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La Bonne déesse (Bona dea)

La Bonne déesse, Bona dea, était une divinité mystérieuse vénérée à Rome (La Religion romaine) dont les hommes ignoraient le nom. On croit que ce nom désignait Cybèle ou la terre, comme la source de tous les biens. D'autres pensent que c'était Cérès; d'autres la confondent avec Vénus, ou avec Maïa ou Majesta, épouse de Vulcain. On appliquait aussi ce nom à Ops, à Vesta et à Rhéa.

Varron prétend qu'elle fut femme de Faunus, ancien roi d'Italie, qu'elle porta si loin la chasteté, que jamais elle ne leva les yeux sur d'autres hommes que son mari. Lactance dit au contraire que cette femme, ayant bu du vin contre la coutume de ce temps-là, fut fouettée par son mari jusqu'à la mort avec des branches de myrte; que par la suite Faunus, ayant horreur de sa cruauté, chercha à apaiser les mânes de son épouse en la plaçant parmi les dieux et en lui faisant rendre les honneurs divins. 

Quoi qu'il en soit, la fête de la Bonne-Déesse était célébrée tous les ans le premier jour de mai. On lui sacrifiait une truie venant de mettre bas. La cérémonies avait lieu dans la maison du grand pontife, qui était à cet effet ornée à grands frais et éclairée d'une infinité de lumières, car le fête se tenait pendant la nuit. Les hommes en étaient sévèrement exclus; et le rand pontife lui-même, qui présidait de droit tous les autres sacrifices, ne pouvait être présent à ceux de la Bonne-Déesse.

Il fallait qu'il abandonnât sa propre maison pendant qu'on les célébrait, et sa femme y présidait à se place. On avait grand soin d'écarter le myrte des autels de la déesse. Les Vestales se transportaient à cette fête, et le soin qu'on apportait à éloigner tout mâle était porté si loin, qu'on chassait même tous les animaux de ce sexe, et qu'on poussait la précaution jusqu'à voiler les tableaux où ils étaient représentés. 

Toutes ces formalités, qui semblaient dictées par la pudeur, n'empêchèrent, pas qu'on ne soupçonnât dans ces mystères des débauches; mais les femmes ont toujours gardé sur cet article un secret si inviolable, qu'on n'a jamais pu avoir que des soupçons. 

Les Grecs avaient leur bonne déesse , qu'ils appelaient la Déesse des femmes. Ils disaient que c'était une des nourrices de Dionysos, dont il était détendu de prononcer le véritable nom.

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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