier ce jour-là
serait possesseur de l'empire le plus puissant. Ensuite elle provoqua à
sept mois l'accouchement de Nikippé à Argos ,
tandis qu'elle retardait la délivrance normale d'Alcmène
à Thèbes .
Il en résulta qu'Eurysthée fut le souverain de l'Argolide
et que Héraclès, descendant de Persée comme lui, tomba
sous sa domination.
A l'instigation d'Héra, Eurysthée
lui imposa les douze travaux dans l'espoir que le héros y succomberait.
Héraclès
triomphe néanmoins dans toutes ces épreuves; admis au sacrifice
qu'Eurysthée offrit après les travaux accomplis, il assomma
trois des fils de son tyran qui lui avaient manqué de respect; expulsé
de l'Argolide ,
il dut souffrir que les Dryopes qu'il avait vaincus fussent reçus
dans l'alliance d'Eurysthée. Celui-ci put continuer de poursuivre
Héraclès dans la personne de ses descendants; mais il est
finalement vaincu et tué dans la lutte contre les Athéniens
de Thésée unis aux Héraclides.
D'après les uns, sa tête fut
apportée à Alcmène qui
lui creva les yeux avec des épingles. D'autres (c'est la tradition
suivie par Euripide dans sa tragédie
des Héraklides) le font survivre à sa défaite;
amené comme prisonnier à Alcmène, il est tué
par elle. On montrait son tombeau dans l'Attique ,
tantôt près de Mégare,
tantôt sur les pentes du Brilessos, au voisinage d'Athènes;
sa tête, disait-on, avait été ensevelie dans la plaine
de Marathon ,
auprès d'une, source qui s'appelait, en effet, la Tête
d'Eurysthée.
Dans ses éléments premiers,
le mythe d'Eurysthée, qui se confond avec
celui de l'Héraclès argien, est pour la Grèce un des
spécimens les plus intéressants de la mythologie
populaire (folklore). D'abord racontée dans toute sa naïveté
par la tradition orale, elle a été recueillie, transformée
et embellie par les poètes de concert avec les artistes, dès
les temps d'Homère; elle défraye
encore, dans une large mesure, la poésie savante des Alexandrins
et de leurs imitateurs. (J.-A. H.). |
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